Même si tu ne m'aimes pas [Terminé]

Chapitre 48

- Purée, c'est tout ce que tu sais dire ou quoi ?!

Il hésite à faire quelque chose puis se ravise et cale sa tête contre le mur derrière lui pour ne pas me lâcher du regard. Déstabilisée, je me racle la gorge et tire quelques coups de ma clope, histoire de garder les pieds sur Terre.

- Mais merci quand même, lâche-je à contre cœur, me rappelant que j'étais tout sauf une personne égoïste. Et merci aussi pour tout à l'heure...J'étais dans le feu de l'action et je voulais pas admettre que tu avais raison. Je ne gérais rien, il aurait pu me tuer...

- Je ne l'aurais pas laissé faire...

Je ricane en remarquant la stupidité de notre relation. On pouvait à peine se supporter et pourtant s'il venait à arriver quelque chose à l'autre, on serait les premiers à venir sauver l'autre pour ne pas mourir.

Soudain, une question s'impose en moi. L'avait-il tué ? Il Je me tourne et inspecte ses mains immaculées d'une quelconque blessure. Il ne l'avait donc pas fait. Quoique, il existait aussi des manières de tuer quelqu'un sans laisser aucune trace de sang mais vu comment il s'est précipité dans la chambre, je suppose qu'il voulait aussi sauver Calister.

Mais s'il l'a sauvé, est-ce que cela voulait dire qu'il ne souhaitait plus accéder au trône ? Théoriquement cela voudrait dire qu'il n'avait plus besoin de moi, et que notre contrat serait donc nul et non avenu.

Ça, c'est ce que je voudrais dire, car cela voudrait dire "liberté" pour moi, mais aucun son ne sort. Au fond, même si tout allait mal avec lui, rien que de rester 5 secondes à ses côtés à se taire me procurait un tel sentiment d'apaisement. Rien que pour ça, je pourrais rester vivre à vie ici, mais les propos qu'il m'avait tenus sur le balcon étaient toujours coincés dans ma gorge, je n'arrivais pas à les oublier.

Tu m'as tellement déçu, si seulement tu savais...

J'écarquille les yeux et je le regarde mais je le vois toujours pensif. Il ne m'avait pas entendu. Je soupire en levant la tête vers le ciel à présent sombre, seule la lune nous éclairait et ce n'était pas plus mal que ça. 

Je ne voulais pas le voir, je ne voulais pas voir ses yeux, son visage et chacune de ses expressions. Je ne voulais pas lui parler car je savais qu'à un moment où un autre, je baisserai ma garde sans le vouloir et le lien reprendrait le dessus. Je lui redonnerai cette chance de pouvoir m'atteindre et ça, il en n'était hors de question. Je ne laisserais pas le même serpent me mordre deux fois.

- J'ai peur...

Je fronce les sourcils et inhalant pour la dernière fois la fumée. Entre-temps, je m'étais rallongée sur le sol, fatiguée de ce qui venait de se passer.

- De quoi ? demande-je en écrasant le mégot entre nous deux.

- De faire le mauvais choix...

De quoi parlait-il ?

Il soupire et lève la tête. Même s'il prétendait douter, ses yeux, eux, avaient déjà fait leur choix. Mais lequel ? Celui de me tuer ? Il ne pouvait pas le faire, même s'il le voulait. Celui de m'enfermer quelque part ? Dommage pour lui, aucune serrure ne me résiste.

Ah non c'est bon, j'ai trouvé. Il se demandait s'il devait me torturer ou pas et il venait de décider.

Il tend sa main vers moi et effleure du bout des doigts ma joue. Je me redresse, tendue comme un arc, prête à riposter. Je m'attends à ce qu'il continue et m'attaque mais il reste immobile et ricane nerveusement. Passant une main dans ses cheveux, il se redresse et me tourne le dos.