𝐅𝐄𝐔 𝐄𝐓 𝐒𝐀𝐍𝐆 │ 𝐋𝐎𝐓𝐑 & 𝐇𝐎𝐁𝐁𝐈𝐓

36. L'Ombre ailée

J'imitai la Dame de la Lórien en m'inclinant après avoir récupéré la fabuleuse arme, aussi tranchante que des dents de requin.

-Boromir, fils du Gondor, je vous offre cette ceinture d'or, fit l'Elfe en donnant au blond une ceinture en or massif en forme de feuilles d'or, avant de se tourner vers la dernière personne de la compagnie. Je n'ai rien de mieux à vous offrir que le cadeau que vous portez déjà, déclara Galadriel à Aragorn en mettant sa main au-dessus du collier du rôdeur, le pendentif de l'Étoile du Soir. Pour son amour, je crains que la grâce d'Arwen, l'Étoile du Soir, ne s'estompe.

-Je voudrais qu'elle quitte ces rives, et qu'elle rejoigne son peuple. Je voudrais qu'elle prenne le vaisseau pour Valinor, répondit le brun en baissant la tête.

-Il y a plus que vous devez faire. Ma petite-fille est libre de choisir.  Nous ne nous rencontrerons plus à nouveau, Elessar. Adieu.

Puis, nous embarquâmes dans les barques. Legolas se mit avec Gimli, Aragorn avec Frodon et Sam et pour finir Bormir avec Pippin et Merry. Moi je décidai de monter sur le dos de Dragon, cela fait longtemps que nous n'avions pas eu de moment à nous deux. Mes compagnons s'engagèrent sur le lac alors que Galadriel nous regardait partir, un sourire aux lèvres. Je lui souriais une dernière fois avant que Drogon ne prenne son envol au-dessus des eaux. Je m'agrippai aux écailles de l'animal ailé qui prenait un réel plaisir à voler. Nous longions l'eau du lac une dernière fois avant de survoler la forêt pendant que nos compagnons ramaient péniblement. Je sentais leurs regards envieux de ma personne, simplement assise sur le dos de mon Dragon.

Toujours au même rythme, nous continuâmes d'avancer pendant plusieurs heures. Celeborn avait eu raison, nous étions pourchassés. Je ressentais au loin, la présence d'Orques, et je n'étais pas la seule à douter que nous serions bientôt rattrapés par ces monstres. Nous avions également croisé de grands corbeaux, sûrement des espions de Saroumane. Et il y avait un autre espion, Gollum, qui semblait enquêter pour sa propre personne.

Le soir, à la tombée de la nuit, nous décidâmes de nous arrêter sur la rive. Les Hobbits et Gimli s'endormirent aussitôt, épuisés. Legolas et moi montions la garde, et l'Elfe Sinda était tout aussi peu confiant que moi. Je me rapprochai du fleuve, derrière un rocher, car un bruit m'avait attiré. En effet, une branche voyageait sur l'eau, et elle n'était pas seule. Je pouvais voir de longues mains dépasser du bois, ainsi qu'une tête. Boromir se posa à mes côtés pour également observer la bête.

-Gollum, fit Aragorn derrière nous alors que la branche arrivait de l'autre côté du fleuve. Il nous suit depuis la Moria. J'avais espéré que nous l'aurions semé sur le fleuve, mais il est bien trop malin.

-S'il alerte l'ennemi de notre position, notre traversée n'en saura que plus dangereuse, chuchota Boromir, avec une voix pleine de mépris pour la créature.

-Gollum nous suit depuis bien plus longtemps, et il ne semble intéressé que par l'Unique, intervenais-je en croisant les bras. Je resterai de garde toutes les nuits s'il le faut pour protéger Frodon. Mais je ne pense pas qu'il agira face à de tant de personnes, et surtout face à Drogon.

-Minas Tirith est la route la plus sûre, vous le savez, continua le brun en ignorant ma remarque. De là, nous pourrons nous regrouper pour nous préparer à combattre le Mordor en force.

-Il n'y a plus de force au Gondor qui puisse nous être utile, rétorqua Aragorn.

-Vous avez été tous les deux prompt à faire confiance aux Elfes, rétorqua l'Homme du Gondor. Vous avez si peu foi en votre peuple ? continua-t-il en se tournant vers Aragorn. Oui, il y a de la faiblesse. Oui, il y a de la fragilité. Mais il y a aussi le courage et le sens de l'honneur chez les Hommes ! Mais vous ne le voyez pas.