42. La guerre est déclarée

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Laïs

-Tu semble en pleine forme dis donc !

Mes joues s'empourprent et je detourne le regard devant la mine enjouée de Médée.

Il est très tôt aujourd'hui mais j'ai encore fait un cauchemar et je ne voulais pas réveiller Oward. Hier c'était la première fois depuis deux mois que je me suis sentie aussi bien et c'était entièrement grâce à lui.

J'ai vraiment eu l'impression de sortir la tête de l'eau comme l'aurait voulu mes parents mais la vérité est que les images tournent en boucle si bien que chaque soir la scène se répète.

Comme si la nuit attendait patiemment que la fatigue m'emporte pour ressasser les événements qui m'ont blessé et traumatisé

La présence d'Oward m'aide à m'endormir mais en ce qui concerne mes cauchemars je crois bien qu'il n'y peut rien.

-Je vais bien, aujourd'hui, affirmé-je en m'asseyant sur son canapé.

-Alors, que veux-tu faire aujourd'hui très chère ?

Je ne sais pas trop de quoi j'ai envie...enfaîte venir chez Médée ça m'aide à me sentir moins seule. Je sais que si l'envie me prends, parler avec Oward serait libérateur mais je n'ai pas envie de miné ses pensées.

Je sais aussi que ça lui ferait plaisir que je me livre à lui...

-J'ai encore fait un cauchemar, chuchoté-je.

Le visage de Médée s'adouci considérablement tandis que d'un revers de main elle balaie ses cheveux sur son épaule.

-C'est toujours pareil, tous les soirs, pourtant j'avais passé une très bonne journée et pour une fois je n'y avais presque pas pensé...

-Qu'es-ce que tu vois très chère lors de ces cauchemars ?

-Je...je vois mes parents mourir...tandis que je ne fais rien pour les sauver...

Et ça depuis deux mois, depuis qu'ils sont décédés enfaîte et même avant ces images me rongeait

Médée vient à moi prenant mes mains dans les siennes.

-Tu fais des cauchemars parce que tu culpabilise, Laïs, ce n'est pas de ta faute ! Tu n'aurais rien pu faire, ils étaient condamnés à cette fin et le fait de ne pas avoir pu réagir ne fait pas de toi une mauvaise personne.

"Ce n'est pas de ta faute."

La culpabilité me ronge de l'intérieur. Je meurs chaque soir un peu plus de n'avoir rien fait pour eux. De les avoir vu dans cet état, de les avoir vu se dire aurevoir.

Je repense à ces dix-sept années de mensonges durant lesquelles j'ai fait confiance à mes parents qui n'ont fait que me mentir. Pourtant je ne leur en veut même pas, je ne ressens que de la tristesse.

Mais étonnamment aujourd'hui les mots de Médée apaise ma douleur. Pour la première fois depuis deux moi j'ai vraiment l'impression que tout ça n'était pas de mon ressort. Que mes parents ne souffre plus et que maintenant c'est à moi d'avancer.

Nos Âmes LunairesWhere stories live. Discover now