CHAPITRE 8 - Baby-sitting.

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- Xenia ! Xenia ! C'est moi ! Sors moi de là, s'il te plaît ! Tu me manques... criai-je entre deux sanglots.

Elle resta là. Stoïque. Je sentis la panique m'emporter quand mes pieds et mes chevilles furent complètement submergés.

- Xenia ! S'il te plaît ! Aide-moi !

Elle ne bougea toujours pas, quand l'eau fut arrivé à mes yeux elle s'approcha et murmura :

- Il n'y a que toi qui peut te sauver, je ne pourrais pas t'aider car je n'ai pas réussi à le faire pour moi-même... Sois plus intelligente... Pourquoi te noies-tu ?

- Quoi ? Je ne comprend pas ? tentai-je de dire sans me noyer.

- Putain mais debout ! Réveille toi gros sac ! cria-t-elle.

- Réveille toi putain !

Je n'étais plus dans cette pièce vide, mais dans la chambre qui m'a vu m'endormir. Quand j'ouvris les yeux une silhouette se dessina debout à côté de moi, d'abord flou puis nette. C'est Anton. Il tira brusquement ma couverture, il faisait très froid et je me rendis compte que le pyjama que j'eus enfilé à la hâte quelques heures auparavant était en fait un mini-short noir et un débardeur court. Il me scruta avec dégout et lança avant de disparaître dans le couloir :

- Dépêche toi ! Tu dois être en bas dans 10 minutes.

Je pris dans le dressing le seul pull et le seul jogging qu'il contient, je coiffai mes cheveux noirs en un chignon haut et me rinçai le visage. Je sortis de la chambre et fus étonné quand j'aperçois Anton adossé sur le mur, une cigarette emprisonnée entre ses lèvres. Il m'examina de la tête en pied, prit sa cigarette entre ces doigts ce qui me permis de remarquer les égratignures qui recouvrait ses phalanges. Il m'adressa un seul coup d'oeil et me fit signe de le suivre, on descendit les escaliers. Nous passâmes la porte qui se trouvait en face de la porte d'entrée, la pièce était à présent éclairée, une longue table avec de la nourriture dessus s'y trouvait, ainsi qu'un homme de dos qui fouillait dans des placards.

- La voilà, dit Anton avant de partir et de refermer la porte derrière lui.

L'homme se retourna et je compris pourquoi sa voix ne m'était pas totalement inconnu, c'était l'homme du restaurant, celui qui était assis au comptoir. "tu sauras bientôt qui je suis poupée" , les dernières paroles qu'il m'avait dit, je sens mes jambes se dérober sous mon corps et je m'accroche à une chaise pour ne pas tomber.

- Tu es magnifique, souffla l'homme dans un français approximatif.

Je l'ignorai et m'assis, j'ignorai tout ce qu'il disait car j'étais trop occupé à penser à mon cauchemar de cette nuit, Je repensai à ce que Xenia m'a dit "pourquoi te noies-tu ?". Je finis par comprendre ce qu'elle voulait dire par la, car pour la première fois depuis des années je me rendis compte que celle qui a actionné la valve n'est pas Xenia, mais moi.

La seule qui cherchait à me noyer depuis le début n'était autre que moi.

Anton

J'ai tellement à faire au lieu de rester là à attendre que le patron veuille bien nous laisser petit-déjeuner. J'ai juste envie d'attraper un cookie dans la cuisine et de retourner me coucher. Elle criai ce matin quand je suis venu la réveillé, elle hurlait quelque chose que je n'ai pas compris, elle semblait effrayée. Mais le plus surprenant est qu'elle hurlait en russe et non pas en français. Je sais qu'il existe une sorte de trouble ou je ne sais quoi, il y a eu apparemment une histoire où une femme s'est mis à parler couramment une langue à son réveil qu'elle ne connaissait pas avant de s'endormir. Enfin je ne sais même pas si cette histoire est vraie ou pas mais même si elle l'est ça m'étonnerait qu'il soit arriver la même chose à la gosse. J'aimerais savoir de quoi elle a cauchemarder, ça pourrait servir...

  - Quoi de neuf Ann ? me demanda Levgueni.

Il s'était avancé dans ma direction avec Sacha.

Les deux garçons sont presque aussi grand que moi, plus jeune de quelques mois seulement. Ce sont tout les deux mes cousins. Ils ont des cheveux blonds coiffés en un chignon, on dirait un miroir. Ils ont les yeux bleus. À les voir on pourrait croire qu'ils sont norvégien, deux parfaits petits vikings. Ce qui les différencie sont leur style vestimentaire. Sacha s'habille très classe, il porte actuellement un pantalon droit noir, un col roulé blanc et une fine veste noir noué par les manches autour de son cou. Alors que Levgueni porte un jean marine large, un sweat blanc basique et il est orné de bijoux, plein de bagues, il en a presque autant que moi, une chaîne à son cou, des anneaux en guise de boucles d'oreilles et un piercing au nez. Levgueni a les bras, les mains et le cou rempli de tatouage tandis que Sacha en un dans le dos et un sur la cheville.

- Rien, vous avez pas un truc à manger j'ai faim ? dis-je.

- Tiens je n'ai que ça, me dit Sacha.

Il me tend un petit paquet de bonbon qu'il sort de sa poche.

- Merci, ça fera l'affaire.

- Pourquoi ? On ne mange pas avec tout le monde ? demanda Levgueni.

- Non, nous avons une nouvelle recrue et le patron la brief je crois enfin peu importe ce qu'il fait, il pourrait meme être entrain de l'étrangler tant que je n'ai pas a m'occuper d'elle, tout me va, en tous cas nous sommes interdit d'accès à la salle à manger pour l'instant.

- Oh et qui est cette nouvelle recrue ? demanda Levgueni intéressé.

- Pas touche Lev c'est une enfant, dis-je.

- UNE ENFANT ???? s'indigna Sacha.

- Oui.

D'un coup un bruit de fracas se fit entendre dans la pièce d'à côté, s'en suit des beuglements.

- Une enfant plutôt féroce, rigola Levgueni. Bon Sacha on va manger un bout ?

- Oh que oui, bonne chance Ann.

Je le remercie d'un signe de tête et les regarde quitter la résidence, j'aimerais les suivre et la raison pour laquelle ils ne m'ont pas proposé d'aller avec eux est qu'ils savent que je vais devoir m'en occuper. Puisque après tout je ne suis bon qu'à ça. Déjà que cette nuit m'a paru interminable, je sens que la journée va être longue.

AntonWhere stories live. Discover now