Ancré en moi, Partie 2 : Domination (TERMINEE)

Prologue

La lame glacée qui s'abat sur ma cuisse.

Mon sang qui coule.

Une nouvelle cicatrice qui rejoindra ma grande collection.

Au-delà de ce geste, c'est ma détresse que je tranche dans le vif.

C'est ma souffrance que j'exorcise par cet acte !

Je retiens ma respiration, je grimace sous l'intensité de la douleur que je m'inflige. Mais je sais que ce sera bientôt terminé. Que cette douleur laissera sa place à la paix que je convoite tant.

Je ferme mes paupières et me mords la lèvre presque jusqu'au sang en enfonçant toujours plus profondément la lame dans ma cuisse, car la libération tant attendue ne vient pas. Je le sens toujours sur moi. Son odeur. Son toucher.

Merde, mais lâche moi Richard !

Une douleur fulgurante me saisit jusqu'au tréfonds de mes entrailles, pourtant je n'ai pas l'impression que la vague de bonheur qui l'accompagne généralement est décidée à me submerger. La colère et la frustration s'emparent de moi et guident ma main qui, désormais, me martèle la cuisse. Je me plante à plusieurs reprises, mon sang inonde mes draps, mes jambes, mes mains. J'ai l'air d'une psychopathe à me tailler en pièces de la sorte. Je devrais arrêter, mais je ne peux pas ! J'ai besoin de me faire du mal, encore ! Même après toutes ces années, j'ai besoin de reprendre le contrôle sur mon corps, j'ai besoin de l'exorciser de sa présence à Lui.

C'est comme s'il était là, dans ma chair, ancré au plus profond d'elle-même ! Qu'il me souriait de l'intérieur de la façon la plus diabolique dont il est capable. C'est comme s'il me narguait, comme s'il savait que je ne pourrais jamais me défaire de lui, de l'emprise qu'il a sur moi. Comme si je ne pourrais jamais vivre sans lui ! Et cela me ronge du plus profond de mes entrailles.

Alors je continue ! J'enlève la lame et la replante plusieurs fois au même endroit jusqu'à former un trou béant dans mon membre. Je regarde ma blessure, le souffle court, le cœur toujours aussi lourd et torturé que depuis que j'ai commencé ma crise ce soir.

Puis, je regarde mon autre cuisse, souillée des éclaboussures de mon propre liquide vital. Les larmes brouillent ma vue, mon estomac se tordant et mon cœur battant bien trop fort dans mes oreilles. La main tremblante, je positionne la lame ensanglantée sur ma peau et je la tiens fermement à deux mains.

Mon eau lacrymale s'échappe et de violents sanglots soulèvent ma poitrine.

Je n'en reviens pas d'être si pitoyable. M'infliger encore une telle chose alors que j'étais censé aller mieux.

Tu le reconnais que tu es une tarée, une folle furieuse !

                                                              CONNASSE !

                                                                                                                                           SALOPE !