CHAPITRE 24 - Vengeance.

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C'est le défi de ma vie de poète,
Lui faire comprendre que la beauté qu'elle cherche dans le monde, danse dans ses yeux.

Zinaïda

au même moment

  Le regard d'Anton était devenu vide, il m'avait lâché et avait rangé son arme. Quant à moi, je me suis effondré en larme. Les triplés, Dimitri et Irik s'étaient tous mis autour de moi et ce dernier m'avait pris dans ses bras. J'étais trop atteinte pour réagir, je les avaient laissé être présent pour moi car au fond j'en avais besoin. Anton s'était assis sur une chaise dans un coin de la pièce, il me regardait avec un air suffisant.

  Je posais ma main sur ma cuisse et y trouva l'étui, qui contenait un couteau, que j'avais enfilé il y avait quelques heures. Je me relevais brusquement, tout le monde en fût choqué mais personne n'eut réagi. Je gardais ma main sur ma cuisse et courais dans la direction d'Anton. Il ne fit rien, il ne se leva pas, ne pris pas son pistolet, ne tenta pas de m'éloigner, il me regardait simplement.

  Une fois arrivé suffisamment proche, je dégainais mon couteau et sautais sur Anton, je me mis à califourchon sur lui et plaçai mon couteau sur sa joue, la où l'homme l'avait touché le matin. Sa blessure laisserais une vilaine cicatrice, et je comptais bien l'empirer.

  Pourtant à mon plus grand désarroi, il ne se battait pas. Ses bras étaient posés de part et d'autres sur les accoudoirs. Le regard qu'il posa sur moi était différent, maintenant que j'étais plus proche j'y lisais de la compassion, voire, de la tristesse ?

  - Fais-le, dit-il simplement.

  Je le regardais désorientée, c'est clairement pas ce à quoi je m'attendais, je jetais un regard vers les cinq hommes derrière moi et aucun ne semblait vouloir m'empêcher.

  - Anton, mon frère, je pourrais tuer pour toi mais là je ne compte pas l'arrêter, dit calmement Dimitri.

  - Laisse la faire, répondit Anton.

  Il avait le don de me saper mes envies. Et pourtant je resserrais ma prise autour de l'arme blanche, je l'appuyais de plus en plus sur sa joue jusqu'à rouvrir sa plaie fraîche. Il ne réagit pas, comme si il était insensible à la douleur. Il décida enfin de bouger et replaça mes cheveux qui étaient arrivé sur mon épaule gauche pour les replacer dans mon dos, puis de sa main droite il replaça une mèche hirsute derrière mon oreille.

  - Je te hais ! hurlai-je.

  Il acquiesça mais ne dit rien, comme si il était d'accord avec moi. Je repris.

  - Je te hais depuis le jour où vous m'avez kidnapper ! Je te hais parce que tu n'as pas d'âme, et que, au moment où tu montres le moindre signe d'humanité tu fais quelque chose qui le contredit. Je te hais parce que malgré tout avec toi je me sens en sécurité. Et je me hais de ne pas pouvoir te haïr plus encore.

  Il plaça une main sur ma joue, essuya de son pouce une larme qui y coulait et posa son autre main sur ma cuisse. Je pleurais encore et toujours incapable de me retenir. Une main vint se poser sur mon épaule, je la repoussais d'un mouvement de recul et hurlais "NON".

  Non, ce n'est pas le moment.
  Non, j'ai l'avantage.
  Non, il est ma merci.
  Non, il est cruel.
  Non, je ne peux pas lui faire ça.

  On continuait de se fixer alors qu'il caressait doucement ma cuisse avec ses doigts.
Pourquoi il ne disait rien ? Lui qui avait toujours quelque chose à redire ? Pourquoi était-il silencieux et pourquoi était-il si attentionné.

AntonWhere stories live. Discover now