CHAPITRE 9 - La rebenok.

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  - Alors ? Tu attends quoi ? FAIS-LE ! hurla-t-elle.

  Son intervention me fit resserrer ma poigne. Je ne peux pas la tuer, je n'ai pas le droit, sinon le patron me réservera le même sort et elle le savait. Ce n'est rien, j'attendrais tout le temps qu'il faut, et le jour viendra où le patron en aura marre ou qu'elle aura fait une énorme connerie et qu'il m'autorisera à la tuer. Et ce jour là, ça sera un régale, je ferais durer le plaisir le plus longtemps possible.

  - Bon écoute, je ne te le dirais qu'une fois, on n'est pas ami, tu ne me parles pas sauf si je te l'ai demandé. Je m'en fous si les tenues dans ton dressing ne te plaisent pas, et tu n'es pas drôle.
Tu restes une enfant et je ne suis pas une nourrice.
La prochaine fois que tu me réponds de cette manière je te tranche la gorge, c'est compris ?

  Elle hocha vivement la tête, je la relâchai et la poussai à l'intérieur de sa chambre avant de refermer la porte. Elle m'énerve vraiment.

Quatorze heure. 

  - Qu'est-ce qu'il t'arrive ? demanda Dimitri en entrant dans la pièce.

  Cela faisait maintenant trois heures que je n'avais pas quitté le salon, j'avais laissé Dimitri s'occuper de la rebenok à la demande du patron, je refusais de la revoir à nouveau et comme je pouvais le dire à personne, j'ai décidé de juste l'éviter.

C'était peut-être lâche mais ça valait mieux pour elle et pour moi. J'étais assis là, dans un fauteuil. J'avais troqué mon vodka pomme pour un verre de whisky, la vodka pomme n'était réservé qu'aux voyages de dernière minute, ça me détendais. Et je refusais de devoir me détendre alors que la source de ma colère attendait patiemment dans sa chambre, ça ne tiendrais qu'à moi elle dormirait dehors et mangerait un jour sur deux et encore...

  - Je dois aller faire du shopping pour Zinaïda, tu m'accompagnes ? me demanda-t-il.

  - C'est qui cette Zinaïda ? demandai-je à mon tour.

  - Tu sais la fille que tu évites depuis qu'elle est arrivé.

  - Je ne l'évites pas, je ne l'aime pas c'est différent, dis-je avant de reprendre une gorgée de mon whisky.

  La rebenok avait donc un prénom... Zinaïda. Le patron nous avait fourni toutes les informations dont on avait besoin sauf ça car il avait dû trouvé que ce n'était pas nécessaire.

  - C'est la même chose et puis on ne te demande pas de l'aimer idiotka.

  - Et c'est pour cette raison que je ne vous accompagne pas. Pas envie de me la coltiner.

  - Qui ça vous ? demanda-t-il.

  - Toi et la rebenok, soufflai-je comme si c'était évident.

  - C'est donc comme ça que tu l'as renommé, "rebenok"... Tu sais c'est loin d'être une gamine et non elle vient pas, j'y vais tout seul et j'ai pas envie. Viens s'il te plaît. En plus si tu restes ici tu vas devoir t'occuper d'elle...

  - Tu m'as convaincu, je viens.

  On avançait jusqu'à la porte quand une question me tarauda l'esprit.

  - Il me semblai que le patron avait déjà envoyer Olga faire du shopping pour elle. Il l'avait appeler quand il était dans le jet et qu'il rentrait de France. Pourquoi on doit y retourner ? Et pourquoi pas Olga ? demandai-je.

  Olga était - entre autre - une des nombreuses gouvernantes au services de monsieur Abramov, elle était très coquette, c'est pour cette raison que le patron lui avait demandé à elle et pas à une autre.

  - Les vêtements ne lui plaise pas d'après elle, elle ne s'habille pas comme ça. Elle m'a demandé d'aller lui chercher des joggings et des t-shirts larges, dit-il en attrapant son manteau.

  - Et donc elle a juste demandé et tu accoures ? me plaignai-je.

  - Non elle s'est plaint auprès du patron pendant le déjeuner et il n'a rien dit, il m'a envoyé lui parler quand elle a jeté son verre sur le mur et est parti dans sa chambre. Quand le silence du patron nous fait taire, ça n'a pas le même effet sur elle. Je suis monté la voir et elle m'a expliqué qu'elle n'était pas à l'aise et que le seul truc qu'elle demandait après qu'on l'ait kidnappé n'est autre que quelques joggings et de t-shirts.

  - Elle a fait un caprice, ce n'est donc qu'une sale rebenok comme je l'ai dis.

  - Ne soit pas si abject Ann, elle m'a donné quelques consignes, et vaut mieux pour nous qu'on les respecte parce que si elle s'énerve à nouveau contre le patron à cause de nous, la prochaine fois qu'on ira faire du shopping sera pour aller acheter notre cercueil.

  - Quels sont ses consignes ? demandai-je en cherchant mon paquet de clope dans ma poche.

  - Elle veut des vêtements simple, sans fleurs ni couleurs et on doit aller chercher les vêtements dans le côté homme.

  - Elle aura ce qu'on trouvera c'est tout.

  - Ce n'est pas aussi simple Ann et tu le sais.

  - Je m'en fous, toute façon je dois me racheter des pulls, donc tu t'occuperas de ses vêtements et moi des miens.

  - Comme tu veux...

  Sur ce, nous montâmes dans la voiture et je démarrai, j'avais le permis mais pas Dimitri, il n'avait pas voulu le passer. Nous avions bien trente minutes de route pour retrouver la ville, la résidence Abramov se trouvait très loin de tout et c'était normal, personne ne devait mettre le nez dans nos affaires.

AntonWhere stories live. Discover now