Nos Âmes Lunaires

28. Le hasard n'existe pas

Laïs

C'est la panique totale autour de moi.

Il y a du feu et il fait très chaud, vraiment chaud. Ça me brûle la peau, fait bouillir mon sang et cuit ma chair.

J'entends des cris, des hurlements.

C'est la voix de papa, j'en suis sûre.

La porte de ma chambre vole en éclat et ça me réveille, je vois pas correctement. Il y a des flammes partout dans ma chambre.

-Laïs! Hurle t-il en me prenant dans ses bras.

Il m'emmène hors de la chambre avant qu'on ne quitte notre maison. Je ne la connais pas, elle est vieille mais surtout en feu. Dehors maman pleure et me prend dans ses bras.

Je me sens faible et j'ai la sensation de brûlé, ça me fait mal.

-Guéri la, fait le! Cri ma mère en secouant mon père alors que je tombe sur le sol.

Je suis très fatigué, papa dit que c'est parce que je regarde trop la télévision.

-Fait quelque chose!

Les hurlements de ma mère font voler les oiseaux. Des corbeaux, mes oiseaux préférés.

-Ça aura des conséquences... chuchote papa.

Mes yeux se ferment, je suis vraiment fatigué. Je n'aurais pas dû regarder la télévision hier, papa a toujours raison.

-Fait ce que tu as à faire mais ne la laisse pas-.

Une porte claque et mes yeux s'ouvrent brutalement tandis que je me redresse. Une chaleur étouffante s'émane de mon corps si bien qu'il est transpirant.

Je remarque Joya qui s'approche de moi à vive allure une tasse à la main.

-Tu es réveillée, tiens bois ça.

Sans plus de cérémonie je fais ce qu'elle me dit et la boisson fraîche calme instantanément mes bouffées de chaleur. Elle reprend la tasse tandis que j'inspire longuement en regardant la pièce dans laquelle je suis.

Coucher sur un immense lit je suis dans une chambre qui n'est ni la mienne ni celle d'Oward. Joya et moi sommes visiblement seules et le silence me permet de me concentrer sur ce qu'il s'est passé.

J'ai perdu connaissance. Et les raisons me reviennent comme de violents flash-back comprimant ma poitrine.

-Tout va bien Laïs, tout va bien!

Joya pose sa main sur la mienne et dans sa paume je trouve du réconfort. Je revois Médée, cet endroit aussi beau que terrifiant ainsi que toutes les informations qui m'ont été données.

Comment dois-je prendre le fait d'avoir en moi des pouvoirs inexploités et inconnus jusqu'à ce jour?

Je savais au fond qu'en acceptant de rentré dans le monde d'Oward, moi aussi j'y prenais part mais jamais je n'avais même émis l'idée de moi aussi être un être à part entière dans ce monde.