Douleur du passé

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Meredith : je suis là ! répondis-je fort.

...: Viens à nous, fit la voix.

Je suis désormais à l'intérieur de la boîte. Il y avait énormément de bruit, je n'y suis vraiment pas habituée.

...: Dépose ton manteau et ton sac, ici. Prends juste de l'argent sur toi, pour les consos dit mon amie de fac.

Meredith : ok merci.

On s'installe avec toute leur bande, sur des fauteuils en velours noirs et des petits carrés rouges. Je commande un cocktail sans alcool. Je ne suis pas du tout à mon aise ici, la musique est beaucoup trop forte, faut parler très fort pour s'entendre... j'ai même du mal à prendre part à la conversation de mes camarades vu que je ne comprends pas tout. Finalement, je m'installe confortablement dans le fauteuil, puis erre mon regard à droite à gauche, je ne vois que des gens qui dansent ou qui roucoulent. C'est avec un visage renfermé que je me retourne pour fixer un point devant moi. D'un coup mon regard se pose, sur une personne qui fricote avec une autre, très vite je réalise qui c'est. Mais que faisait-il là ?! je n'arrive plus à détourner mon regard surtout que cette personne me fixe également tout en ayant encore ses lèvres stockées à celle de sa partenaire. Il finit par se détacher sans pour autant me quitter du regard. Je n'entends plus les voix de mes camarades, qui pourtant hurlent juste à côtés de moi. Je suis comme hypnotisée par son regard. Hélas, il détourne le premier ses yeux. Mais je ne quitte pas mon regard de cet homme pour qui je craque littéralement, même si je sais très bien qu'il ne sera jamais rien d'autre que mon professeur. Depuis que je l'ai rencontré, je ne rêve que de lui, et je me suis même surpris à dessiner une esquisse de lui lors d'un de mes cours en amphi. Je le vois se lever, je le regarde, il n'a pas pris la peine de m'adresser le moindre regard avant de sortir. Je suis forcément triste, mais pourquoi était-il parti si précipitamment ? J'entends ma petite conscience, « tu te fais des idées Meredith ». Je tente de me raisonner, ma conscience a entièrement raison, il ne peut pas être parti à cause de moi. Je me carre dans mon fauteuil, attrape dans ma poche mon portable... Je pianote dessus, puis hésite, mais finalement j'appuie sur la touche envoyer.

Derek arrive chez lui lorsque son portable vibre dans sa poche. Il pose ses clés, puis ôte sa veste avant de s'affaler sur son canapé. Il ne prend pas la peine de regarder de qui provenait le message, mais pour lui ce SMS provient forcément de sa collègue qu'il a laissée en plan ce soir dans cette boîte d'étudiant. Il n'avait aucune excuse à fournir pour son attitude, même lui, il ne la comprend pas. Pourquoi avait-il tout plaqué en la voyant ? Sa collègue avait elle raison ? Son téléphone se manifesta à nouveau, il le sort et le pose sur sa table. Mais en le reposant, il remarque que le SMS provient d'un numéro non répertorié. Il l'ouvre.

SMS : alors comme ça on prend la fuite ? Sans même venir dire bonsoir.

Il fronça les sourcils, venait-il vraiment de cette jeune fille... il y répondit quand même.

SMS : Bonsoir ! Je n'ai pas pris la fuite. Je devais simplement partir.

Il n'eut pas à attendre, il reçut une réponse immédiate.

SMS : une urgence ?

SMS : non, je devais rentrer. Je fus surpris de te voir dans ce genre d'endroit.

SMS : une compagne qui t'attend, je comprends. Et pourquoi je n'ai pas le droit de fréquenter ce lieu ?

SMS : non plus ! Seulement d'après ta mère tu ne sors pas...

SMS : exact, mais j'ai fait une exception. Mais c'est vrai ce lieu n'est pas pour moi.

SMS : tu rentres comment ?

SMS : qu'est ce que cela peut bien te faire ?

SMS : Meredith ! Tu vas sortir de cette boîte d'étudiant, si tu comptes rentrer en bus, c'est de la pure folie, également si ce sont tes camarades qui te ramènent avec l'alcool qu'ils ont dans le sang !

SMS : en quoi est-ce de la pure folie ? Ok pour mes camarades je conçois.

Il se souvient très bien comment elle était vêtue ce soir. Même si dans la boîte il faisait sombre, il avait bien vu sa petite jupe, et son décolleté qui mettaient en valeur son corps...

SMS : à ton avis ?

SMS : je n'en sais rien ! De toute façon, je vais bientôt rentrer.

SMS : je t'ordonne de ne pas bouger, j'arrive te chercher !

SMS : en quel honneur ?

SMS : car je ne souhaite en aucun cas qu'il t'arrive quoi que ce soit par ma faute.

SMS : pourquoi il m'arriverait quelque chose ? Ravie de voir que je te fais de l'effet !

SMS : Meredith, stoppe ! Je ne te le répète pas, tu attends que je sois devant pour sortir, compris ?

SMS : tu es très autoritaire !

SMS : excuse-moi, mais je ne veux pas devoir me justifier devant ta mère s'il t'arrivait la moindre chose.

SMS : tu n'auras pas besoin étant donné que j'ai désormais un chauffeur fiable !

SMS : merci. Je n'en ai pas pour longtemps. A de suite.

Douleur du passéWhere stories live. Discover now