42. La Dame du Rohan

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« Tous les hommes doivent mourir, mais nous ne sommes pas des hommes

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« Tous les hommes doivent mourir, mais nous ne sommes pas des hommes. »

Je ressortis du château la première et montai sur le dos de Dragon avant que nous ne nous élevâmes tous les deux dans le ciel. Le Gouffre de Helm. J'avais quelque fois entendu parler de cet endroit, mais jamais je ne l'avais vu de mes propres yeux. Le Roi préférait fuir, plutôt que de protéger sa propre cité. Mais le Gouffre de Helm était un endroit stratégique en terme de combat, et ses murs, taillés dans la roche, étaient puissants. L'avenir nous dira si Théoden a fait le bon choix.

-Daenerys ! s'écria une voix féminine en contrebas.

Je baissai la tête, interrompu dans mes réflexions. En bas, Eowyn me faisant signe. Drogon me mena à elle.

-Un petit vol, Eowyn ? proposais-je en souriant.

-Je n'osais pas vous le demander, murmura la blonde.

J'aidai la Dame du Rohan à escalader le dos de mon Dragon. Elle eut quelques difficultés à monter à cause de sa robe, mais réussit tout de même, jusqu'à s'asseoir à mes côtés. Je lui ordonnai de bien s'accrocher, et c'est ce qu'elle fit, des étoiles plein les yeux à l'idée de voler. Mon animal ailé prit son envol rapidement, ce qui surprit Eowyn qui n'hésita pas à s'accrocher à mon bras. Elle observait le paysage, et la ville d'Edoras vu de haut.

-C'est incroyable, lâcha la blonde. Votre Dragon, la vue, vous, tout est incroyable. Vous avez tellement de chance d'avoir Drogon à vos côtés.

-Je suis chanceuse, oui. Quand je l'ai vu pour la première fois, ce n'était qu'un œuf fragile qui appartenait à ma mère.

-Elle devait être une femme incroyable.

-Je ne l'ai pas connu, mais je suppose que oui.

-Je vous comprends, j'ai perdu mes parents jeunes. Heureusement, mon oncle, le Roi, nous fit venir mon frère Eomer et moi à Edoras, pour nous élever, comme ses propres enfants.

-Alors vous considériez Théodred comme votre frère, soufflais-je alors que Drogon s'élevait encore plus haut dans le ciel.

-Il l'était, pour moi, murmura la blonde. Vous savez, je vous admire beaucoup, changea-t-elle de sujet. Dans ce monde, beaucoup dévalorisent les femmes. Mais vous voilà, une femme indépendante, forte, courageuse. Et vous n'avez aucunement besoin des hommes.

-Oui. Tous les hommes doivent mourir, mais nous ne sommes pas des hommes, lâchais-je sous le sourire rayonnant de la Dame du Rohan.

-J'aime votre franchise, vous êtes vraiment une femme spéciale. Et j'aimerais avoir autant de courage que vous, mais j'ai peur, reprit Eowyn en baissant la tête.

-De quoi avez vous si peur ? Vous êtes la Dame du Rohan.

-D'une cage. Rester derrière des barreaux jusqu'à ce que l'usure et l'âge les acceptent, et que toute forme de courage ait disparu irrévocablement.

-Ce ne sera pas votre destin, assurais-je d'un air réconfortant.

-Quand le Roi est tombé malade, empoisonné par Gríma, je compris que la peur résidait en moi depuis longtemps. Je restai au palais pour soigner mon Roi, pendant que mon frère et mon cousin combattaient pour défendre les frontières du Rohan, nos frontières. Malgré mes efforts, je ne pouvais rien faire pour mon oncle, j'étais inutile. Puis tout c'est compliqué avec la mort de Théodred. J'aimerais me battre, comme les hommes. Je sais me battre, les femmes de ce pays ont appris à manier l'épée. Celles qui n'en ont pas meurent. 

-Un jour, tout s'arrangera, fis-je en posant ma main sur l'épaule de la blonde. Et vous pourrez montrer votre véritable valeur, au monde entier.

-Je ne sais pas ce que nous aurions fait sans vous, et sans Gandalf. Et sans Aragorn. 

-Vous l'appréciez, murmurais-je.

-Je l'admire, me corrigea Eowyn.

-Aragorn est fiancé, annonçais-je timidement.

-Je m'en doutais.

-Vous trouverez un jour l'amour, le vrai.

-Le dernier homme qui s'est épris de moi est Gríma, le complice de Saroumane, me confia la blonde.

-Pas de chance, rétorquais-je en souriant.

-Il m'a poursuivi de ses assiduités, ce qui a provoqué la colère de mon frère qui tira l'épée contre lui. C'est de cette façon qu'il fut bannit.

-Ses paroles sont du poison, comme son maître, lâchais-je en repensant à l'homme que j'avais sauvé de l'épée du Roi.

-Vous qui voulez mettre fin au règne des hommes, vous semblez vous y connaître en amour, reprit Eowyn. J'ai entendu parler de votre présence dans la reconquête d'Erebor, le royaume des Nains. J'ai entendu parler de Thorin Ecu-de-Chêne.

-Ce n'est qu'une ombre du passé, murmurais-je en détournant le regard. Thorin est mort, et il a emporté mon amour avec.

-Vous pourriez vous aussi trouver l'amour, une seconde fois.

-Je ne suis pas là pour ça.

-Je sais bien, oui, mais j'ai remarqué la façon dont cet Elfe vous regarde, rétorqua Eowyn en souriant.

-Vous parlez de Legolas ?

-Qui d'autre ? souffla la blonde en me donnant un coup de coude affectif. 

-Vous faites fausse route, Legolas est un ami.

-Son regard ne trompe pas. Son regard déborde d'amour, vous verrez. C'est un Prince, et vous une Princesse, une future Reine, vous seriez parfait.

-Nous verrons, dis-je finalement.

Nous continuâmes de discuter d'amour, d'aventure, d'Erebor, de Thorin, de l'enfance d'Eowyn, d'Eldoras et de son Roi, de Théodred le Prince défunt, et de l'immensité de ce monde. J'ai alors appris à connaître Eowyn, ainsi que son caractère vaillant, son cœur doux, son innocence, mais aussi sa détermination et son enclin à contester.

𝐋𝐚 𝐌𝐞̀𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐃𝐫𝐚𝐠𝐨𝐧𝐬 :; lotr & hobbitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant