CHAPITRE 16 - Emprisonnée.

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Avec des âmes faites de flammes, nous ne sommes que des étoiles qui ont des prénoms d'humains.

Zinaïda.

Trois jours plus tard.

  J'ai tenu plus longtemps que ce à quoi Anton s'attendait. Il n'était plus revenu depuis la dernière fois. Trois jours qu'il était porté disparu pendant que j'étais là, dans cette cave flippante. Il comptait donc vraiment me laisser mourir seule. Dimitri me laissait régulièrement remonter dans ma chambre mais que très peu de temps par peur qu'Anton ne revienne à l'improviste. Et contre toute attente, j'ai eu le droit à trois repas par jour et l'eau inclus.

Je ne mourrais pas tout de suite de faim.

  Toutes les fois où Dimitri m'a fait monter il restait avec moi. "Anton ne te tuera pas si c'est moi qui t'ai fait remonter" avait-il dit. Et je l'avais cru, la haine avec laquelle Anton me regardait avant de me mettre dans la cave m'avait fait froid dans le dos. Je savais que j'avais été trop loin mais maintenant je l'ai compris. Cet homme était prêt à me laisser mourir de soif, assise sur une chaise dans une pièce sombre et humide. Cette pièce empestait la mort et le désespoir et j'eus finit par croire que cette odeur m'avait imprégné. Je commençai à avoir soif, j'étais de retour dans la cave car Dimitri soupçonnait qu'Anton ne risquait de rentrer. Plus aucune bouteille d'eau n'était dans la pièce puisque je remontais chaque fois qu'il était l'heure de manger. De nos jours, tous les outils que nous possédons nous empêche de nous ennuyer, ces derniers jours l'ennui était devenue, malgré moi, ma meilleure amie. Je m'allongeai dos au sol, la couverture posée sur moi quand la porte s'ouvrit, je fermai les yeux par pure réflexe.

  - Zinaïda, debout.

  C'est lui, il est de retour, s'attendant à me trouver morte et pourtant, il n'était pas étonné de me voir encore en vie. Je m'assis maladroitement et il descendit les escaliers.

  - Tu es plus coriace que ce que j'imaginai, dit-il.

  Je ne répondis rien, il souleva la couette avant de la jeter au loin. Il m'agrippa le poignet ce qui me força à me lever. Il m'entraîna avec lui dans les escaliers jusqu'à m'emmener à l'intérieur de la maison. Il me lâcha le poignet dans l'entrée, "Monte dans ta chambre et n'en sors plus" m'avait-il ordonné en se rendant dans la cuisine. Je ne dis toujours rien, je montai les escaliers quand j'entendis des voix. Je m'accroupis dans l'espoir de me faire discrète.

  - Tu l'as enfin laisser remonter.

  C'était la voix de Dimitri.

  - Le patron rentre aujourd'hui.

  Et ça, c'était Anton, la voilà la raison de son retour.

  - Je ne l'ai pas... commença Dimitri.

  - Oui, tu ne l'as pas laissé mourir de soif, tu l'as nourri, l'as autorisé à remonter, lui a mis une couverture pour pas qu'elle n'ait froid et tu l'as même remis dans la cave chaque fois que tu ne craignais mon retour.

  - Tu as deviné tout ça en voyant la couverture ?

  - Je ne l'ai pas deviné, je te connais c'est tout.

  - Qu'est-ce que tu fais là ? Anton est rentré ?

  Je me levai, fit volte face et me retrouvai nez à nez avec Sacha. C'est de famille de s'approcher sans un bruit ?

AntonDonde viven las historias. Descúbrelo ahora