CHAPITRE 20 - Confidences.

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Ils t'ont créé à partir d'une arme et t'ont dit de trouver la paix.

Zinaïda

Le soir même

Nous avions installé Anton dans sa chambre, par la suite j'avais mis plusieurs couvertures au sol.
Dans le genre lit douillet j'ai vu mieux..

  Anton était toujours aussi comateux, sauf quand j'avais dû passer ma main sous lui pour chercher la télécommande. Sa lame avait trouver machinalement son chemin vers mon cou, nous étions resté dans cette position presque cinq minutes avant qu'Anton n'assimile que c'était moi.

  Je zappais un peu, comme toujours, et observait sa chambre. Je n'eus que très peu d'occasion de voir ce qu'il s'y trouvait car il n'aimait pas qu'on la voit. Pourtant elle est ordinaire, comme la mienne ou celle de Dimitri. La seule différence est qu'il possède un fauteuil dans un des coins.
Un fauteuil de psychopathe, ça lui va bien au teint.

  Les programmes n'étaient pas intéressant puisqu'il se faisait déjà tard, une chaîne sur deux je tombais sur des programmes bien trop osé à mon goût.
Je m'étais mise d'accord avec moi-même et avais mis un programme pour enfant. Les minutes passaient lentement quand Anton tapota à côté de lui. Je ne réagissais pas. Le silence régna de nouveau puis Anton passa sa tête au-dessus de moi.

- Qu'est-ce que tu fais là ? dit-il.

- Je veux m'assurer que ça soit moi qui t'enterre, répondis-je.

Il se rallongea incrédule pendant une dizaine de minutes, je riais quelques fois quand c'était drôle mais lui se faisait invisible. Puis il brisa le silence. Sa voix était rauque, il était entrain de s'endormir.

- Zinaïda ?

Pas de ved'ma ou de rebenok cette fois-ci ? Bizarre.
J'hésitai a répondre mais finit par m'exécuter.

- Anton ?

- Tu voudrais bien.. hum...

Il s'éclaircit la voix comme si il avait besoin de temps pour poser sa question, ou d'un peu de courage.

- Qu'est-ce que tu veux Anton ?

- Tu voudrais bien dormir avec moi ?

Sa question me tomba dessus, je m'assis pour le regarder. Ses yeux étaient fermé mais il sembla sentir ma présence car il me regarda instinctivement.

  J'étais incapable de lui répondre, au mieux c'était un piège et il m'égorgera dès que je poserai mes fesses sur ce lit, au pire c'était une réelle demande et j'allais me retrouver à dormir avec lui. Je pesais le pour et le contre. Je me tâtais à achever ses souffrances moi-même.

- Tu divagues complètement, tu veux que moi je dorme avec toi, dans le même lit. Que la rebenok ou la ved'ma partage ton lit, ton intimité. Nikolai nous avait assuré que tu allais t'en sortir mais t'es déjà entrain de nous quitter je ne vois pas d'autres possibilités, lui dis-je.

- Je ne veux pas mourir seul, répondit-il simplement.

Mes épaules s'affaissèrent, toute colère me quitta. Son aveu résonnait dans ma tête, tellement que j'acceptai, je m'assis sur son lit mais tenais tout de même a avoir ma propre couverture.
J'ai tellement de choix, ça fait plaisir.
Je regardai au sol et pris la première qui me venait. Je m'assis, le dos contre la tête de lit et continua de regarder la télévision.

Pendant ce temps Anton m'observait, il ne me jugea pas, ne me dévisagea pas, ne me tua même pas dans sa tête. Il me regardait simplement, comme si c'était la première fois qu'il me voyait, comme si c'était la première fois qu'il me rencontrait et surtout comme si c'était la première fois qu'il me remarquait.

AntonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant