Trente-et-un

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Trente-et-un (997 mots)

Pdv de Benjamin Pavard

On mange avec les mecs, assez éloignés l'un de l'autre avec Jade, comme le veut le plan de table habituel des garçons. C'est vraiment trop adorable de venir me voir comme ça pour s'excuser. Elle n'avait pas à le faire, elle ne me devait rien, mais elle l'a fait. Elle a des principes qui lui valent un comportement si exemplaire... C'en est impressionnant.

La journée passa si vite, l'entraînement était assez pénible sous cette chaleur, mais le passer avec Lucas m'avait reboosté. Je suis actuellement à table, pour le dîner. Je riais avec Hugo. Je ressens étrangement qu'il s'intéresse à moi. Je pense qu'il sent mon conflit intérieur et qu'il ne veut pas me laisser dans cet état. C'est génial d'avoir un capitaine si dévoué au bien-être de son équipe. C'est beau de le voir faire tout ça. Ça me touche au plus profond de mon être.

Et là, pendant que je pensais à ça, la salle passa du bruit au silence. Le noir nous a pris au dépourvu. Probablement une panne de courant... Merde.

Lucas -Putain les mecs, rallumez la lumière !

Théo -Tais-toi Lucas, c'est sûrement les plombs et pas l'interrupteur.

Lucas -Je ne suis pas électricien, moi.

Jade -Personne t'as demandé de l'être, fit-elle habillement remarquer.

Lucas -Je t'emmerde. Si tu me voyais là, tu verrais mon doigt-

Didier -On se calme, les mômes. Il marqua un temps d'arrêt. Le staff m'a envoyé un message. Il y a un problème dans le quartier, évitez de perdre de la batterie pour des débilités et arrêtez vos gamineries. Le repas était presque fini de toute façon, regagnez tous vos chambres.

On monte chacun dans nos chambres respectives à l'aide de la lumière créée par nos téléphones. On se croirait à un concert ici. Ou bien dans un ciel très étoilé. Je tiens ma bougie fermement dans ma main, histoire de ne pas la faire tomber.

Pdv de Jade

Je monte dans ma chambre avec l'envie de prendre une douche. Je fonce sur mon lit où je m'affale pendant quelques minutes avant de me relever péniblement et de prendre ma douche. Ils nous avaient donné à tous une bougie et une allumette par personne avant que l'on remonte. Pas con ça. J'allume la bougie et je me calle sous l'eau. Je mets la température de l'eau à fond. J'adore prendre des douches bien chaudes. Au bout de plusieurs dizaines de minutes, ce qui est long - mais bon ce n'est quand même pas moi qui paye l'eau ici - l'eau s'arrête brusquement de couler. Je me frotte grossièrement le corps et je vais ouvrir la porte. Une odeur de brûlé me chatouille le nez. C'est sûrement la buée due à la chaleur de l'eau... J'ouvre la porte et ça créé un appel d'air. Pouah, merde ! Il y a de la fumée partout. Bordel, 'faut que je sorte d'ici. En mettant l'essuie au niveau de ma bouche, j'attrape mes sous-vêtements et les enfile à toute vitesse avant de prendre mon portable, la clé et un peignoir.

Je sors en vérifiant que l'étage est vide et que certains gars ne se retrouvent pas enfermés dans le bâtiment enfumé. Les couloirs sont tous déserts. Mince alors. Je descends vite les marches, pieds nus. Et bien joué, d'oublier ses pantoufles. Bravo Jade.

Je m'en fous un peu, en vrai. Je finis par sortir de la résidence, où je vois déjà l'équipe au grand complet, parler entre eux. Certains sont en pyjamas, un peu gênés, mais pour la plupart, ils sont habillés comme lors du repas, à moins d'une heure de ça. Pas comme moi. Antoine se retourne et me voit. Il me fonce presque dessus, pris d'un mouvement de panique. Il dépose instinctivement ses mains sur mes épaules.

Antoine -T'es là. Enfin, putain ! Il me serra plus fort que nécessaire. J'ai toqué pendant trois minutes non-stop à ta porte, Hugo m'a ordonné de descendre et a frappé super fort à ta porte de chambre aussi, j'ai cru qu'il allait faire sauter les gonds. Tout va bien ?

-Heu...

Je regarde ma tenue.

-Disons que j'étais légèrement occupée.

Antoine -Je vois ça...

Il fit une grimace et observe mes pieds nus sur le gravier froid.

Antoine -Tu es... Hum, je veux dire...

-J'ai juste des sous-vêtements.

Antoine -Tu veux que je reste devant toi pour que les mecs ne-

-Bof, tu sais, c'est comme ça. Je haussais les épaules. Si y'a un coup de vent par contre, je veux bien que tu sois pas trop loin pour m'aider si jamais...

Antoine -Entendu.

Il me fit un signe de tête et me sourit amicalement. Autour de nous, beaucoup de brouhaha se faisait entendre. Le capitaine prend donc les commandes.

Hugo -Tout le monde est là ?

Tous (en cœur) -Oui.

Hugo -Ah Jade, heureusement que tu es ici, dit-il en entendant ma voix aiguë qui sortait du lot. Il se retourna et m'observe de la tête aux pieds. Mais qu'est-ce que-

Je m'attendais à cette réaction, et répondis avec calme et assurance.

-J'étais à la douche. Quand l'eau s'est coupée, ça m'a alertée.

Hugo -Oh, ok. Restez patients, il le faudra je crois, dit-il dans un soupir.

Une petite troupe de gars se formait à présent autour de moi.

Jules -Ça va, tu vas bien ?

Aurélien -T'es pas blessée aux pieds ? remarqua-t-il.

Kylian -Je me suis fait un sang d'encre ! Je vais aller te chercher des pantoufles au magasin d'à côté. C'est quoi ta pointure ?

-Je fais du 38. Et oui ça va, j'ai juste un peu froid...

Benjamin -Tu veux ma veste ?

Théo -Quelle galanterie, ce mec.

Lucas -Quelle classe, renchérit-il.

Les gars firent des gestes et des remarques exagérées tandis que je roulais mes yeux dans leurs orbites. Il passa sa veste autour de mes épaules, délicatement.

-C'est gentil, mais ce n'est pas là le problème...

Benjamin -Ah.

Il baissa la tête et observa mes jambes. Un silence gênant s'installa jusqu'à ce qu'Anto brise la glace.

Antoine -Personne n'a de pantalon de rechange sur soi pour Jade ? Vous êtes si peu organisés, ça fait peur.

Cheveux bouclésDove le storie prendono vita. Scoprilo ora