« chapitre soixante-neuf »

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Daryl semble si calme. Tellement calme. Beaucoup trop calme lorsque l'on repense aux faits qu'ils sont, une fois encore, séquestrés et qu'ils ont été victimes d'un accident de voiture organisé.

Mijotait-il quelque chose?

La porte de leur grotesque chambre s'ouvre, une femme âgée d'une bonne quarantaine années fait son apparition. Elle referme la porte, prend une chaise et va s'installer entre les deux lits.

«-Alors? Vous allez mieux? Demande-t-elle comme si tout était banal.
-Tu t'fou d'ma gueule là? A immédiatement rétorqué Riley, arquant au passage un sourcil.
-Je te demande pardon? Répond la femme en la dévisageant.
-C'est moi qui t'demande pardon, grognasse. Tes toutous là, on a eu un putain d'accident à cause d'eux! J'sais pas si t'es courant? Suis-je bête, bien-sûr que t'es au courant. De plus, on est enfermé ici comme de vulgaires choses. On est des êtres humains, pas des animaux et même aux animaux on ne fais pas ça, enchaîne la brune avant de se stopper net après avoir croisé le regard de Dixon, un regard qui voulait en dire beaucoup, la faisant sourire de toutes ses dents. Mais ne vous inquiétez pas, j'ai rencontré plusieurs cinglés comme vous depuis le début de tout ça et croyez moi, un moment où un autre, vous baisserez votre garde car je vais paraître faible et inoffensive mais à ce moment précis, je reprendrai le dessus, et j'me ferai un plaisir de vous arracher la tête. Vous commencez à sérieusement m'les briser à vouloir buter les seuls êtres humains encore en vie, nan mais tu dois pas être toute seule toi dans ta tête sérieux, c'est la fin du monde et tout ce que tu trouves à faire, c'est ça? Pitoyable. Si t'étais pas aussi cinglée, peut être que tu t'en rendrais compte, mais vu ta gueule de pouffiasse, tu ne m'as pas l'air bien futé, s'exclame Riley, son regard est redevenu noir, abordant celui qu'elle avait après la mort de Sophia.»

Elle regarde la femme avec un regard meurtrier, Riley vient de comprendre. Elle s'est d'un coup, mise exactement dans la même position que son cher et tendre, assise sur le lit, croisant synchroniquement leurs jambes, les doigts de leur main libre tapotant rythmiquement leur cuisse. La femme les dévisage, alors que son regard devient beaucoup plus peureux qu'à son arrivée, mais elle le cache rapidement. Elle se dirige vers la porte et elle ressort avec le peu de dignité qu'il peut lui rester.

«-Si tu veux t'en sortir, commence Daryl alors qu'ils sont seuls.
-Soit encore plus dingue que ceux qui te font souffrir, s'imagine Riley.»

Riley et Daryl se sont amoureusement souris. Daryl se rendant compte, à quel point elle peut être comme lui. Et à quel point ça peut être plaisant. À quel point leurs pensées sont identiques, en totale symbiose. Il est vrai que, se mettre à sourire et à siffloter alors que l'on est retenu en otage peut paraître effrayant. Mais là était bien leur but. Comme ils l'ont dit, si vous voulez gagner, si vous voulez impressionner, décourager, intimider votre ennemi. Paraissait encore plus fou que lui. C'est là qu'il prendra peur. Et c'est là que vous pourrez éventuellement reprendre le dessus.

/

La porte du couloir s'ouvre, un homme entre et tient la porte alors qu'un autre homme le suit. Il tient fermement le bras de la jeune femme, il s'arrête devant la cellule de Mia puis pousse la jeune femme qui se laisse tomber par terre. Il ricane, referme et part. Mia dépose Judith sur le lit, la calant grâce à la couverture et s'agenouille à ses côtés.

«-Maggie? Demande-t-elle.»

Maggie a grogné, elle s'est difficilement redressée et s'est adossée au mur derrière elle, la jeune Mia l'accompagnant dans ses mouvements, tentant vainement de la soulager alors qu'elle ne fait que de grimacer.

«-Mia? Qu'est-ce que tu fais ici? Questionne Maggie en tenant ses côtes.
-On s'est fait attraper par ces fous.
-Qui «on»?
-Carl, Judith, moi, énumère-t-elle en désignant le jeune bébé du menton, Daryl et Riley.
-Mais... Mais et Rick? Il était partit vous chercher.
-Je sais, Carol m'a raconté, mais on était déjà loin. Dès le lendemain, Riley nous a trouvé et on est partit.
-Et comment est-ce que vous vous êtes fait prendre?
-On a eu un accident de voiture, Daryl a voulu éviter l'un d'eux qui était en plein milieu de la route, explique la petite brune alors que Maggie baisse la tête à cette nouvelle.
-Mais ne t'inquiète pas, je sais que d'ici peu de temps, dit-elle en allant reprendre Judith dans ses bras, Riley et les autres viendrons nous chercher.
-Je sais. Je sais qu'elle le fera.»

/

«-Ils vont nous tuer hein? A demandé le jeune Carl.
-Non. On les tuera avant, ton père va revenir, il nous retrouvera et on les tuera, a sèchement répondu le rouquin, ils ont bien failli buter Eugène, ce con s'est presque pissé dessus. Mais j'ai réussi à le calmer et il a arrêté de bégayer comme un attardé.
-Je ne suis pas un attardé, intervient le concerné d'une des cellules voisines.
-

Si. Y'a que toi qui dans ce genre de situation n'arrive pas à la fermer. Alors que c'est c'que tu devrais faire pourtant.»

Carl esquisse un faible sourire. Heureux de les avoir retrouvé, même si ce n'est pas dans la meilleure des situations. Et même dans celle-ci, ces deux là le faisait sourire.


/

La porte de la chambre s'ouvre une seconde fois. La même femme que tout à l'heure fait son apparition, lançant un sourire mesquin au couple, gardant la porte ouverte. Un homme à la carrure bien développée entre, suivit d'un deuxième du même gabarit.

«-Mais c'est des monstres, affirme Riley, faussement choquée.
-Comme vous m'avez ouvertement manqué de respect...
-Y'a plus d'respect, la coupe Daryl, ce qui lui vaut un regard noir.
-Comme vous m'avez ouvertement manqué de respect, reprend-t-elle, ils sont simplement là pour vous faire souffrir, mais aussi, pour nous en dire plus sur votre groupe.
-Rien ne m'fera parler, grogne la brune, même pas ce molosse là, réplique-t-elle en désignant l'un des deux hommes du regard.
-Nous verrons bien mademoiselle, nous verrons bien. Bon, surtout, amusez-vous.»

Malgré la peur qui monte peu à peu en elle, Riley ne laisse rien paraître. Elle sourit grandement à la femme, tout en gardant un regard plein de haine. La femme laisse la porte ouverture, l'un des deux hommes détache Datyl, celui-ci se débat de toutes ses forces, mais n'en ayant quasiment plus, il abandonne rapidement lorsque la seconde montagne humaine vient en aide à la première. Il se laisse donc trainer hors de la pièce. Adressant un dernier regard à celle qu'il aime, avant de disparaître. Riley regarde l'imposant homme qui s'approche d'elle par la suite. Pas un seul instant elle n'a bougé, pas une seule seconde elle n'a montré sa peur. Sans que Riley ne puisse réagir, l'homme pose sa puissante main sur son cou. Elle place celle qui n'est pas attachée sur la sienne, essayant par n'importe quel moyen de se défaire de l'immense poigne de l'homme. Elle pense alors à une chose, sachant pertinemment qu'après ça, ça allait être encore pire, mais étant quasiment à bout de souffle, elle préfère agir. Elle envoie de toutes ses faibles forces son genou dans son entre-jambe. L'homme finit  par s'écrouler par terre, tenant avec douleur son endroit sensible. Il relève finalement la tête vers elle. Son visage se crispe, il se met à sourire sadiquement, se relevant, s'approchant d'elle.

«Un nouveau monde»  Där berättelser lever. Upptäck nu