All The Young Dudes -Sirius

Automne 1978

🎵 You are just a victim

You are just a find

Soon to be a casualty

A casualty of time

You are just a concept

You are just a dream

You're just a reflection

Of the new regime🎵

Début septembre

Sirius rampa lentement hors du lit, faisant attention à ne pas réveiller le garçon qui dormait à côté de lui. Il s'étira silencieusement et baissa les yeux vers les boucles sablonneuses réparties sur l'oreiller.

Dans son sommeil, Remus était aussi paisible que jamais, les lèvres légèrement entrouvertes, sa poitrine se soulevant et s'abaissant au gré de sa respiration. Sirius dut résister à l'envie de se rallonger, de déposer des baisers sur son front, son menton, ses joues, jusqu'à ce qu'il se réveille, clignant des yeux, bâillant et souriant.

Il était trop tôt pour cela. Et en plus, Sirius avait une mission.

Il s'habillait rapidement et silencieusement, une compétence qu'il avait perfectionnée au fur et à mesure qu'on lui assignait de plus en plus de missions qui l'empêchaient de sortir tard, au-delà de l'heure à laquelle Remus s'endormait ou, dans des cas comme ceux-ci, le forçaient à se réveiller tôt, tandis que le soleil n'était encore qu'une suggestion de lumière grise à l'horizon.

Cela avait été une fin d'été étrange, un mélange de banalités domestiques (emprunter des livres de recettes à Mme Potter, étudier les sorts de nettoyage une fois que la salle de bains commençait à dégager une odeur de moisi, déballer des cartons, acheter une lampe) et le danger tourbillonnant des nouveaux produits. Il y avait aussi des missions (raids de minuit, manœuvres défensives avancées, garde de haut niveau).

Vers la fin du mois de juillet, Sirius et James avaient été envoyés avec un groupe plus important dans un raid qui s'était soldé par une escarmouche. Sans blessures graves, et ils avaient tous deux réussi à se défendre dans le combat. Après cela, ils s'étaient retrouvés plongés au milieu de la guerre, mis à niveau vers des missions à plus haut risque, à la fois passionnantes et terrifiantes.

Sirius a adoré. Il adorait la montée d'adrénaline qui coulait dans ses veines lors d'un duel, la montée enivrante de l'euphorie lorsqu'il parvenait à s'éloigner de ce qu'il savait, logiquement, aurait pu être une situation mettant sa vie en danger, mais qui lui semblait néanmoins irréel. Comme s'il était un garçon jouant au soldat, et que le prix pour s'en être sorti indemne était une tape dans le dos de Gideon et une balle gratuite au Chaudron Baveur.

Et il détestait ça. Il détestait la mâchoire impuissante de la peur qui se refermait autour de son cou chaque fois qu'il perdait de vue James en mission, ne sachant pas où il était ni ce qui aurait pu se passer. Il détestait le ressentiment qu'il avait commencé à remarquer dans les yeux de Moony, lorsque Sirius et James avaient été envoyés pour un autre tour de garde alors que lui et Peter étaient toujours envoyés pour récupérer des portoloins morts ou transmettre des messages. Il détestait le soulagement qu'il ressentait, se détestait lui-même d'avoir espéré que Remus ne serait plus jamais envoyé dans une autre mission comme celles avec les loups-garous, même s'il savait que Moony avait hâte de faire ses preuves, tout comme les autres.

Cela s'insinuait dans leurs conversations, une tension étrange et maladive, une dispute qu'ils refusaient tous deux d'avoir. Au lieu de cela, ils se disputèrent pour d'autres choses. Que ce soit pour avoir une télévision (Sirius n'en voulait pas ; il en avait assez des films du Square  Grimmaurd ) ou combien de temps Sirius passait à travailler sur la moto (Remus pensait que les sorts volants étaient à la fois dangereux et enfantins).