Chapitre 7 : Journée à la maison

120 16 0
                                    

"Les minutes s'écoulent, le temps défile et je reste là à regarder la vie avancée sans y participer. Tout me semble vide et gris. On dit que rien n'est tout noir ou tout blanc. Pour moi il s'agit d'un mélange d'un gris fade et triste. Je ne sais plus quoi faire alors que la vie me fait face, pleine d'interrogations en attendant que je prenne mes décisions. J'ai l'impression d'être figée au bord de la route sans arriver à avancer, ne pouvant que regarder les autres continuer. Je suis bloquée sur le bouton pause alors que le reste semble se trouver en accélérer. Je ne vois rien passer, mes pensées accaparant mon esprit totalement. Les images qui passent sans arrêt devant mes pupilles en souvenir du passé qui semble si loin m'empêche de voir ce qui se passe dans le monde réelle. Tout le monde me dit que lui n'aurait jamais voulu ça pour moi mais comment pourrait-il ne pas m'en vouloir après tout ce que j'ai fait ? J'étais peut-être sa fille mais je lui ai prit une chose bien trop précieuse pour être pardonner un jour. Mon destin est de telle que je l'ai construit cette nuit là en faisant ce que j'ai fait. Un sentiment de culpabilité habite mon corps me laissant un goût amer sur tout le reste. Il n'y a plus de différence entre le passé et le présent car mon passé est mon présent, il gouverne mes jours, chaque décision que je prends. Changez ne serait pas possible parce qu'après ce que je fais, c'est ce que je mérite."

Je m'arrête d'écrire et note la date d'aujourd'hui dans le haut de la page de mon carnet : Samedi 14 décembre 2016. Une nouvelle journée qui commence. Encore une.

Je repose mon carnet sur ma table de nuit, à sa place habituelle quand je suis à la maison. Je jette un coup à mon réveil. 6h30. Il va bientôt falloir que je me lève même si nous sommes samedi et que je n'en ai pas du tout envie. Mais si je ne me bouge pas et que je ne suis pas en bas à 7h30 pour prendre le petit déjeuner en famille ma mère va venir me chercher et je m'en passerai bien. Ma mère commençant à se pleindre alors que je viens à peine de sortir du lit est une chose dont j'aime me passer.

On frappe à ma porte et je crains un instant qu'il s'agisse de ma mère, sauf qu'il est encore trop tôt, quand même, pour qu'elle vienne me sortir du lit même si je n'ai rien de prévu aujourd'hui à proprement parler. Enfin pas que je sache.

- Entrez, je lâche les yeux fixés sur la porte.

Celle-ci s'ouvre sur ma petite soeur qui me sourit timidement. Je lui souris à mon tour et lui fais signe de venir me retrouver. Elle ferme la porte derrière elle et avance jusqu'à mon lit, où elle grimpe en se glissant sous la couette à mes côtés. Je la prends dans mes bras comme je le faisais quand elle était petite. J'ai l'impression que ça faisait une éternité qu'elle n'était pas venue me retrouver dans ma chambre comme elle vient de le faire. Elle le faisait toujours quand elle était petite. Surtout quand elle faisait des cauchemars. Elle arrivait en pleure dans ma chambre, toute terrifiée. Je la prennais avec moi et je lui racontais des histoires que j'invintais au fil des mots qui sortaient de ma bouche jusqu'à ce qu'elle endorme. Maintenant que j'y pense, ça doit bien faire deux ans qu'elle n'était pas venue comme ça. Depuis l'enterrement de mon père.

Ce jour là j'ai construit un mur entre moi et le monde qui m'entourent. Même entre ma soeur et moi. Je ne pouvais regarder personne et encore moins être là pour eux même s'ils avaient besoin de moi. J'ai mit une certaine distance avec ma soeur comme je l'ai fait avec Ashley malgré que ce ne soit pas aussi radicale que pour Ashley. Katrina reste ma soeur et je ne peux lui faire ça tout de même. Je lui ai déjà prit bien trop sans qu'elle ne le sache. Je ne peux pas lui en prendre d'avantage. Alors quand elle est venue me retrouver ce soir-là, je l'ai laissé monter dans mon lit comme elle le faisait toujours, sauf que je n'ai pas ouvert la bouche. Je suis restée à côté d'elle à regarder le plafond et c'est un peu comme si j'avais ignoré son éxistence. C'est sûrement ce qu'elle pense. Mais moi je sais que ce n'est pas le cas. Je savais parfaitement qu'elle était là. Je n'avais pas besoin de la regarder pour sentir sa présence à mes côtés, présence qui faisait brûler ma culpabilité encore plus fort à jusque seconde qui s'écoulait depuis qu'elle était là. Après ça, elle n'est plus jamais revenue la nuit, même quand elle en aurait eu besoin et qu'elle n'ene a jamais parlé. Elle a toujours fait comme s'il ne s'était rien passé ce jour, comme si rien n'avait changé. Sauf qu'on sait toutes les deux que c'est faux.

Le cœur et la raisonМесто, где живут истории. Откройте их для себя