30. Maintenant tu sais

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-Comment va-t-on le lui dire?

La voix de ma mère me fait follement tourner la tête vers la droite. Sur le canapé je la voit assise et je ne perds pas de temps pour lui sauter dans les bras. Elle me réceptionne tant bien que mal mais quelque chose est étrange aujourd'hui.

Ma maman ne me couvre pas de bisous et elle ne me demande pas comment ça s'est passé à l'école.

J'aimerais lui dire que j'ai enfin réussi à taper ce garçon qui ne faisait que m'embêter, il est chiant.

Je me retourne le sourire aux lèvres quand je vois un monsieur, très grand. Son regard se pose sur moi et il me sourit.

Ce n'est pas mon papa.

-Il est où papa?

Ma chérie assieds-toi nous devons te parler, me demande ma mère en me posant sur le canapé à ses côtés.

Elle se lève et j'obtempère balançant mes jambes trop petites pour toucher le sol. Ma mère rejoint le monsieur qui doit être son ami, je ne l'ai jamais vu.

-Écoute Lila, commence ma mère, la voix tremblante, papa est parti un petit moment, il a voyager pour le travail et c'était urgent il n'a pas pu attendre pour te dire au revoir.

Mon sourire se fane peu à peu. Mon papa est parti en voyage?

Les larmes sur le visage de maman me montre que ça l'affecte alors je me lève et j'entoure ses jambes à l'aide de mes bras. Je n'arrive pas à pleurer moi, je sais que mon papa reviendra.

-On est toutes les deux ce n'est pas grave, lui sourié-je.

Une main sur mon épaule me fait sursauter et mes yeux retrouvent ceux de ce monsieur.

-On est ensemble chérie, on est trois.

<Retour à l'instant
présent:

Depuis ma chambre je regarde la pluie s'abattre sur ma fenêtre violemment. On a été confiné. Ça fait deux semaines que ça dure comme s'il manquait à la ville le bonheur qui créait son beau temps.

Comme il manque à mon cœur l'hymne qui le faisait battre à la chamade.

Les voitures roulent relativement vite malgré le mauvais temps. Leur passage font virevolter l'eau éclaboussant les jardins, les portails et les boîtes aux lettres dans un bruit sourd.

Je me lève de mon siège grimaçant légèrement face à la douleur, mon corps est endolori. Un mouvement me fait tourner la tête vers mon lit où il dort paisiblement.

Nos Âmes LunairesWhere stories live. Discover now