Chapitre 2 : En boîte

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Je regarde mon dressing, essayant de trouver ce que je vais bien pouvoir mettre ce soir. Une semaine s'est écoulé depuis que j'ai fait cette étrange rencontre. J'avoue que malheureusement parfois je me surprends à y penser et même à rêver de lui. Je ne comprends pas pourquoi ça arrive, mais c'est le cas. Sauf que ce n'est pas le moment. Je dois vraiment finir de me préparer si je ne veux pas être en retard, ce dont j'ai horreur. Puis ma mère n'aurait pas finit d'en parler même si je ne sors pas avec elle ce soir, heureusement.

Je finis par choisir une robe courte qui m'arrive à mi-cuisse. Elle a un bustier composé de paillette doré avec une jupe évasée noire et des bretelles noires spaghettis. Ça ira très bien pour aller en boîte. Je l'enfile avec des escarpins dorés. Mes cheveux sont déjà attachés en une haute queue de cheval tandis que mes yeux sont ornés d'un maquillage charbonneux. Je prends une pochette noire où je glisse mes clés et un paquet de cigarettes avec un briquet. Je m'apprête à y mettre mon téléphone quand je reçois un message. J'y jette un coup d'oeil et découvre qu'il provient de Dylan.

"Ashley et moi nous seront là ce soir."

Rien d'autres. Je sais parfaitement qu'il ne m'envoie pas ça parce qu'on va passer la soirée ensemble, bien au contraire. Il veut juste que je me tienne prête à la voir de loin. Que je ne sois pas surprise de l'y trouver.

La boîte est ouverte à tout le monde et je ne suis pas étonnée qu'elle vienne. Beaucoup de personnes du lycée y font après tout. Au moins je sais déjà que je vais devoir l'éviter.

Je ne réponds pas à Dylan, sachant qu'il n'attend pas de réponse de toute façon. Je range mon portable avant de descendre, sachant que William ne va pas tarder. Je descends et ma mère m'attend comme toujours. Je crois que je serais choquée si elle n'était pas là à m'attendre un jour. J'ai pris l'habitude maintenant si je peux dire ça. Elle me détaille comme d'habitude et sourit, satisfaite de ma tenue.

- Parfait ma chérie.

Toujours le même mot que je porte maintenant en horreur. Souvent je me demande comment ma mère a pu en arriver là. La mère qu'elle était avant me manquer. Mais je suppose que tout le monde fait face à la douleur de différente façon. Elle a changé du tout au tout tandis que j'ai construit une caparaçonné tout autour de moi pour éloigner les autres.

On frappe à la porte, me sauvent autant de ma mère, même si c'est malheureux à dire, mais aussi de mes pensées. Ma mère va ouvrir tandis que je finis de descendre les marches. William apparaît derrière la porte, tout sourire et bien habillé, avec un bouquet de fleurs qu'il tend à ma mère.

- William, tu n'aurais pas dû voyons, lui dit ma mère en acceptant tout de même les fleurs.

- Ce n'est rien Silvia voyons.

Je lève les yeux devant cet échange plus que grotesque. Je suis sûre qui Willy meurt d'envie de rire, mais il garde contenance car il ne peut faire autrement, tout comme moi.

William et moi nous ressemblons par bien des aspects, c'est peut-être pour ça qu'on se comprend aussi bien. Lui aussi vient d'une famille aisée et ses parents sont très attention aux apparences, tout comme ma mère, sauf qu'elle s'est récent, tandis que pour William ça dure depuis toujours. C'est pour ça qu'on s'est mis ensemble malgré qu'on ne ressente rien l'un pour l'autre. Tout le monde pense que nous sommes le couple parfait et je connais Willy depuis bien longtemps même si rare sont ceux qui le savent. Ainsi on a juste à faire semblant devant les autres. Pas de questions, pas d'attentes. Rien d'autres que de la comédie et ça nous va très bien à tous les deux. On est des amis qui se font passés pour un couple.

J'avance jusqu'à eux, sachant que si je ne finis pas par m'interposer on ne partira jamais. Je sais même que si je ne le fais pas maintenant, ma mère va lui proposer de boire quelque chose et William est tellement bien élevé qu'il ne pourra pas refuser. Je ne suis pas d'humeur à passer une heure à écouter ma mère se plaindre et parler de sa vie. Je passe donc mon bras sous celui de William.

Le cœur et la raisonWhere stories live. Discover now