Butterfly | hs

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[musique en média]

Je fixais le poster qu'Harry m'avait fait tout en collant mon téléphone à mon oreille. C'était ce soir, le jour fatidique de l'équinoxe du printemps. Les tonalités résonnaient lentement jusqu'à ce que ma sœur décroche enfin.

— Miyu, comment te sens-tu ?

— Anxieuse. J'y vais dans quelques heures, peut-être moins, ai-je répondu en détaillant les traits blancs sur le plan.

— Je pense toujours que c'est une très mauvaise idée. Pourquoi ne laisses-tu pas Mr Wolf ou la police s'en occuper ? a-t-elle parlé d'une petite voix.

— Parce qu'ils ne pourraient rien faire ! Roxanne n'en ferait qu'une bouchée et TWS serait encore en danger. Je dois le faire. Pour eux...

Une étrange boule est venue se former au creux de mon estomac avant de remonter progressivement jusqu'à ma trachée. Je n'étais pas du tout sereine, mais la présence de Calypso me rassurait légèrement. Nous pouvions compter l'une sur l'autre.

— Très bien. Je sais que je ne pourrais pas te faire changer d'avis alors... Je te demande d'être prudente, petite sœur. Contrairement à ce que tu crois, j'aimerais vraiment te reprendre dans mes bras.

— Ne sois pas si pessimiste, ai-je essayé de la rassurer. Je vais y arriver, et elle retournera moisir en prison. Je te le promets.

— Je ne doute pas de toi. Tu es très forte. Fais quand même attention à toi, et reviens-nous en un seul morceau.

— Je n'y manquerai pas.

— Bon, je suppose qu'il faut que tu te prépares. Encore une fois, sois prudente. Et évite les provocations, garde ton calme.

— Oui, maman, ai-je plaisanté.

— C'est assez ironique, a également gloussé Thalia.

Un silence lourd s'en est suivi. Mes yeux ne lâchaient définitivement pas le cadeau d'Harry. J'avais terriblement envie de le prendre dans mes bras pour me donner du courage, mais je l'avais assez fait souffrir comme ça pour approfondir sa plaie. J'ai réajusté mon téléphone contre ma joue tout en enfilant mes chaussures.

— Il faut que j'y aille... Mlle Stanley m'attend, ai-je soufflé.

— Oh... Je comprends. Tiens moi au courant dès que ce cauchemar est fini.

— Hum, hum. Bon, à très vite Thalia, j'espère.

— Moi aussi.

J'ai fait mine de raccrocher mais la voix de ma sœur m'a rappelée.

— Miyu ! Une dernière chose ! N'oublie jamais que je t'aime, très fort.

— Je n'oublierai pas.

La conversation s'est terminée à l'instant où je me suis affalée sur mon lit. J'ai lorgné ma tigresse, assise sur le tapis, une profonde nervosité dans ses prunelles. Pour la réconforter, je l'ai câlinée, mais, malheureusement, je n'y croyais pas moi-même. Qui sait ce qui allait se passer cette nuit ? Ce que ma mère allait décider de faire pour arriver à sa fin ? Qui sait si j'allais, comme le disait Thalia, revenir en un seul morceau ? Et j'aurais toutes mes réponses en allant affronter ma mère et Morgan. Ce soir, seule, et plus déterminée que jamais à me venger.