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[musique en média]


    Une semaine déjà. J'avais quelques nouvelles rapides d'Harry mais c'était tout. Je m'étais rapprochée de Niall qui devait me « protéger », mais je ne voulais pas le mêler à tout ça, alors j'essayais d'échapper à sa surveillance le plus possible. Je ne pouvais plus supporter Mr Greem. Quand il se pavanait dans les couloirs, dans le réfectoire, et même en classe. Le croiser tout le temps devenait invivable. Quant au directeur, je ne le voyais que rarement, la plupart du temps il restait enfermé dans son bureau et ne sortait que le soir pour nous rejoindre pour le diner. Mlle Stanley avait l'air triste.


    Je passais désormais mon temps libre sur le terrain d'entrainement qui avait été réouvert il y a quelques jours. Catalina et moi avions déserté la bibliothèque au profit de l'air frais. Elle avait accepté de m'accompagner – du moins de me regarder et de me tendre une bouteille d'eau à l'occasion – lorsque je courais avec Calypso. Nous avions parfois une heure, parfois deux, et j'utilisais chaque seconde pour me défouler au maximum tandis que mon amie lisait, sa couleuvre jouant avec mon papillon.


    Nous étions lundi, le début d'une autre semaine interminable. Nous avions deux heures de temps libre aujourd'hui, juste avant de manger. Je courais donc, ma tigresse me devançant largement. Un peu plus loin, je pouvais entendre et admirer le cours de Mr Cooper, le professeur de vol d'Harry. Bien-sûr il manquait Gabriel mais les autres oiseaux se débrouillaient très bien également. J'ai remarqué un adorable geai des bois avec une pointe de bleu sur les ailes. Il tourbillonnait tranquillement, à l'écart des imposants rapaces. Bientôt, il a plongé élégamment sur son propriétaire et s'est tassé dans l'énorme masse de cheveux d'une jeune fille – surement de première année.


    Tandis que je l'observais, je n'ai pas vu les petits rochers devant moi et ai trébuché de tout mon long. Épuisée, je ne me suis pas relevée immédiatement, posant mon front contre mes avant-bras. J'ai senti la truffe de Calypso sur ma joue et le bourdonnement de Styx près de mon oreille.


— Ça va ? m'a demandé Catalina en me tendant sa main manucurée, de la même couleur que le jour où je l'ai rencontrée.


— Oui, j'étais dans mes pensées et je n'ai pas vu la pierre. Il serait préférable que j'arrête pour ce matin. (J'ai attrapé sa main, me suis mise sur pied et me suis époussetée.) Je vais prendre une douche. Ça te dérange si je reste un peu seule avant le déjeuner ? J'aimerais...


— Non, ne t'inquiète pas, fais ce que tu as à faire, m'a-t-elle souri gentiment.


— À toute à l'heure alors.


    Je suis rentrée sous le regard compatissant de Catalina. À cette heure, les dortoirs et les salles de bains étaient déserts. J'ai pris tout mon temps sous l'eau chaude, me massant le cuir chevelu et savonnant méticuleusement chaque parcelle de mon corps. Après m'être séchée, je me suis habillée chaudement et suis retournée à ma chambre pour déposer mes affaires sales.


    Vagabondant dans les couloirs, je pouvais entendre les voix graves des professeurs en train d'enseigner la biologie ou bien la littérature. J'espérais qu'il n'y avait personne dans le labo d'astronomie. J'aimais aussi y aller de temps à autres. La verrière était vraiment sublime. Malheureusement, quand j'ai gravi l'escalier en colimaçon, je suis tombée sur une petite classe de deuxième année en plein apprentissage des astres et planètes qui pourraient se trouver hors du système solaire. Le professeur m'a permis de rester si je ne faisais pas de bruit. J'ai rigoureusement hoché la tête et me suis réfugiée de l'autre côté de la salle. J'imaginais les regards curieux des élèves sur ma tigresse qui n'en était plus que ravie. Elle et son exubérance.


Butterfly | hsWhere stories live. Discover now