38. Reviens moi

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Laïs

J'ai une migraine atroce et l'autre ne fait que rire.

-Jim c'est bon on a compris, souffle Laeïla en prenant un médicament.

Le concerné se balance sur sa chaise hilare de me voir dans cet état et la seconde qui suit il s'effondre sur le sol ce qui provoque notre hilarité à toute les deux.

-Bien fait, chuchoté-je en me levant, je reviens.

Je quitte la cuisine des jumeaux pour aller voir Oward dehors. Il est distant depuis mon réveil, Jim dit que ça n'a rien à voir avec moi mais ce n'est pas pour autant que je ne le pense pas. J'ai peur d'avoir dit quelque chose de déplacé hier soir.

Je ne pensais pas finir totalement alcoolisé après un verre. Je ne suis pas fan de l'effet après constatation, n'empêche je rougis à l'idée que ça m'aide à dire ce que je pense.

"Je t'aime bien Oward."

Je ne sais pas s'il m'a répondu mais je n'aurais jamais pensé dire quelque chose comme ça oralement pourtant plus le temps passe et plus j'ai envie de lui dire.

Je croise mes bras sous ma poitrine en le voyant au loin, il est au téléphone. Ça doit faire plus d'une heure qu'il est dehors.

Je m'approche doucement ne voulant pas le déranger dans son appel mais son angoisse se fait ressentir d'ici, il n'arrête pas de bouger dans tout les sens.

-Ça prendra du temps Médée? Demande-t-il en s'arrêtant.

Son regard se porte sur moi et j'écarquille les yeux en voyant les siens scintiller. Ça fait longtemps que ça ne lui est pas arrivé du moins en ma présence. Quelque chose se passe c'est indéniable.

Il raccroche en soufflant tandis que je me positionne devant lui relevant la tête pour continuer de le regarder.

-Est-ce que-.

J'ai à peine le temps de finir qu'il me prend dans ses bras. Je suis prise de court par son approche soudaine mais je n'hésite pas à enroulé mes bras autour de lui à mon tour.

Je pense que c'est la première fois qu'il me serre aussi fort dans ses bras. Je ne dis rien malgré mon manque d'air parce que je sais qu'il en a besoin, comme si j'étais sa bouffée d'oxygène.

J'accepte d'être pour lui la paix qu'il ne trouve pas ailleurs.

Je sais qu'il ne pleure pas mais je sais aussi qu'il en a envie. Sa respiration est saccadée alors que ma main caresse son dos délicatement.

-Je suis là, tout va bien Oward, chuchoté-je.

Mon corps tremble sous sa force et j'ai l'impression qu'il se contient malgré ses sentiments. Je viens à me dire que sa différence doit jouer sur sa force ce qui est logique.

Je ne sais même pas ce qu'il lui arrive, a-t-il quelque chose de grave? De qui parlait-il au téléphone?

Je ressens sa prise se desserrer et finalement il me fait face. Je crois que je ne l'ai jamais vu aussi déstabilisé, il semble perdu et troublé.

Oward n'a jamais été du genre à se livrer réellement, je ne veux pas le forcer à le faire mais je ne veux pas non plus qu'il se sente seul dans une épreuve qu'on peut surmonter ensemble.

Nos Âmes LunairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant