Butterfly | hs

10

Miyu

    Le lendemain, je me suis levée assez tôt. Je n'avais pas tellement sommeil. J'ai quitté les draps et le corps chaud d'Harry pour vite m'enfermer dans la salle de bains. J'ai fait couler l'eau en attendant qu'elle soit chaude et suis entrée tranquillement dans la douche. De petits filets de sang se sont immiscés sur mes cuisses avant de disparaître dans le siphon. J'avais encore quelques légers tiraillements mais rien d'insupportable.

    Je me lavais les cheveux lorsque j'ai entendu la porte s'ouvrir et Calypso débouler à toute allure derrière la vitre. Elle s'est ruée sur mes jambes pour se faire caresser tandis qu'à travers la vapeur j'apercevais ma sœur devant le miroir.

— Non, Calypso, sort de là ! Tu vas être trempée.

    Ma tigresse a donné un dernier coup de langue sur mon tibia avant de se coucher sur le tapis recouvrant le carrelage. Styx est venu à son tour me dire bonjour puis est resté à mes côtés pendant que je finissais de me savonner.

— Bien dormi ?

— Tu prenais toute la place.

— Désolée, a rétorqué Thalia, dos à moi. Tu es réveillée depuis longtemps ? Je ne t'ai pas sentie sortir du lit.

— Je suis discrète. J'ai juste eu le temps de prendre ma douche.

    J'ai enroulé une serviette autour de mon corps et me suis placée à la droite de ma sœur qui s'inspectait dans la glace malgré la buée dérangeante. J'ai alors ouvert la fenêtre de la salle de bains et ai égoutté mes cheveux dans une plus petite serviette. Après ma crème, mon déodorant et mon brossage de dents, j'ai fait sortir mes animaux de la pièce – devenant trop exiguë pour tout ce monde – et me suis dirigée vers la chambre de Louis. C'était sans compter sur Harry. Il m'a attrapé le bras par surprise, et, faisant pénétrer Styx et Calypso avant moi, m'a attirée contre son torse. Il a fermé sa porte en un coup de vent puis s'est jeté sur mes lèvres. Il portait seulement son boxer et ses cheveux étaient vraiment un massacre. Mais il était plus qu'adorable. Plus que désirable. Il était à moi.

— Bonjour à toi aussi Harry.

— Tu n'étais plus là quand j'ai ouvert les yeux. Tu as pris ta douche ?

— C'est exact. Tu ferais un excellent détective, l'ai-je taquiné, me dégageant de son emprise.

    J'ai examiné sa chambre, ramassant au passage mon pyjama – du moins ce que je prends pour dormir. Gabriel jouait avec mon papillon alors que ma tigresse les observait avec envie, assise au milieu de la pièce. Je me suis retournée pour faire face à Harry. Ses bras pendaient le long de ses côtes, son regard transperçait mon visage. Il émanait un tel magnétisme que mon corps s'est figé sous ses yeux profonds. Précipitamment, il s'est approché de moi et sans que je ne puisse répliquer, m'a portée dans ses bras, faisant dépasser mon buste au-dessus de sa tête. Il nous a fait tourner, déclenchant mon rire, et nous a fait tomber sur son lit dans un mouvement brusque. Mon rire s'est amplifié, Harry recouvrait mon cou de baisers furtifs. Parfois mon nez, parfois mes joues, parfois ma bouche.

— Huum... Le lait de coco, a-t-il murmuré dans mes cheveux toujours humides.

— Je meurs de faim, allons manger.

— Moi aussi. Je meurs de faim.

    Il a stoppé ses caresses et a planté son regard dans le mien. Je gardais mon sourire étendu, il gardait son air sérieux.