Le cœur et la raison

Chapitre 3 : Rêveil inattendu

J'émerge doucement du lourd sommeil dans lequel je me trouve. Mes membres semblent être soudain fait de plomb, tandis que mes paupières ont dû mal à s'ouvrir. Le soleil m'éblouie alors qu'il traverse les rideaux légèrement entrouverts. Je remarque soudain que je suis blottit contre un corps chaud et musclé. Mes yeux s'ouvrent enfin et je sens mon corps se figer quand je remarque que je dormais sur Ash. Comment est-ce possible ?

Je parcours la chambre dans laquelle je me trouve et clairement je ne suis pas chez moi. La chambre est simple et vide, composée seulement d'un bureau, d'un placard et du lit double dans lequel on se trouve. Les murs sont gris avec le mur derrière nous noir. Des vêtements traînent partout ainsi que des feuilles et autres bazars auxquels s'ajoute quelques bouteilles de bières. Je vois soudain mes vêtements sur la chaise du bureau, et je m'empresse de baisser les yeux sur ce que je porte, un t-shirt noir bien trop grand pour être à moi.

Une migraine me prend et j'ai l'impression d'avoir bu des litres d'alcool hier soir. Je repose ma tête sur le torse de Ash qui dort encore, ayant besoin d'un peu de temps pour réfléchir alors qu'il dort paisiblement. Je fouille dans mes souvenirs d'hier soir mais je ne me rappelle pas de grand chose. Je suis sortie avec mes amis et William et j'ai croisé Ash, découvrant son prénom. Je me rappelle le type qui voulait me frapper, Ash et Dylan qui s'interposent. Le baiser avec William ainsi que mon intention de partir en lui disant qu'on vient me chercher alors que ce n'est pas le cas. Après ça c'est le trou noir complet. Comment est-ce que j'ai pu me retrouver ici ? Avec lui ?

Je referme les yeux un instant et pousse un soupire. Il n'y a vraiment que moi pour me retrouver dans ce genre de situation. Lorsque j'ouvre de nouveau les yeux, ils se posent sur Ash qui dort encore. Il semble s'y paisible comme ça. Son visage est complètement détendue dans son sommeil comme si toutes les douleurs de sa vie n'existaient plus. Il est tellement paisible. Et alors que je le regarde dormir, je me rends compte qu'il est vraiment beau. Encore plus que ce que je pensais.

Il ouvre soudain les yeux pour plonger son regard dans le mien. Je sais que je devrais m'éloigner mais je n'y arrive pas. Mes jambes sont emmêlés aux siennes, mon buste contre ses côtés tandis que mes bras l'entourent. Un de ses bras m'entoure, me collant d'avantage à lui. Je ne devrais pas mais je me sens bien contre lui et je ne le connais même pas.

- Comment tu te sens Elisya ? Il finit par me demander.

Je détourne les yeux et roule sur le dos, le faisant me lâcher. Je regarde le plafond, plus aucune partie de son corps ne touchant le mien. Le froid s'insinue en moi sans que je ne comprenne pourquoi.

- J'ai l'impression d'avoir bu énormément sauf que c'est impossible, et je ne me souviens de rien. Mais je suppose que tu sais ce qui m'est arrivé, non ?

Je sens son regard sur moi sauf que je ne me tourne pas vers lui. Je redoute le pire et je n'ai pas envie de voir ses émotions dans des yeux, peu importe de quoi il s'agit.

- Tu es sortie dehors pour rentrer et je t'ai suivit pour te demander comment ça allait par rapport à ce qui s'était passé. Tu ne tenais plus debout et n'arrivais plus à parler quand je suis arrivée. Tu as perdu connaissance pendant un instant avant de reprendre conscience pendant quelques minutes. J'ai voulu te ramener à tes amis mais tu as refusé. Tu ne voulais pas qu'on te voit comme ça, surtout pas ta mère. Alors je t'ai amené chez moi. Je ne savais pas quoi faire d'autres.

- Pourquoi j'étais comme ça Ash ? Je lui demande d'une voix blanche même si je sais que je n'ai pas envie de connaître la réponse.

- On t'a drogué. Sûrement avec la drogue du violeur.

J'ai l'impression de ne plus pouvoir respirer. On m'a drogué. Ça aurait pu tourner très mal. Qui sait ce qui se serait passer si ce n'est pas Ash qui m'avait trouvé ? Je ne le connais peut-être pas mais mon instinct me souffle que je n'aurai pas pu tomber mieux comme sauveteur, même si je doute grandement qu'il puisse être qualifier de sauveteur.