Chapitre 17

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Seule dans la pièce, je regarde dans le vide enlaçant un coussin contre moi.

Après notre échange plutôt agité et moralement cinglant, il était parti sans dire un mot, m'enfermant à double tour dans la chambre. Totalement absorbée par la vue effroyable, je m'en suis rendue compte quelques minutes plus tard. J'ai d'abord crié et hurlé, mais voyant que ça ne menait à rien, je me suis dis que ça ne me servirait à rien de tourner comme un lion en cage, autant faire quelques choses d'utile et je me suis donc mise à apprendre les moindre recoins de ce qui semblait être ma nouvelle prison.

Ah mon plus grand étonnement, la pièce était d'une propreté invraisemblable, les meubles étaient à deux doigts de briller. Après avoir fait le tour du dressing et de la salle de bain, j'ai fouillé sa table de chambre ou j'ai pu trouver un nombre incalculable de photos. Deux ressorts plus que les autres. La première est avec lui, Shirel, Marcellus tenant dans ses bras un bébé et une très belle femme. La deuxième était un cliché de lui étant petit, il était entre une petite fille qui était à sa droite et à sa gauche un jeune ado. Ils avaient tous de magnifiques yeux bleus. Peut-être son frère et sa sœur ? Je me suis attardée au-dessus du jeune adolescent, ayant l'impression de l'avoir déjà vu quelque part, mais ne voyant absolument pas d'où.

J'ai aussi pu retrouver mon sac, que je portais depuis le début et que j'avais aussi sur moi lors de l'assaut. Un soupir de soulagement est sorti entre mes lèvres. Exténuée, je me suis finalement repliée sur le canapé pour faire ce que je savais mieux faire : réfléchir.

Voulant à tout prit m'en sortir, et sur le coup de l'adrénaline qui n'avait pas diminué jusqu'à là, je n'avais pas vraiment organisé le flux d'information qui venait à moi. J'ai toujours pris le fait d'être amené ici comme une séquestration, ce qui en partie est vrai...

Mais si je tournais ça à mon avantage ? murmure-je dans le silence obscure de la pièce, remplie uniquement de mon souffle et des crépitements du feu.

Si je devais résumer ma situation se serait ainsi : D'après Cassandre, l'endroit le plus sécurisé pour moi est ici, cependant je vis avec une loup fou furieux qui s'imagine qu'on vivra pour toujours et à jamais ensemble, je ne peux à l'heure d'aujourd'hui toujours pas utiliser la magie à cause des menottes, aucune nouvelle de Dwayne, j'ai des millions d'hommes qui me traque et le plus important de tous : j'ai faim.

J'expire bruyamment en me disant que ce qui se passait était complètement dingue. Se saisissant de mon sac, je vérifie dans un premier temps que tout y est et ensuite je me mets à chercher la chose la plus importante à mes yeux : l'une des seules photos que j'ai encore de mes parents et ma sœur.

Qu'est-ce que tu aurais fait, maman ? chuchote-je en effleurant du bout des doigts le visage de ma mère.

J'éloigne mon sac et enlace le coussin à nouveau, posant mes coudes dessus pour mettre en évidence la photo.

Faut d'abord que je puisse enlever ses menottes et sortir de cette chambre...

- Et bien, tu peux toujours rêver...

Je me retourne précipitamment, prise par surprise, n'ayant pas entendu Giovanni rentrer. Dans ses mains un plateau rempli de nourriture, me faisant presque saliver. Mon ventre qui littéralement agoniser se mit à s'agiter. Je me repositionne comme si je n'en avais rien à faire, chose qui est totalement fausse. Je l'entends soupirer, avant de s'approcher de la table basse rectangulaire et d'y déposer ce qu'il avait dans les mains. Il récupère toutes les boissons alcoolisées qu'il range dans un meuble fermé à clé.

Tu pouvais ne pas les ranger. Je bois juste quand je suis stressée ou énervée. Sinon, je ne bois pas, lâche-je tandis que je range la photo dans le sac et la montre de Prexton par la même occasion.

Même si tu ne m'aimes pas [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant