CHAPITRE 22 - Boris.

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  Zinaïda s'assît en face de moi, elle dévorait la carte des yeux. Une serveuse vint vers nous après quelques minutes.

  - Bonjour. Que prendrez-vous ? dit-elle.

  Elle était jeune et séduisante, ce genre de femme ne mérite pas d'être serveuse, elle mérite l'or et la gloire.

  - Je prendrais une bouillie de semoule, des syrnikis, des blinis et un café s'il-vous-plaît, demanda Zinaïda.

  - Et vous, monsieur ?

  - Rien, merci.

  La serveuse acquiesça et s'en alla, la ved'ma me dévisageais, cette sorcière doit être entrain d'essayer de me jeter un sort. Si demain je me réveille et que mon nez se trouve sur mon front je saurais qui blâmer. Le silence était apaisant, ces deux dernières semaines je devenais fou avec le bip constant à l'hôpital. J'aurais pu partir je sais mais quelque chose me retenait.

  - Ça va ? demanda Zinaïda.

  - Oui.

  - Bien, moi aussi ça va merci d'avoir demandé.

  - Je n'en ai rien à faire.

  - J'avais bien remarqué merci.

  - C'était si calme avant que tu ne l'ouvres.

  Toute les personnes qui se trouvaient dans le café nous dévisagea, et il était vrai que le café était silencieux, par conséquent, notre conversation était bien audible.

  - Pourquoi tu es resté à l'hôpital ? dit la rebenok.

  - L'infirmière qui s'occupait de toi était bonne.

  Elle écarquilla les yeux et souffla "sale porc". Je ne renchéris pas, en même temps c'était vrai, l'infirmière était plaisante à regarder. La serveuse arriva avec ce que Zinaïda avait commandé. La ved'ma s'attaqua au café et l'engloutis en une gorgée. Elle mangeait silencieusement et regardait par la fenêtre. Elle était bien mieux comme ça, silencieuse et perdu dans ses pensées.

  Il est vrai que ça m'intrigue, des fois j'aimerais être dans sa tête, voir ce qu'elle pense à chaque moment. On ne doit pas s'y ennuyer, vu comment elle est chiante elle doit penser à une dizaine de choses différentes à la seconde. J'espérais silencieusement que me poser des questions stupides n'en ferait pas parti. Nous avions passé une trentaine de minutes en plus dans le café car elle avait décidé de manger de plus en plus lentement. J'avais cru devenir fou, j'avais envie de lui enfoncer les syrnikis qu'ils restaient dans sa gorge. J'avais mangé quelques blinis car tout ça avait finit par me donner faim.

  Nous nous étions remis à courir, et ce qu'il devait arriver arriva, Zinaïda me fit une seconde crise, je ne l'écoutais pas, elle voulait s'arrêter et manger n'importe comment, donc ce que son ventre lui faisait subir n'était pas de mon ressort. Elle se plaigna que son ventre la faisait mal, que ses jambes allaient lâcher et qu'il faisait trop chaud.

  Nous passons sous un pont qui était un repère de SDF ou de camés. Ce n'était pas le meilleur endroit où passer quand on traîne une gamine qui se plaint et qui ralenti mais je n'avais pas le choix. Je lui ordonnais d'accélérer pour arriver à ma cadence, son allure était tellement lente que même en marchant j'aurais été plus rapide.

  Malgré que je lui criais dessus pour qu'elle accélère elle n'obéissait pas, pendant que je criais et qu'elle se plaignait un homme siffla, "un numéro c'est trop demandé gonzesse" avait-il dit, le cliché d'un harceleur de rue. Je venais à peine de reporter mon attention sur ce qu'il y avait devant moi que je l'entendis hurler. Je me retournai et un homme était entrain de la plaquer à un mur.

AntonWhere stories live. Discover now