Chapitre 48

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PDV Elizabeth 

Je retire la sphère et ramène toute l'eau au niveau de ma main, avant de la remettre dans le canal. Son épaule saigne légèrement mais la blessure est déjà en train de se soigner. Je le dévisage de haut en bas, avant de me rallonger sur le sol.

Dégage, je ne veux pas te voir.

Plus froid que prévu. Apparemment décidé à ne pas m'écouter, il marche vers moi d'un pas décidé et m'arrache ma cigarette de la main.

Je te déclare officiellement attardé, lâche-je nochalement en récupérant ma clope. Tu es l'homme le plus stupide qui existe. Regarde tes potes, ils ont compris que je ne voulais pas d'eux et ils se sont barrés. Alors dégage !

Je tire un coup et expire la fumée dans sa direction, histoire de le faire chier. Ce qui marche à mon plus grand bonheur. Ça devait être vraiment frustrant pour lui, de ne pas pouvoir tuer une personne qu'il détestait de tout cœur. Moi en l'occurrence.

Qu'est-ce qu'il y a tu as perdu ta langue ? Tu étais doué pourtant à répéter en boucle comme un teubé mon prénom...

Aucune réaction. Je fronce les sourcils alors qu'il s'assoit, la tête dans ses bras à fixer le sol. Était-il vraiment en train d'élaborer un plan pour se débarrasser de moi ?

Hey, je te parle, dis-je en lui donnant un coup de jambe pour le faire réagir.

Toujours aucune réaction. Je me redresse, non sans peine, et continue à fumer, en étant assise silencieusement à côté de lui.

C'est drôle comme au fil du temps, j'ai vu des gens importants pour moi devenir juste des gens. C'était comme ça, les gens venaient et partaient, personne ne restait indéfiniment dans nos vies. Sauf pour Giovanni et moi. Nous étions prédestinés à rester fourrés ensemble jusqu'à ce que la mort nous sépare. Ironie du sort, aucun de nous ne supportait l'autre.

Tu me fais chier Giovanni...

C'était sorti comme ça, mais c'était sincère. Je soupire en fixant les fleurs qui étaient toujours illuminées.

Je sais...

Je tourne rapidement ma tête, tellement rapidement, que je gémis de douleur. Sortant de sa léthargie, il me fixe à nouveau avec ses yeux bleu clair, qui ne cessent de m'hypnotiser. Je le vois hésiter puis saisir lentement mes mains, comme pour être sûr d'avoir mon consentement.

Mon premier réflexe est de les ramener vers moi mais je m'arrête au milieu de mon acte, voyant son regard abattu. Il était tombé sur la tête ou quoi ?

Il se stoppe quelques instants, pour être sûr que j'étais ok, avant de se mettre à lécher mes mains. Je le regarde dégoûté, avant de réaliser ce qu'il voulait faire. Totalement concentré, il déplace ma main remplie de sa bave sur mon cou, où Calister m'avait mordu en essayant d'être le plus précis possible. Je le laisse faire malgré la sensation désagréable que ça me procurait.

L'effet fut immédiat, et la douleur que je ressentais disparu tandis que le plaie se refermait à une vitesse fulgurante. Je sens les larmes monter alors que je me rappelle de ma première nuit ici, où il avait aussi soigné mes blessures à mon poignet.

Ça devrait être mieux maintenant, dit-il en continuant à regarder si je n'étais pas blessé quelque part d'autre.

Je t'ai rien demandé, répliqué-je en libérant d'un coup sec mes mains de son emprise.

Je sais...

- Je pouvais me soigner toute seule...

- Je sais...

Même si tu ne m'aimes pas [Terminé]Where stories live. Discover now