Butterfly | hs

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[musique en média]

Miyu

    J'ai émergé doucement. Ma tête reposait sur le torse chaud d'Harry, il avait accroché son nouveau collier autour de son cou et j'en ai profité pour le caresser délicatement avec les plaques tièdes. Sa peau a frissonné mais ça ne l'a pas réveillé. Puis, inconsciemment, j'ai porté mon autre main à mon raz-de-cou, faisant coulisser mon pendentif sur le cordon, et enfin, j'ai posé mon attention sur mon poster enroulé sur la table. J'étais vraiment heureuse de ce cadeau, il était très beau. Soudain, le léger ronflement de Niall, enfoui sous sa couette, m'a extirpée de ma contemplation. J'ai levé la tête et ai découvert Calypso et Max dormant près l'un de l'autre. L'aigle d'Harry, comme à son habitude somnolait sur son perchoir et Styx, bien éveillé, tourbillonnait au-dessus du visage endormi du bouclé.

    Je me suis décidée à sortir du lit. J'ai embrassé discrètement Harry sur sa joue et me suis faufilée hors des draps sous les faibles soupirs de mon petit-ami. Me retrouvant totalement nue, je me suis précipitée d'enfiler la chemise d'Harry de la veille et lui ai piqué un caleçon dans son armoire. J'ai doucement réveillée Calypso avant de ramasser mes vêtements et mes chaussures, puis, lançant un dernier coup d'oeil à Harry, ai choisi de laisser mon papillon avec lui – je savais qu'il l'apaisait. J'ai finalement filé, mon rouleau sous le bras et accompagnée du regard médusé de Max, encore assommé de sommeil.

    Le sombre corridor était vide, la lumière éblouissante de la neige, dehors, me faisait plisser les yeux alors que j'admirais la forêt sereine. Une légère brise matinale entrainait les branches dénudées dans une valse poétique. Les flocons tentaient vainement de s'agripper à elles mais finissaient par s'échouer au sol, comme des marionnettes dont on aurait brisé les cordes. Le souffle brulant de Calypso s'étalait sur mes jambes et j'aurais pu rester ici, à regarder par la fenêtre, des heures si je n'avais pas senti un coup de vent dans mon dos. Sans m'y attendre, j'ai été tirée à l'arrière puis plaquée brutalement contre le mur, si bien que j'ai cru entendre ma colonne se fracturer. Une main moite est venue étouffer ma bouche et un corps imposant s'est collé au mien. Une douleur lancinante pulsait dans mon dos, mes oreilles sifflaient, mes larmes s'accumulaient sous mes paupières fermement closes. J'entendais les grognements furieux de ma tigresse mais je n'osais ouvrir les yeux par crainte de découvrir mon agresseur. J'avais bien peur de savoir de qui il s'agissait.

    « Si je ne le vois pas, il ne me voit pas non plus. » Cette phrase stupide résonnait dans mon esprit, comme un seul pilier, un seul espoir. Je devinais ses lèvres près de mon cou, mon pouls s'est accéléré, sa paume m'empêchait de crier. Bientôt, j'ai arrêté de me débattre et me suis résignée à ouvrir les yeux. Ses iris noires me fixaient voracement. Je souhaitais qu'il soit mort à la place de Liam. Son sourire mesquin me mettait hors de moi et ce n'était, désormais, plus des larmes de peur mais bien de haine qui s'agglutinaient aux coins de mes yeux. Alors que j'allais recommencer à me défendre, à lui infliger des coups futiles, il m'a encore plus emprisonnée contre le mur froid et a enfoui sa tête dans le creux de mon épaule en y laissant une trainée de baisers répugnants.

— Dégage ! ai-je hurlé contre sa main.

    Il a levé ses pupilles et avec un rictus malveillant, a descendu sa main – celle qui serrait mes poignets –, tout d'abord sur mon flan puis de plus en plus bas, là où la chemise d'Harry n'était pas assez longue pour me couvrir. Je voulais le rouer de coups pour me toucher de la sorte, j'essayais de le mordre mais j'arrivais à peine à ouvrir la bouche. Je cherchais ma tigresse du regard tandis que ses doigts rugueux continuaient leur chemin sur ma cuisse. Calypso était à terre, les crocs visibles mais les pattes attachées. Comment avait-il fait ? Elle m'observait avec peine et tristesse – une larme a finalement glissé le long de ma joue.