Ancré en moi, Partie 2 : Domination (TERMINEE)

Partie 2 - Chapitre 5-2

Tania

Je n'y comprends rien. Tout semblait parfait jusqu'à ce que mon adversaire présente ces preuves sortis du néant !

Je prends connaissance des documents en même temps que Stéphane, les jurés et le reste de l'assemblée.

Ce sont des photocopies de conversations dont ma cliente ne m'a jamais pipé mot. Il y en a plusieurs pages.

Je tourne un regard livide vers celle-ci, qui semble tout aussi déboussolée. Mais l'est-elle réellement, ou est-ce seulement de la comédie ? Mme Blanchard ne sait pas quoi dire, aucun mot ne sort de sa bouche et ses yeux semblent se voiler de culpabilité. Des larmes les font briller et sa gorge déglutit avec une si grande difficulté, que j'ai l'impression qu'elle essaie de faire passer une boule à la place de sa salive.

Un « je suis désolée » lui échappe en ma direction avant que ses lèvres ne se mettent à trembler.

Désolé ?! Pour quoi ?!

Pour s'être foutu de ta gueule, championne !

Quelle salope ! Quelle poufiasse !

Je serre les poings si forts que mes jointures blanchissent. Mes dents frottent les unes contre les autres, me faisant mal, et je me mords la langue pour m'empêcher de l'insulter de tous les noms.

Je déteste que l'on se foute de moi. Je n'aime pas me faire berner par ceux que je défends. Et je ne défends aucun criminel, quel que soit son délit !

Une fois m'a suffi.

Depuis que je me suis fait avoir, au début de ma carrière, j'entreprends de minutieuses recherchent. Je n'arrive pas à croire que mon détective ait pu passer à côté de ça. Quel incompétent ! Si je le revois, je crois que je l'assassine sur place.

Je n'ose regarder autour de moi, les caméras sont vissées sur nous. Les regards latents sont tournés dans notre direction. Mon adversaire se rassoit avec une grande aisance, s'affalant presque sur son siège, un stupide rictus moqueur en ma direction.

Quel connard !

J'enfonce davantage mes ongles dans ma peau. Une légère douleur chauffe mes paumes mais cela n'est pas suffisant pour que je reprenne pleinement possession de mes moyens.

Stéphane frappe plusieurs fois son marteau sur son socle, afin de ramener le silence dans le tribunal, et me permet de me sortir de mes pensées assassinent.

- Maître Lowles, étiez-vous au courant de ces preuves ?

- Non Votre Honneur, réponds-je en me levant, le dos droit, ne faillant aucunement dans mon intonation.

Hors de question que je montre que Ledge a réussi à me déstabiliser. J'ai construit une grande réputation en quelques années. Les bonnes affaires au bon moment m'ont permis de me propulser sur le piédestal des meilleurs. Je ne perdrai pas la face pour cette conne et ces enflures.

- Vous avez cinq minutes pour discuter avec votre cliente. Veuillez vous rendre dans la salle de délibération des jurés juste derrière cette porte, dit-il en montrant ladite porte non loin de son siège.

Je le remercie, mon adversaire peste à l'idée que j'ai un traitement de faveur. Je l'avoue, cela a du bon de travailler avec un juge qui a le béguin pour vous, et je ne cache pas en jouer lorsque j'en ai besoin, bien qu'il n'ait jamais transgressé aucune règle ou aucune loi pour moi.

En temps normal, j'aurais juste eu le droit de parler à voix-basse avec ma cliente quelques secondes.

« Merci », lui dis-je du regard en passant devant lui.