Douze

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Douze (1055 mots)

Pdv de Jade

-Je dois venir aussi ?

Didier -Oui, rendez-vous en bas dans une vingtaine de minutes. Dans une demi-heure c'est bon pour toi. À toute à l'heure.

Je fermais la porte en m'assurant qu'il avait bel et bien quitté le palier, tandis que j'entendais déjà de l'agitation venant de la salle de bain. Ils n'arrêteront donc jamais leurs conneries. J'ouvrais la porte d'un mouvement sec.

-Bon qu'est-ce que vous foutez ? Vous faites un de ces bordels...

Lucas -Kylian et les autres débattent sur toi. Il voulait savoir si t'étais célibataire.

Kylian -Mais n'importe quoi ! J'ai jamais dit ça, dit-il à Lucas. J'ai jamais dit ça, répéta-t-il à mon égard.

-Désolée de vous décevoir les gars, mais j'en ai un peu rien à foutre.

Paul -Tu vois, elle est pas intéressée. Je t'avais dit qu'elle allait te recaler, se moqua-t-il.

Kylian -Mais j'ai jamais dit ça, rabâcha-t-il en râlant.

-Je le recale pas, je te dis que je m'en fous de savoir de quoi vous parliez.

Kylian -Voilà, merci.

Il me souriait pendant que Lucas s'agaçait.

Paul -Ah, comme ça tu le défends. Non mais ok hein, ça se retient.

Tout le monde rigolait et je levais les yeux au ciel en même temps que Kylian.

-Je ne défends personne, je précise mes propos, lançais-je à l'adresse de monsieur Pogba.

Paul -Mouais, dit-il à court d'arguments.

Lucas -On y croit moyen.

Mais qu'est-ce qu'il est fatiguant, lui. Pire qu'au Bayern.

-Bon, c'est pas tout ça mais Didier veut vous réunir. Alors dépêchez-vous de regagner vos chambres, le gang de curieux.

Kylian -Tu l'appelles Didier ?

-Ah heu... Oui. Parfois je dis coach et parfois Didier. Je vais prendre le pli de l'appeler coach à force de vous entendre le dire. Mais il préfère quand je l'appelle Didier, je crois. Je fais pas partie de l'équipe, après tout, dis-je en haussant les épaules.

Lucas -T'inquiète, tu vas vite t'intégrer je pense, dit-il plein de sous-entendu.

Un large sourire se dessina sur les visages de tous les membres du gang des curieux pendant qu'ils sortaient un à un de ma chambre. Je suis assez fière de ce nom de groupe, j'avoue.

-Et rends la clé à Hugo, criais-je à Kylian qui me hocha la tête en descendant les escaliers.

Finalement, la réunion servait à nous informer du programme habituel.

À retenir : Les repas c'est vers 20h-20h30, le complexe sportif ferme à 22h30 et j'ai interdiction de dormir dans la chambre de l'un ou l'autre gars, et vise versa. Couvre-feu à 2h, pas de gueule de bois trop forte, pas de bagarre et éviter les blessures à l'entraînement.

On mangea juste après les annonces du coach. En fin de repas, je remerciais les gars pour le panier de fruits et je montais vite fait dans ma chambre dès que tout le monde eut fini.

J'envoyais un message à mon père vers 20h45.

Jade : Je peux t'appeler ?

La réponse fut immédiate.

Papa : C'est quand tu veux !

Je n'hésitais pas une seconde et appelai donc mon père en FaceTime.

-Salut papa !

Papa -Salut ma belle. Oh, elle a l'air cool ta chambre !

-Oui je vais très bien, merci de demander.

Papa -Pas besoin de demander, je suis sûr qu'ils t'adorent tous déjà.

-Tu penses. Je levai les yeux au ciel. Une fille parmi tant de mecs. Sans compter Didier et le staff. Ils ont intérêt à être courtois. Je suis quasiment le seul contact féminin qu'ils reçoivent de l'intérieur.

Papa -Ce qui fait de toi la reine de la résidence.

-Jamais dans l'exagération, je levais encore une fois les yeux au ciel, c'est ça que j'aime chez toi.

Papa -Bon, t'es contente de voir tes deux chouchous, alors ?

-Ravie. Je me mordis la lèvre. Ça ne servait à rien de lui mentir. Antoine est super avec moi, il m'a fait visiter ma chambre.

Papa -Super ça ! Et les bavarois ?

-Je ne leur ai pas encore adressé la parole. Ils parlaient entre eux pendant le repas, j'ai pas osé les interrompre, avouais-je.

Il hocha la tête, se réservant de faire son petit commentaire sur le sujet. Ce n'était pas plus mal ainsi.

Papa -Bon, tu te plais là-bas alors. Je suis heureux pour toi. Je te laisse appeler Lola. Bisous, je t'aime.

À peine ai-je le temps de dire moi aussi que mon père raccrochait.

J'appela Lola, sur la lancée. Elle décrocha à la seconde même. Mon téléphone n'avait même pas eu le temps de terminer la deuxième sonnerie. Elle en est accro, pire qu'une ado de 15 ans.

Lola -Alors ? C'est cool Clairefontaine ? T'as reçu la lettre ? T'as parlé avec qui aujourd'hui ?

Je me sentais oppressée par son trop plein de questions.

-Bonjour, pour commencer, dis-je d'une voix faussement apaisante.

Lola -Mets pas de suspense, je veux tout savoir.

-J'entends bien ça, dis-je en riant.

Elle devient plus curieuse encore que moi. J'influence ma pote, et j'en suis fière. Je m'empressais de tout lui raconter en détail.

Lola -Ton Pavard machin, là.

-Benjamin, pas machin, dis-je en grognant.

Lola -Ouais bon, bref, Benjamin, reprit-elle. Il est venu te causer ?

-Mais t'es folle, toi.

Lola -Quoi ? Il est célibataire après tout. Tu devrais faire le premier pas si monsieur ne se décide pas.

-N'importe quoi. C'est la distance entre nous deux qui te rend dingue ou quoi ?

Lola -Connasse.

-Merci.

Lola -T'as intérêt à lui parler sinon tu vas le regretter jusqu'au jour où tu seras casée avec un bobo parisien.

-Berk, autant finir vieille fille.

Lola -C'est trop tard pour toi, ça, chérie.

-Tais-toi, imagine que les gars l'entendent. Je commençais à rougir.

Lola -ELLE EST PAS PUCELLE JADE, cria-t-elle au bout du fil.

-T'es une grosse malade, 'faut se faire soigner ma pauvre.

Lola -T'inquiète pas, les mecs ils aiment les meufs qui ont de l'expérience. Les filles caliente. Elle dit ça en passant sa langue sur ses dents d'une manière faussement sexy et en roulant du bassin.

-T'as un sérieux problème.

Lola -Bon, la grosse malade elle te laisse en soirée avec l'Équipe de France. Bisous.

-Bisous Lola, on se rappelle demain.

Lola -Ouais, ciao.

Quand je suis loin d'elle, ça me manque trop nos soirées, donc je vais essayer de l'appeler tous les jours. J'ai bien dit essayer.

Cheveux bouclésWhere stories live. Discover now