CHAPITRE 38 | Partie I

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𝐏𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞 𝐈 | 𝐒𝐤𝐲

Je laisse échapper un soupir de plénitude en sortant du ring. J'avais besoin de décompresser après cette semaine d'examens pour lesquels je n'étais pas forcément préparée. Je m'étais laissée les vacances pour tout revoir, spécifiquement mes cours de microéconomies qui me donnent du fil à retordre, mais avec la venue de mes frères et toutes les révélations qui en ont découlées, je n'ai pas eu une seconde à moi. J'ai donc été obligé de charbonner toute la semaine. Heureusement que mon corps à l'habitude de ne recevoir que quelques heures de sommeil par nuit parce que je l'ai mise à rude épreuve ces deniers jours. Mais mes efforts ont payé et je pense avoir largement limités les dégâts.

-       Toujours aussi en forme, Sky, souffle Dave mon entraineur de boxe anglaise.

Il attrape une serviette pour essayer son front. Sa peau ébène dégouline de transpiration, je ne l'ai pas ménagé, j'avais beaucoup d'émotions à libérer dans mon sport favori. Je ricane.

-       Bien sûr, tu ne t'attendais pas à ce que je m'adoucisse quand même, le taquiné-je.

Il rit en me rejoignant de l'autre côté du ring.

-       Non, jamais. Tu sais, je t'ai vu main dans la main avec Stan sur le campus, il faut bien une fille féroce comme toi pour gérer un gars spécial comme lui.

Je lui lance un coup d'œil amusé. Stan grogne beaucoup, mais il ne mord que rarement. C'est tout dans l'illusion comme il sait si bien me le rappeler. Et, c'est ce que j'aime le plus chez lui je crois. Ce n'est pas un combattant, c'est un amant, un artiste et c'est une bouffée d'air frais comparé aux autres hommes présents dans ma vie.

Même si je n'oublie pas cette fois où il a réussi à me mettre au sol dans cette même salle de sport. J'étais distraite, il faut que je remédie à ça. Ce qui me fait penser...

-       Dave ? Tu voudrais bien me laisser les clefs de la salle le mardi soir pour que je reste plus longtemps ? Il faut que j'entraine une copine.

J'ai promis à Heather qu'une fois mes côtes réparées, je l'aiderai s'endurcir. Elle recherche un sentiment de contrôle et je pense pouvoir le lui donner. Il y a dans la violence, surtout pour une femme, quelque chose de rassurant. Lorsque je sors dans la rue, avec mon couteau dans la poche, je n'ai pas peur de ce qu'il pourrait m'arriver. Très peu de femmes ont la chance de pouvoir dire pareil. Et c'est enrageant de vivre dans un monde où l'on ne se sent pas en sécurité, le jour et surtout la nuit. Alors c'est vrai, dès fois j'aurais aimé grandir dans des conditions plus douces, plus normales. Mais j'apprends à aimer ce côté de moi à présent.

Je pensais être un peu cassée, je crois que je ne le suis pas. Aujourd'hui je vois l'avantage à être qui je suis. Alors si je peux aider Heather, si je peux lui procurer ce même sentiment de sécurité que je ressens à l'égard de ma propre personne, je le ferais.

Ce sentiment de contrôle que l'on ressent lorsqu'on apprend à retourner la violence d'un homme contre lui-même, il est revigorant. Pour autant, c'est une illusion, il ne permet pas de se sentir profondément mieux, mais il suffira en attendant qu'elle soit prête à affronter le vrai méchant de son histoire. 

-       Ouais, je te fais confiance. Mais tout doit être nickel pour le lendemain, compris ?

-       Oui, chef.

Il lève le poing et j'écrase le mien dessus pour signer notre deal. Puis je suis le chemin vers la sortie du complexe sportif avant de prendre une grande goulée d'air. Il fait sombre, la nuit tombe si tôt à cette période de l'année.

INSOMNIA #1Where stories live. Discover now