Neuf

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Neuf (735 mots)

Pdv de Jade

L'homme derrière le volant a l'air tendu. Quand je relevais la tête, après avoir actionné ma playlist qui criait dans mon casque, je compris pourquoi. Tout d'abord, je vis un message orange - ça, c'est jamais très bon signe sur la route. Le panneau indiquait ceci : 

Deux bandes au lieu de trois, voie de gauche en travaux. Merci de votre compréhension et bonne route.

Ça ne sent pas bon du tout, ça. Super. Et vu comment le gars crispait ses doigts sur le pauvre volant en cuir qui n'avait rien demandé, c'était mal parti.

Je m'attends au pire. C'est parti pour un trajet chaotique ! Bienvenue en France !

Je vis le GPS indiquer qu'on devait arriver dans quatre heures et quinze minutes alors qu'on était censé en faire plus ou moins trois. Soit une heure quart de travaux et de ralentissement en plus de la route. Le road trip avait à peine commencé que je sentais déjà les problèmes déambuler. Je comprenais la tension du chauffeur.

Au fond, lui a une double pression. Même si la route est chiante, ça n'est à la limite pas le plus grave. Mais si Didier n'est pas content du service, il peut appeler son boss et ça peut facilement lui valoir un licenciement sur-le-champ. D'un côté, c'est normal, quand tu payes un service. Mais d'un autre côté, il n'y pouvait rien s'il y avait des voies bloquées et imaginer ce pauvre mec se faire virer à cause de travaux dont il n'est pas responsable me fît un petit pincement au cœur.

Quand Lola me dit que je suis trop compatissante, je vais finir par la croire.

Bon, là on est carrément à l'arrêt. Il nous reste moins de trente kilomètres mais c'est un bordel infernal sur la route. Ça fait déjà quatre longues heures qu'on y est. La file est tellement grande qu'on ne voit même pas la sortie. Mon chauffeur regarde dans le rétroviseur. Nos regards se croisent et je lui souris.

-Courage, ça ne doit pas être évident avec tout ça, dis-je en montrant de la tête la cacophonie dehors.

Chauffeur -C'est gentil, merci. Ça ne doit pas être très agréable pour vous non plus... Désolé.

-Vous n'y êtes pour rien, dis-je en haussant les épaules.

Cet échange n'allait pas plus loin, mais je le voyais détendre ses muscles et un sourire vint se dessiner sur son visage. Il n'était plus crispé, à présent détendu à l'idée que je le comprenais et que j'étais de son côté si jamais Didier venait à râler.

J'arrivais quelques heures après les garçons et finalement, ce n'était pas plus mal. J'avais évité les paparazzi, vu qu'il y avait des gros bouchons à Paris, comme d'hab' à vrai dire. Je les vis tous en ligne sur les escaliers de la belle résidence qui leur était réservée. Je sortis de la voiture et à peine ai-je déposé un pied à terre que tous les yeux se posèrent sur moi. Je rougis à cette attention disproportionnée. Tous les gars me regardaient, me détaillant de la tête aux pieds, me jugeant probablement par la même occasion.

Didier -Les gars, je vous présente... Il me montrait d'un geste théâtral mais personne n'y prêta attention ...Jade.

-Salut, dis-je timidement en leur faisant un signe rapide et discret de la main.

Mais personne ne me répondit. Ils étaient tous choqués, visiblement. Je priais pour que quelqu'un vienne à mon secours. Et enfin...

Hugo (Lloris) -La personne qui va passer le reste du temps avec nous c'est donc toi, Jade ? me demanda-t-il. 

J'hochais de la tête.

Didier -Oui, c'est elle. Et avant que vous disiez des conneries, quelques petites choses à savoir. Oui, on fait exactement comme d'habitude, les règles restent les mêmes. Elle fera ce qu'elle voudra de son côté pendant les entraînements. Je compte sur vous pour l'accueillir et ne pas la laisser à l'écart du groupe. Je ne tolérerais aucune remarque sexiste. Elle n'est pas non plus venue pour se faire draguer par ses idoles. Clair ?

Mes joues vivraient au rouge tomate pendant qu'ils firent tous un signe de tête en se tenant face au coach. Je ne pus m'empêcher de retenir un sourire.

Didier -Des questions ?

Un silence se fit entendre et on ressentait une tension masculine dans l'air.

Didier -Bien, tout est clair. Hugo, viens me voir s'il te plaît. Les autres, allez vous installer.

Cheveux bouclésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant