Vingt-cinq

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Vingt-cinq (648 mots)

Pdv de Kylian Mbappé

J'arrivais au petit-déjeuner, assez tard. Ouh là, y en a qui sont mal en point. Il y avait Piochi, Jules et Benjamin à une table de quatre. D'autres tables étaient occupées par les gars, mais je rejoignais ce groupe, c'était le seul où il restait une table de libre.

Benjamin -Putain elle était trop belle la meuf de la soirée.

Je déposais à peine mon plateau que Ben m'interpellait déjà.

-Quelle meuf ?

Benjamin -Je sais pas, justement. C'est ça mon problème.

Il souffla en plongeant son visage dans ses mains, mettant ses deux coudes sur la table. Je n'étais pas bien sûr de comprendre ce qu'il me racontait.

Benjamin -Quand elle est arrivée sur la piste, tous les regards étaient sur elle. Enfin, le mien surtout, avoua-t-il en rougissant. Elle était vraiment vraiment magnifique... J'ai rarement vu une fille aussi jolie, m'assura-t-il.

Paul -C'était peut-être qu'une impression. Je ne l'avais même pas vue, moi. T'es encore un peu bourré, c'est tout.

Il n'avait pas tort ; Ben avait parfois du mal à se remettre de ses émotions, et de ses bières aussi.

Benjamin -Non elle était vraiment là, bien réelle. Même qu'elle est venue vers moi.

-Et elle te voulait quoi ?

Benjamin -Je sais pas. J'ai repassé la scène en boucle toute la nuit dans ma tête. Trou noir. Je suis sûr que c'est la pièce manquante du puzzle.

-Ça m'étonne pas que tu saches plus qui c'est : t'as aucune mémoire.

Il me fusilla du regard. Il avait encore les yeux rouges, ce qui était probablement lié à la bouteille et au manque de sommeil accumulé.

-T'as checké dans tes contacts ? Y'a pas une meuf qui s'y est ajoutée depuis hier ?

Benjamin -Non, déjà vérifié. Il secoua la tête. Je vais essayer de retourner ce soir, peut-être qu'elle-

Paul -Ce soir on a match, Ben.

-Ça va, c'est pas la femme de ta vie, respire un coup.

Benjamin -Si ça se trouve c'était elle. On ne sait pas, hein.

Il doit être encore sacrément sous l'effet de l'alcool pour dire ce genre de choses. Comme s'il n'allait trouver personne jusqu'à la fin de sa vie. Lui. Je n'y crois pas une seconde. Il traîne avec des Miss France et une d'entre elles est même son ex, d'ailleurs. Je crois qu'il se sous-estime beaucoup. Et en plus je lui ai déjà réservé la plus incroyable de toutes : ma petite Jadou.

-Vas-y, va aux massages et pense à rien, ça va te détendre.

Benjamin -J'y vais les mecs.

Piochi attendait qu'il soit parti pour me regarder et se mettre à parler.

Paul -Il m'a parlé de cette inconnue depuis que j'ai posé mes fesses sur cette chaise. Il me montrait l'objet du doigt. J'en ai ras le bol.

Je vis son bol de céréale posé devant lui, et l'envie de faire une blague pas vraiment digne de ce nom me prenait. Mais je m'étais retenu.

-Je comprends. Mais j'ai l'impression qu'il est vraiment piqué.

Paul -C'est l'alcool. Ça va lui passer, dit-il complètement indifférent, haussant les épaules.

-Pas sûr, il a déjà commencé à redevenir lui-même et ça trotte toujours dans sa petite tête.

Paul -On verra. Si ça se trouve c'était une illusion. Moi, j'ai vu aucune fille danser avant qu'il parte, mais j'ai vu qu'il était accompagné.

-Eh ! Si ça se trouve, c'est la meuf qu'il a vu qui l'a raccompagnée ici. Elle a peut-être même dormi ici. Et...

Paul -Et elle se serait barrée au petit matin ? Je n'y crois pas. Elle n'aurait pas eu l'autorisation de rentrer, déjà.

-Ah ouais, c'est juste. Ça colle pas tout ça.

Je finis mon petit déjeuner calmement, avec Jules à ma gauche qui était silencieux depuis que je l'avais vu. Je me mettais à réfléchir, mais aucun scénario plausible ne répondait présent dans mon esprit. Tout ça n'avait aucun sens. Ou alors c'était juste dans ma tête que ça n'allait pas, et qu'en vérité, tout collait. Je passais à côté de quelque chose... Mais va savoir quoi !

Cheveux bouclésWhere stories live. Discover now