CHAPITRE 14 - La phrase de trop.

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Quand tu tombes amoureux de la Lune, tu arrêtes de regarder les étoiles.

Anton

Nous nous fûmes assis au comptoir de la cuisine, je bus un café et elle un chocolat chaud. Nous parlâmes pas, elle avait l'air perdu dans ses pensées. J'aurais aimé savoir à quoi elle pensait en ce moment. Mais la seule façon de le savoir, et de lui demander.

- Je peux savoir à quoi tu penses ? commençai-je.

- Non tu ne peux pas, dit-elle en prenant une gorgée de son chocolat.

- Tu me dois bien ça, non ?

- Non.

- Donc tu comptes rester là à me répondre que non ?

- Exact, à vrai dire, ça dépend de tes questions.

- Je te demande rien de plus que de savoir pourquoi t'es silencieuse.

- Et moi je ne demande rien de plus que tu me laisses tranquille.

- Je suis venu t'aider et c'est comme ça que tu me remercies ?

Elle me regarda, la haine plein les yeux et se leva d'un coup.

- JE NE T'AI RIEN DEMANDÉ, LAISSE MOI TRANQUILLE. J'AVAIS LE DESSUS, JE M'EN SERAIS OCCUPÉ TOUTE SEULE, J'AI PAS BESOIN DE TOI.

Aïe, elle avait raison, elle avait le dessus. Si je n'aurais pas été là elle aurait fait une compote d'Ivan Abramov.

- Tu lui aurais fait quoi que ce soit le patron te l'aurait fait payé, dis-je calmement en buvant une gorgée de mon café.

- Garde tes menaces s'il te plaît, tu me parles de l'homme qui n'est pas capable de me kidnapper lui-même, qui n'est pas capable de comprendre que toutes les femmes ne sont pas à ses pieds, qui n'est pas capable d'aimer son neveu correctement ?

Touché.
Je la regardai différemment, si jusqu'à présent elle ne m'inspira que des heures supplémentaires maintenant les seuls sentiments que je ressentai en la regardant était le dégoût et la haine. J'aperçus Levgueni dans l'encadrement la porte, il avait dû être alerté par les cris de Zinaïda, je lui fis un signe de tête et il disparut. Ma fatigue fut vite dissimulé par la colère, j'avais envie de lui faire ravaler ses mots, qu'elle me supplie de lui pardonner, de tenir sa vie entre mes mains et qu'elle se voit mourir peu à peu, j'ai été trop gentil, j'ai voulu la préserver d'un monde qui n'était pas le sien, elle et sa petite vie pourrie de petite fille à papa.
Elle me dégoute.
Et encore une fois Dimitri a trop parlé, je m'occuperai de lui plus tard, pour l'instant je m'occupai d'elle. Elle me regarda la main sur la bouche, les yeux écarquillés, elle savait qu'elle avait merdé, mais elle ne savait pas à quel point.

- Écoute, je... Je suis désolé je n'aur...

Je ne la laissa pas finir et me levai, je me tins face à elle, elle recula jusqu'à se heurter au plan de travail.

- Répète ce que tu viens de dire, grommelai-je.

- Ce n'est pas ce que je...

- RÉPÈTE CE QUE TU VIENS DE DIRE !

- Ce n'est pas de ta faute si...

Je ne la laissa pas finir et l'attrapai par l'arrière de la tête. Son visage se stria de douleur.

- RÉPÈTE !

- Tu me fais mal ! Cet homme n'est pas capable d'aimer quelqu'un d'autre autant que lui même.

AntonWhere stories live. Discover now