« chapitre soixante-dix-sept »

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Riley est devant chez elle, admirant cette belle petite maison qui est désormais la sienne. Elle s'apprête à rentrer dans celle-ci quand Aaron la coupe dans son élan, arrivant quelque peu essoufflé à ses côtés.

«-Ils sont là! Dit-il entre deux souffles.»

Elle range ses clés et part en trottinant jusqu'à la grille. Elle se poste devant et fait un signe au garde afin qu'il ouvre au plus vite la grille. Celle-ci s'ouvre doucement. Faisant apparaître peu à peu les membres du groupe, Honey se précipitant jusqu'à elle, faisant de hauts sauts pour attirer son attention, réclamant des caresses. Beth sourie de toutes ses dents, accourant jusque Riley pour la prendre fermement dans ses bras.

«-Tu es vraiment une pauvre folle! S'exclame-t-elle, partir comme ça, il n'y a que toi pour faire une chose pareille!
-Ca valait l'coup, répond Riley, sa main toujours dans les poils de Honey.»

Ce fut le tour de Rayan qui enlace fortement sa soeur, déposant un simple baiser fraternel sur son front avant de suivre Beth à l'intérieur de la communauté. Un à un, ils rentrent et enlacent Riley. Mia lui saute littéralement dessus, pleurant même de joie, lui intimant également qu'elle était complétement folle d'avoir fait ça. La dernière personne à s'avancer fut bien évidemment Dixon, il est entré en traînant des pieds et a dorénavant la posture d'un gamin en train de bouder. La première grille se referme alors que Rick donne un dernier coup d'oeil à l'extérieur.

«-Sacha, dit-il simplement.»

Celle-ci se retourne, remarquant le rôdeur que désigne Rick d'un signe de tête, armant son fusil, lui tirant une balle en pleine tête. La deuxième grille, recouverte d'un long tissu épais, finit par se refermer entièrement.

Le regard froid et le visage fermé, Daryl s'avance lentement mais avec assurance vers Riley. Ils se retrouvent nez à nez, sans qu'aucun d'eux ne prennent la parole. Jusqu'à c'qu'elle parle la première.

«-T'es fâché mon lapin? Demande-t-elle ironiquement.
-Allez, ta gueule, grogne-t-il en la dépassant, lui donnant un coup d'épaule au passage.
-Ohlala, ta putain d'humeur de merde ne m'avait pas manqué! S'exclame t-elle.
-T'aurais pu crever! Rétorque-t-il en lui faisant volte face.
-Mais j'le suis pas!
-Mais putain, tu réfléchis un peu dans ta tête?? T'es conne ou quoi?
-Pardon? J'suis quoi?
-Une pauvre conne, tu m'as très bien compris!
-Tu sais ce qu'elle te dit la pauvre conne? Va t'faire foutre! Tout c'que j'ai fais, j'l'ai fais pour nous! Pour m'assurer que cet endroit était bien comme Aaron l'avait dit! Ose me dire que t'l'aurais pas fait si l'occasion s'était présentée! Ose me l'dire! T'es aussi têtu et con que moi alors tu fermes ta gueule et tu la ramènes pas! Hausse-t-elle le ton.»

Dixon ne répond rien, trop préoccupé à la tuer du regard. Riley s'éloigne des autres, reprenant le chemin de sa petite maison. Elle donne un coup de poing dans la porte juste après l'avoir fermé, les nerfs à vifs. Elle n'a pas eu mal sur le coup mais elle sait qu'une fois la rage retombée, elle va sûrement souffrir.

Elle monte le petit escalier et se dirige immédiatement vers la salle de bain. Elle claque une nouvelle fois la porte et se poste devant le miroir. Elle regarde son visage, qui est encore imprégné de blessures qui, par chance, sont déjà en train de cicatriser. Puis elle se déshabille et rentre dans la douche. Elle met environ cinq bonnes minutes avant d'allumer l'eau, un geste habituel qu'elle a totalement perdu. La dernière fois qu'elle s'était décrassée, c'était dans cette étendue d'eau au coeur de la forêt, avec Dixon. L'eau chaude coule alors sur son corps, ce qui l'apaise automatiquement.

Elle regarde ses pieds, ou plutôt la couleur de l'eau qui coule jusqu'au siphon. Elle était sale, très sale. Elle s'occupe de ses cheveux en premier lieu et continue avec son corps. Quand elle a fini de se rincer, elle reste encore un instant sous l'eau chaude.

Sa porte d'entrée claque et elle se maudit automatiquement de ne pas avoir fermé à clé. Riley sursauta quelque peu alors qu'elle entend des pas dans les escaliers. La porte de la salle de bain s'ouvre. Puis, au travers de la buée qu'avait causé la chaleur de l'eau, elle reconnue grâce à la carrure et à la posture, la personne qui vient d'entrer.

«-Qu'est-ce tu veux? Lui demande-t-elle.»

Il ne répond pas, Riley passe sa main sur la vitre afin d'enlever un peu de buée pour mieux le voir. Il est en train de se déshabiller. Elle ne peut s'empêcher de sourire. Il ouvre la porte de la douche et rentre dans celle-ci sans même lui demander son avis, se retrouvant nu face à elle, qui est nue également.

«-Ça fait tellement longtemps que j'attend ça, grogne-t-il simplement.»

Il plaque Riley contre la paroie froide de la douche, collant directement son corps au sien, lui faisant ressentir l'envie qu'il éprouve pour elle à la simple sensation de son membre durcit contre sa peau. Il dépose de doux baisers dans son cou, la faisant frissonner de plaisir.

Il s'arrête un instant, la fixant. Il lui fait un sourire assez étrange et suspect, Riley arque un sourcil puis sans qu'elle ne s'y attende, Daryl la porte tout en la collant davantage, entrant entièrement en elle lentement.

/

Ils se sont installés dans le lit double après être sortis de la douche. Daryl est habillé simplement d'un jean troué et Riley juste d'un t-shirt et d'une culotte. Elle dépose sa tête sur la torse de Daryl qui lui croise ses bras derrière sa tête. Riley se met à faire de légères caresses sur le ventre de celui-ci.

«-C'te maison est à toi? J'veux dire ils te l'ont donné? Demande Daryl.
-Ouai, j'me voyais pas vivre avec tout le monde, j'ai beau tous les appréciés, j'aime avoir mon p'tit coin rien qu'à moi.
-À nous, poursuit Daryl, Riley se redressant tout sourire, bah quoi? Tu crois que je vais te laisser vivre ici toute seule? Y'a beau avoir des murs tout autour pour nous protéger de l'extérieur, on ne connaît pas ceux qui vivent à l'intérieur, hors de question que tu sois seule.
-Monsieur Dixon s'inquiète?
-Non, pas le moins du monde, c'est juste que voilà, c'est comme ça.
-Mhh, avoue au moins.
-Non.
-Tant pis, pour moi c'est tout comme, sourit-elle.»

Ils se sourient et se laissent submergés par la fatigue. Ils s'endorment l'un sur l'autre, sans même vraiment s'en rendre compte.

«Un nouveau monde»  Where stories live. Discover now