𝐅𝐄𝐔 𝐄𝐓 𝐒𝐀𝐍𝐆 │ 𝐋𝐎𝐓𝐑 & 𝐇𝐎𝐁𝐁𝐈𝐓

64. Le Mont Solitaire

-Bienvenue à Erebor, Dame Daenerys, déclara à son tour Glóin, que j'avais vu il y a peu au conseil d'Elrond, à Fondcombe.

-J'ai tenu ma promesse, soufflais-je en esquissant un sourire, avant que l'ancien roux, maintenant aux longs cheveux blancs, ne viennent me faire une tape amicale. Je suis enfin là.

-C'est un véritable honneur de vous recevoir, fit à son tour un Nain aux cheveux blancs regroupés en tresse.

Lui aussi, je le reconnus aussitôt. Ses cheveux blancs, son air aimable, sa petite barbichette. Lui n'avait pas beaucoup changé, excepté quelques rides, et un air plus fatigué. Mais je le reconnaissais entièrement, et j'eus l'impression un instant d'avoir remonter dans le temps. À ses côtés, se tenait son frère. Sa coiffure triangulaire, autrefois tirant du roux, était aujourd'hui totalement grise, tout comme sa barbe.

-Dori, Nori, constatais-je en offrant un sourire radieux aux deux. Le plaisir est amplement partagé, répondis-je avant de me tourner vers deux autres Nains qui venaient tout juste de sortir de la montagne.

-Bienvenue, Mère des Dragons ! s'écria sauvagement l'un des deux, tout en venant me faire une tape amicale sur l'épaule.

Je reconnais sa chevelure qui, étrangement, avait conservé sa couleur noire, ainsi que sa barbe noire et blanche qui lui allait à ravir. Quand je me rendis compte que c'est bien Bifur, le Nain incapable de s'exprimer qui venait de me parler, je tombai des nues.

-Mais, Bifur ? commençais-je en me rapprochant du petit homme. Comment est-ce possible que vous parliez ? demandais-je en observant son crâne, là où habituellement se trouvait une hache d'Orque. Oh, mais elle n'est plus là.

-En effet, l'ami, répondit à sa place son cousin. Lors de la grande bataille, ce chanceux a perdu la hache. Miraculeusement, il a retrouvé la parole.

Je me tournai vers celui qui venait de parler, c'était sûrement l'un de ceux qui m'avait le plus manqué. J'avais toujours trouvé que c'était quelqu'un de jovial et au bon cœur. J'aimai également son sens de l'humour décalé qui, depuis toujours, me faisait rire aux éclats. Ses tresses qui partent sur les deux côtés de son visage, autrefois brunes, étaient aujourd'hui grisonnantes. Je remarquai également qu'il ne portait plus son couvre-chef. Dommage, car il lui allait à la merveille. Tout en souriant, je vins le prendre dans mes bras.

-Je suis si contente de vous revoir, Bofur. Enfin, je veux dire, je suis contente de tous vous revoir, me corrigeais-je en me séparant du vieux Nain. J'aimerais que vous m'écoutiez un instant, et vraiment. Je vous dois des excuses, d'énormes excuses. J'aurais dû revenir, j'aurais dû rester à vos côtés. Nous aurions du nous serrer les coudes face à ces épreuves, mais j'ai préféré fuir. Aujourd'hui, je suis là pour réparer mes erreurs, en espérant que vous me pardonniez. Même si je ne le montre pas, vous êtes tous les six très importants pour moi.

-Ne te casse pas la tête pour ça ma belle, interrompit Dwalin. On te pardonne, bien évidemment.

-Viens avec nous à l'intérieur, nous allons te présenter au Roi, s'écria Bofur en saisissant mon bras pour m'emmener à l'intérieur de la montagne, suivi par les autres.

Mes amis m'emmenèrent à l'intérieur, là où de grandes salles étaient remplis d'or, mais aussi de personnes. La plupart, qui semblaient me connaître, me saluèrent. Puis finalement, mes amis et moi nous arrêtâmes devant une géante porte en bois. Dwalin, de sa main musclée, toqua bruyamment, avant d'avoir l'autorisation d'entrer. J'avançai aux côtés de l'ancien guerrier dans la salle du trône, là où la lumière y était tamisée.