Chapitre 44

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PDV Elizabeth 

(je sais que vous l'attendiez avec impatience !)

Dans ce monde seules trois choses ne peuvent pas être cachées bien longtemps : le soleil, la lune et la vérité, car la vérité à la fâcheuse vice de sortir au grand jour tôt ou tard.

La photo en main, je la retourne pour voir s'il y a une quelconque annotation. "Été 2096" soit environ 9 ans avant ma naissance. Beaucoup de choses peuvent se passer en quasiment 10 ans. Je sais que je ne devrais pas tirer de conclusions hâtives, mais le fait qu'ils me l'ont caché m'énerve tellement.

Des bruits de pas retentit le long d'un couloir, et je me précipite au centre de la pièce en cachant la photo dans au niveau du crochet de mon soutif et j'en fait de même pour la dague.

Nina ?

Je me retourne, un faux sourire plaqué au visage alors je sens les battements de mon cœur au niveau de ma tempe. Il me tend un verre de vin rouge et m'embrasse. Je lui rends son baiser pour n'éveiller aucun soupçon.

Désolée, je me suis permis de me promener, dis-je pour essayer de lancer une discussion et éviter qu'il me saute dessus. Vous avez une très belle chambre.

- Je sais, merci.

Aucune modestie ! C'est de famille apparemment ...

Je m'attends à une réplique cinglante de Giovanni mais je n'entends rien. Mon coeur se serre durant un instant sans vraiment comprendre pourquoi. Je lui avais dit de partir, mais en réalité le savoir à côté était plutôt rassurant.

Du vin rouge, c'est trop d'honneur, radote-je pour essayer de gagner du temps. Un simple verre d'eau aurait suffi.

- Pourquoi ? Tu ne tiens pas l'alcool ?

Je m'apprête à répliquer par la négative mais me retient. Je fronce les sourcils et me demande s'il l'a fait exprès pour me tester. Les humains ne pouvaient avoir accès à de telles boissons et il le savait.

Je ne sais pas, je n'en ai jamais goûté, mentis-je en tournant la flûte entre mes doigts.

Il me dévisage, puis sourit avant de commencer à m'expliquer d'où provenait la liqueur dans nos mains, mais mon intérêt se concentre particulièrement sur le tableau de famille accroché sur le mur.

Le décor ressemblait fortement à la salle du trône, même si depuis beaucoup de choses avait changé. Au centre se trouvait un couple, sûrement les parents de Giovanni. A côté d'eux se trouvait un Calister, qui n'avait pas changé d'un poil. Et devant eux, trois enfants dont au centre se trouvait Giovanni.

Il n'aimait pas vraiment parler de son passé, surtout de son père. Mais il m'a toujours expliqué qu'il avait toujours admiré son frère. Ce qui interpellait tout le monde, surtout ses bêtas, c'est qu'il parlait toujours de lui au présent, comme s'il était toujours en vie, alors que tout le monde avait perdu espoir de le retrouver vivant.

Pendant un court instant, je m'étais vu en Giovanni, je comprenais cet espoir qu'il avait de pouvoir un jour retrouver son frère. Moi aussi je l'avais, je savais qu'un jour je retrouverais Oriana quoi qu'il arrive. C'était une certitude que j'avais. Et il avait la même.

Même si, j'avais déjà eu l'occasion de croiser certains de ces tableaux de famille, je ne m'étais jamais vraiment attarder dessus. Sans le vouloir, je m'approche davantage de la toile et continue de fixer le visage de cet homme assis, comme si le monde lui appartenait. Maximus Morgenstern. Le père de Giovanni.

Même si tu ne m'aimes pas [Terminé]Where stories live. Discover now