Butterfly | hs

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Les feuilles venaient s'échouer lentement sur la terre humide du parc.Quelques timides gouttes s'écrasaient sur les rochers et mes habits. J'étais assise sur l'une des pierres ancrées dans le sable brun du terrain d'entrainement. La tête baissée, ma capuche recouvrant mes cheveux, je fixais mes chaussures tout en réfléchissant aux événements précédents et à venir. Calypso m'accompagnait, toujours fidèle, allongée près de mes pieds. Le vent froid remuait sa fourrure. Les nuages gris recouvraient le ciel et le soleil par la même occasion. C'était une triste journée. Mais c'était aussi la journée où Thalia arrivait. Ici ; à Timber Wolf School.

Cela faisait désormais une semaine qu'elle m'avait appris la nouvelle. J'en étais bouleversée, et effrayée. J'avais perdu le peu d'optimisme que j'avais accumulé grâce aux rencontres faites depuis mon arrivée à l'université. Tout semblait différent. Comme plus terne. Et moins joyeux. Comme si la couleur s'en était allée. Comme si, à cause d'elle, tout s'enfuyait.

— Tu devrais rentrer, Miyu. Je ne pense pas que ta sœur serait contente de te voir dans cet état.

Liam s'est installé sur le rocher voisin du mien, a passé son bras autour de mes épaules et m'a rapprochée de lui pour me réchauffer. Sa main me frictionnait avec attention alors que je laissais tomber ma tête contre la sienne.

— J'ai peur.

— Il ne faut pas, tout se passera bien.

J'ai clos fermement mes paupières et ai secoué ma tête pour contredire les paroles de mon ami. Tout ne se passera pas bien. Mon corps tremblait, mes orteils et mes doigts étaient gelés, mes yeux vitreux. Styx s'est logé dans ma paume et m'a caressée de ses ailes douces.

— Viens, rentrons. Tu es frigorifiée. Harry te cherche partout.

Finalement, Liam m'a relevée puis m'a aidée à retourner au manoir sans que je ne m'écroule de tout mon long. Il m'a directement menée dans ma chambre et m'a couchée sur mon lit. Il a attrapé une serviette de bain qui trainait et s'en est servi pour sécher ma tigresse qui m'a ensuite rejointe sur mon matelas. Je l'ai serrée fort contre moi tandis que mon papillon se posait entre ses oreilles. J'ai remercié le brun qui m'a, par la suite, laissée seule.

Quelques minutes plus tard, Harry est entré en trombe dans la pièce. Ses yeux alarmés se sont instantanément posés sur moi. Il s'est agenouillé, son visage à une poignée de centimètres du mien, et m'a couvée d'un regard tendre. Il a amené sa main à ma joue puis a abandonné une multitude de baisers sur mon front, mes tempes et mes pommettes.

— Lève-toi ma puce, ta sœur ne va pas tarder à débarquer.

Avec un certain dégout, je me suis mise sur pied et me suis agrippée à l'avant-bras du bouclé. Il nous a fait cheminer jusqu'au hall de l'école où déjà Louis, Catalina, Liam, Niall, Mr Greem et le proviseur patientaient.

— J'ai réussi à convaincre Wolf de laisser ta sœur dormir ici. Il faut dire que Mr Greem m'a pas mal épaulé.

— C'est très gentil Harry, merci.

Lorsque nous avons atteint le petit groupe, tous me détaillaient. Calypso est passée devant moi afin de mettre le plus de distance possible entre eux et moi. Je l'en ai remerciée d'une caresse ; je n'avais pas la tête à discuter ou à recevoir un quelconque reproche. Mr Wolf m'a indiqué d'un geste de la main la porte d'entrée. J'ai supposé qu'elle était là. À quelques mètres de moi. J'ai alors pris une profonde inspiration et, leur donnant dos, ai tourné la poignée.