37. La rédemption de Boromir

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Je bandai mon arc devant moi et tuai les premiers ennemis avant de me jeter dans le tas, imité par Aragorn. Je saisissais alors mes dagues rapidement et commençais à tuer plus sérieusement. Je me rendis compte en combattant que la dague que m'a donnée Dame Galadriel est plus tranchante que les miennes, alors je me servis principalement de celle-ci. Mes dagues voltigeaient autour de moi, du sang giclait. 

Je pris conscience de moi-même que cette race d'Orque était bien plus forte, plus entraînée, rapide et agile. Mais je ne me laissais pas faire pour autant. Les ennemis tombaient à mes pieds. Mes dagues étaient recouvertes de sang noir, mais je ne m'arrêtai pas là. Il fallait en tuer le plus possible, attirer leur attention, pour permettre à Frodon de fuir et d'aller en Mordor. Peu importe si je mourrais au combat, il fallait que l'Unique soit détruit.

-Trouvez le semi-homme ! rugit le chef ennemi.

Nous fîmes rejoint par Legolas et Gimli. Le Nain fit son arrivée en donnant un énorme coup de hache dans un Orque que j'allais tuer, ce qui l'assomma. Nous reprîmes le combat avec agressivité. Je me mis dos à Legolas et nous combattîmes ensemble, nous protégeant mutuellement. Certaines créatures fuyaient face à notre duo, mais Gimli, un peu plus loin, s'en occupait avec sa hache, ainsi qu'Aragorn qui tranchait leur tête de son épée. Tous les quatre, nous étions comme imbattables.

-Le cor du Gondor, constata Legolas alors que le son de l'instrument résonnait au loin.

Au même moment, de nouveaux ennemis surgirent. Aragorn nous lança un dernier regard avant de partir en courant, pendant que nous commencions à affronter un bon nombre d'Uruk-hai. Je me demandais si Pippin, Merry, Sam et Boromir allaient bien, et si Frodon avait réussi à fuir. Je croyais en lui depuis le début, il réussirait. Je croyais en lui comme j'avais cru en Bilbon.

Soudain, Drogon surgit d'entre les arbres et et se mit à souffler de géantes flammes sur nos ennemis. Je n'attendis pas plus et dévalai la pente de la forêt. Je suivais mon instinct, et d'où était provenu le cor du Gondor il y a peu. Quand je rejoignis le rôdeur, il était là, tâché de sang de partout, et penché sur Boromir, mourant. Trois flèches étaient encrées dans son torse.

-Frodon... où est Frodon ? demanda le blessé difficilement en posant sa main sur l'épaule d'Aragorn.

-Daenerys et moi l'avons laissé s'en aller.

-Alors vous avez fait ce que je n'ai pas pu faire, constata le brun tristement alors que je m'agenouillai aux côtés de Grands-Pas pour l'observer, les larmes aux yeux. L'Anneau, j'ai essayé de le lui prendre, déclara-t-il en se tournant vers moi.

-Sachez qu'à présent l'Anneau est hors d'atteinte, intervenais-je en posant ma main sur l'épaule du mourant.

-Pardonnez-moi, je n'avais pas réalisé. À cause de moi, vous allez tous échouer.

-Non, Boromir, vous avez combattu bravement. Votre honneur est sauf, fit le brun avant d'essayer de retirer une des flèches.

-Laissez là, s'en est fini. Le monde des Hommes va s'effondrer. Tout ne sera que ténèbres et ma cité sera détruite.

-J'ignore quelles sont les forces qu'il me reste, mais je vous jure que jamais je ne laisserai prendre la cité blanche, promit Aragorn, les yeux larmoyants. Ni notre peuple échoué.

-Notre peuple, répéta Boromir difficilement en essayant d'attraper son épée, aidé par le rôdeur, avant de la plaquer contre son torse, et son cœur.

J'entendis Legolas et Gimli arriver derrière nous, mais je ne me retournai pas, les yeux toujours rivé sur l'homme mourant.

-Je vous aurai suivi mon frère. Mon capitaine, mon Roi.

Puis son visage se figea, et son regard se perdit. Une nouvelle personne était morte. La première fois que j'ai entendu Boromir parler, je m'étais dit que c'était un homme au visage noble, mais sombre et triste, et que ses paroles ne reflétaient pas son âme. Au fil des jours, il s'était montré souriant et amical, surtout avec Pippin et Merry, car c'est avec eux qu'il se sentait le plus heureux et le plus lui-même. Mais malgré cela, Boromir avait succombé à l'Anneau, et ça, je l'avais remarqué dès le début. Il avait été déchiré entre son Roi et son père, entre la Communauté et son pays, entre l'honneur et la fierté et entre le pouvoir et la sagesse. L'Anneau l'avait emporté.

-Repose en paix, fils du Gondor, murmurais-je en passant ma main sur son visage pâle, ce qui referma ses yeux encore ouverts.

Aragorn déposa un baiser sur le front de l'homme décédé. Je posai ma main sur l'épaule du brun qui laissait couler quelques larmes avant de venir se blottir dans mes bras. Je l'aidai à se relever, une main sur son épaule. 

-Ils attendront son retour de la Tour Blanche, mais il ne reviendra pas, constata-t-il difficilement, le regard posé sur Boromir, alors que je me séparai de lui.

-Qu'en est-il des Hobbits ? commençais-je à m'inquiéter.

Aragorn se retourna vers moi, d'un regard triste, et je compris aussitôt. Trouvez le semi-homme, avait crié le chef de nos ennemis. 

-Nous avons laissé Frodon partir en Mordor, fit le rôdeur à nos deux amis. Merry et Pippin ont été emmené par les Orques. Boromir s'est battu corps et âme pour les protéger, quitte à mourir.

-Et quand est-il de Sam ? demandais-je subitement en croisant les bras, avant d'apercevoir mon Dragon, plus haut dans le ciel.

-Nous ne l'avons pas retrouvé, vivant ou mort, répondit Gimli qui reposait son poids sur sa hache ancré dans le sol.

-Je suis certaine que Sam a suivi Frodon, assurais-je aussitôt. Ils sont inséparables.

-Mieux vaut que Frodon ne soit pas seul, murmura le Nain qui était du même avis.

-Vous me faites vraiment penser à votre père, fis-je au roux qui est toujours accoudé sur son arme de guerre.

-On me le dit souvent.

Nous portâmes l'Homme du Gondor dans une de nos barques. Nous lui retirâmes les flèches ancrées dans son torse. Une fois Boromir installé, accompagné de son épée et de son bouclier, nous regardâmes le courant l'emporter, et disparaître, dans les chutes au loin. Après Gandalf, c'était Boromir. Et peut-être Merry et Pippin.

Je regardai la barque s'éloigner en emportant le corps de Boromir avec elle, jusqu'à disparaître dans les chutes d'eau, au loin. Même s'il n'avait pas été tendre avec Aragorn et moi ces derniers temps, c'était une bonne personne, corrompu par l'Anneau. L'Homme du Gondor s'en était allé.

-Dépêchez-vous ! Frodon et Sam vont atteindre la zone orientale ! s'écria Legolas en saisissant une barque pour la mettre à l'eau.

Je me tournais vers Aragorn, d'un air triste, car je savais que nous n'allions pas suivre les deux Hobbits. C'était leur quête, pas la nôtre.

-Vous n'avez pas l'intention de les suivre ? lâcha tristement l'Elfe blond en voyant nos regards tristes.

-Le destin de Frodon n'est plus entre nos mains, annonçais-je en posant ma main sur l'épaule de mon ami.

-Alors tout aura été en vain ? reprit Gimli en baissant la tête. La Communauté a failli.

Nous nous rapprochâmes tous les quatre, avant de former un rond et de poser nos mains sur nos épaules. Nos regards tristes se transformèrent en regards déterminés.

-Pas si nous restons loyaux les uns envers les autres, déclara Aragorn en nous regardant tous les trois un par un.

-Nous n'abandonnerons pas Merry et Pippin à une morte atroce, fis-je à mon tour en esquissant un sourire.

-Pas tant qu'il nous restera des forces, compléta le rôdeur. Débarrassons-nous de tout ce qui n'est pas nécessaire, voyageons léger. Allons chasser de l'Orque !

Je retirai la première mes bras des épaules de Gimli et Legolas avant de m'élancer dans la forêt, suivi par mes trois amis. Le Nain lâcha des cris de joie, prêt à se venger, et à sauver nos deux amis Hobbits. Drogon nous survolait, lui aussi semblait prêt à se battre pour la vie de nos amis. Ils ne mourront pas, plus personne ne mourra. J'étais plus que jamais déterminé.

𝐅𝐄𝐔 𝐄𝐓 𝐒𝐀𝐍𝐆 │ 𝐋𝐎𝐓𝐑 & 𝐇𝐎𝐁𝐁𝐈𝐓Where stories live. Discover now