Chapitre 10

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J'avais dû mal à respirer mais je ne baissais pas mon regard, alors que ses disciples eux, avaient baissé leur tête en signe de soumission.

Il s'approchait de moi et à chaque pas, la pression se faisait de plus en plus forte que j'en tremblais, mais pas de peur, au contraire, car le sol lui tremblait.

Un homme apparut entre nous, mettant un terme à ce supplice. Si je me souviens bien, c'est celui qui s'était occupé de moi, dans la voiture

- Giovanni, arrête tu vas la tuer, dit-il inquiet. Si on ne la soigne pas tout de suite, elle mourra.

Je voulais intervenir. Dire qu'ils étaient tous des monstres sanguinaires ne valant pas mieux les uns que les autres, que je ne serais jamais à sa merci, qu'ils aillent tous se faire voir. Mais rien ne sortait de ma bouche. Je n'arrivais même pas à l'ouvrir. J'étais totalement paralysée, et je savais ce que ça voulait dire. Le venin commençait à faire son effet.

L'homme, habillé de noir, s'est approché lentement, comme s'il avait peur que je l'aggresse, avant de m'allonger au sol et de tenter de me parler, tout en inspectant ma blessure.

- Hey, je m'appelle Marcellus, mais je préfère Marcel,  je suis là pour t'aider, d'accord ? Dans un premier temps, est-ce que tu m'entends ?

Je tente de faire un bruit mais rien ne sort, à part un léger sanglot. Je souffrais terriblement, mon corps brûlait à chaque fois qu'il me touchait. Je voulais qu'ils partent tous, mais c'était comme si mon corps ne me répondait plus, comme si j'étais vide, comme si mon esprit était là, mais mon corps, lui, était mort.

- Ok, on va faire autrement, cligne des yeux si tu veux dire oui, et ne fait rien si c'est non, d'accord ?

Je cligne des yeux.

- Bien, on avance. Tu arrives à me voir ?

Je cligne des yeux.

- Cool. Bon, je vais te faire les premiers soins pour ta jambe et ensuite je me chargerais du reste, ok ? dit-il alors qu'il commence à arracher un bout de tissu pour me faire un garrot.

Cette fois-ci, je ne fais aucun mouvement, car il commençait par le mauvais endroit, s'il ne se chargeait pas du venin, je mourrais avant même qu'il n'est pu le terminer.

Mais, il ne me regarda même pas et entama son plan, tout en jurant car il faisait trop sombre et qu'il ne voyait rien.

Tournant la tête, j'aperçois l'alpha qui se tenait toujours là, au même endroit, dans un état second. Sans que je comprenne pourquoi et comment, j'essaye tant bien que mal de tendre ma main dans sa direction, tout en faisant glisser mon bras dans la boue. Il hésita, et s'approcha avant de mettre son museau sous celle-ci. Puis ferma ses yeux quand nos fronts se touchent.

Mon mal de tête disparut totalement, j'avais l'impression pour la première fois depuis longtemps d'être complète. Absorbés dans notre symbiose, on ne s'est pas rendu compte que toutes les lucioles de la forêt nous entouraient, que les oiseaux s'étaient posés sur leurs branches pour nous regarder, que la pluie avait cessé, que le temps s'était arrêté... Car à cet instant précis, il n'y avait plus que nous deux... Seulement nous deux... Le monde, l'univers lui-même n'existait plus.

Le temps d'une seconde infime, j'oublie tout. Toutes mes peurs, mes envies, mon passé, car tout ce que je voulais, là, maintenant, tout de suite, c'était me perdre avec lui, à tout jamais.

Mais cela ne dura pas longtemps, la douleur reprit le dessus, nous sortant tous les deux de notre bulle féerique pour nous ramener à la réalité.

Même si tu ne m'aimes pas [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant