Chapitre 28

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J'ai longuement réfléchi à ce sujet, après tout, même si on séparait nos voies après qu'il devienne roi, ça ne voulait pas dire qu'on était obligé de ne plus jamais se voir. Pourtant tout ce que je voulais, c'était que ça se termine, de fermer une bonne fois pour toute ce chapitre de ma vie et d'en commencer une nouvelle.

C'était peut-être de la lâcheté, ou peut-être tout simplement mon instinct de survie, je n'en ai aucune idée mais ce que je savais, c'est que je reviendrais pas sur ma décision.

J'inspire profondément et me saisit d'un sac que j'avais trouvé la veille en nettoyant la maison et y plonge quasiment tous les livres de sorcellerie que j'y trouve. Un être surnaturel lambda, tel que Giovanni, ne verrait que des livres pour enfant en regardant la première de couverture mais pas des sorciers.

Je me saisis aussi de ce livre sur lequel je m'arrache les cheveux en essayant de le déchiffrer, déterminer à savoir ce qu'il contient. J'avais aussi trouvé une arme, dans la chambre à coucher, un neuf millimètre toujours chargé. Je me suis demandée à quoi ça pouvait bien leur servir mais j'ai pas vraiment cherché à comprendre. Je le dépose aussi dans le sac, il pourrait m'être utile en cas de danger.

Je passe un dernier coup d'œil pour voir si j'ai bien tout pris et prend une ou deux photos des parents de Stan pour qu'il puisse les avoir près de lui-même au château.

Je ferme la porte et me mets en route, dans la même direction qu'ils ont prise. Pendant un court instant, l'idée de courir et de m'enfuir me traverse l'esprit, je suis tentée d'écouter la voix de ma raison qui me hurle ceci depuis le premier jour, mais je me ravise et continue mon chemin. Si il n'y avait que moi pourquoi pas, mais à l'heure actuelle j'étais responsable de plusieurs personnes à commencer par Prexton et Stanislaw.

J'ai toujours essayé d'être seule, car avoir un allié, s'occuper d'une autre personne que soi-même, c'est comme une épée à double tranchant. Ça peut t'avantager ou te mener à ta perte.

Alors que je me dis que je me suis perdue, je remarque deux silhouettes au loin, une petite et une grande, avançant à deux à l'heure.

Je ressens quelque chose pour lui, c'est indéniable, mais est-ce que ça compte ? Est-ce que ça va changer le cours de l'avenir si je le lui dis ? Est-ce qu'il existe vraiment une solution pour nous deux ? Une solution encore invisible, intouchable, perdue dans le désespoir.

Je m'approche doucement, voyant qu'il était en pleine conversation. Je m'entraîne à faire un faux sourire crédible, qui a l'air sincère, car je savais qu'à présent mon rôle était de faire comme si tout allait bien, comme si chaque jour n'était pas le dernier passé en sa présence, comme si rien n'allait s'arrêter.

Il y a quoi entre toi et Lizy ?

Giovanni hausse le sourcil à l'entente de cette question, ou plutôt de la fin de la phrase. Stan m'avait demandé s'il pouvait me donner un diminutif et j'ai accepté ne voyant pas d'inconvénient. Le truc, c'est que je me rappelle très bien de cette première nuit dans sa chambre où je lui ai strictement interdit de m'appeler par un autre nom qu'Elizabeth. Et je mettrais ma main à couper qu'il est en train de se remémorer ce moment, lui aussi.

On est que de simple ami, pourquoi ? Répond-t-il après avoir racler la gorge, comme pour se débarrasser d'une pensée déplaisante.

J'ai sept ans, dit le louveteau comme si ça voulait tout dire. Je ne suis pas stupide.

Stan s'arrête et lève la tête pour croiser le regard de l'alpha. Il faisait quasiment trois fois sa taille et pourtant il ne cille pas un instant en prononçant cette courte phrase avec sa petite voix d'enfant, pourtant lourde de conséquences :

Même si tu ne m'aimes pas [Terminé]Where stories live. Discover now