41 ➳ Visite à l'hôpital.

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Quarante-quatre jours.

Cela fait précisément quarante-quatre jours que je n'ai pas revu mon père, suite à notre dispute. Les souvenirs de ma visite refont surface, tandis qu'un sentiment indéchiffrable me submerge. À vrai dire, je n'ai jamais été autant remontée contre mon paternel de toute ma vie. Nous avons toujours eu une relation fusionnelle, se coltiner chaque jour était devenue une simple habitude, alors le fait de ne pas le voir pendant si longtemps : provoque en moi une sensation énigmatique. Au début, son absence a été extrêmement difficile, car je n'avais pas encore acquérir cette notion d'indépendance. Mais, désormais, tout à changer. J'ai l'impression d'être autonome, ainsi que maîtresse de mes actes. Et honnêtement, ceci est plutôt plaisant. 

Après des heures de réflexions, ma conscience m'a poussé à franchir le seuil de la porte de cet hôpital. Bien que mon esprit soit contre cette idée, je ressentais le besoin de savoir la raison pour laquelle le séjour de mon père a été prolongé. En effet, celui-ci était censé être guéri depuis un moment déjà. 

Mes gestes sont hésitants, j'ignore être capable de faire face à mon père après tous ces jours écoulés. Tant de choses se sont passées en son absence ; se résumant parfaitement bien en deux mots. « Wayne Perkins. » J'inspire profondément, et décide de prendre mon courage à deux mains pour pouvoir me diriger vers le comptoir. Un homme m'accueille chaleureusement, pendant que je sens que mon stress s'intensifie davantage au fil des minutes. J'appréhende énormément la réaction de mon père face à ma présence étant du moins inattendue. 

— Salle 207, deuxième étage, à votre droite. Nous l'avons changé de chambre suite à une agression. Déclare le réceptionniste en jetant quelques coups d'œil vers l'écran de son ordinateur. 

Attendez, quoi ? 

 Comment ça, une agression ? Je répète, perplexe.  

 Un jeune homme ivre est entré par effraction dans sa chambre. Il était incontrôlable, et sa carrure était des plus imposante. Dit-il en s'asseyant tranquillement sur sa chaise.  

Et là, ce fut comme un déclic. Brendon. Ça ne peut être que lui. Je suppose qu'il est venu ici juste après avoir irruption chez moi, ceci est tout à fait plausible comme hypothèse ! C'est donc pour ça que les soins médicaux ont été prolongés... Je comprends mieux maintenant. Sans plus attendre, je me dirige vers les ascenseurs en prenant soin de suivre les instructions de l'homme de l'accueil. Malgré tout, je trouve le moyen de me perdre. Mais, en fin de compte, je retrouve mon chemin et me situe désormais devant une porte vert menthe.

Timidement, j'entre dans la pièce ressemblant exactement à l'ancienne chambre d'hôpital de mon père. Mais cette fois-ci, le lit se tient à droite contrairement à autrefois. Sinon, à part ça, rien n'a changé.

  Hey... Dis-je sans grande conviction. 

 Mon père se redresse presque immédiatement ; c'est alors que je vois la gravité de ses blessures. Son visage est légèrement enflé, des coupures sont présentes sur ses joues et ses bras, et d'après son expression faciale, la douleur persiste toujours autant. Son état est pire qu'avant, et c'est peu de le dire. 

  Early, qu'est-ce que tu fais ici ? Interroge-t-il, manifestement étonné de me voir. 

— Je voulais te faire une visite... À l'entrée, ils m'ont dit que tu t'es fait agresser, c'est vrai ?  Même si je sais que c'est la vérité, je préfère en avoir le cœur net. Je n'arrive pas à croire que Brendon ait osé venir ici : je suis certaine que c'est lui. 

The WantedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant