Chapitre 42

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PDV inconnu

 - Silver, mon ami, dit ce vaurien en s'approchant vers moi les bras ouverts. Je suis content de te revoir.

Les mains derrière le dos, je le dévisage du haut de mon 1m95. A cette hauteur, il ressemblait clairement à un nain.

Mes hommes se placent instinctivement devant moi, arme à la main. Tous les soldats présents derrière lui, prennent fusils et les pointent dans notre direction. Le temps s'arrête pendant quelques instants, lui comme moi se demandant s'il ne serait pas plus mal d'en finir avec l'autre, après tout je n'ai pas eu la chance de me venger de ce qui s'est passé ce jour-là, ce jour où tout a changé...

Je m'avance lentement et me penche vers lui pour le regarder droit dans les yeux. Il était puissant, mais sans moi, il n'était rien et lui comme moi le savait pertinemment.

Si j'étais toi, je ne ferais pas ça McDonney, murmuré-je en continuant de le dominer physiquement, il serait dommage que ce traitement que tu cherchais pour ta jambe se brise en milles morceaux, tu ne crois pas ?

Je lui souris alors qu'il serre sa mâchoire avec une telle force que je me demande comment ses dents font pour le supporter. Je suis sûr qu'à cet instant précis, la seule chose qu'il souhaite plus que tout est de me tuer. Tant mieux d'ailleurs, c'est réciproque.

Il tend sa main en direction de ses hommes et les renvoie en dehors de la salle et j'en fais de même avec les miens qui retournent dans le vortex, sauf mon secrétaire personnel qui détenait le traitement.

Ça fait longtemps Silver, lâche-t-il nonchalant. Tu m'avais manqué.

- Pas à moi.

- Les elfes et leurs sincérités, dit-il en ricanant. Vous ne trouvez pas ça difficile de ne jamais pouvoir mentir ? Je pose la question car c'est vraiment fascinant et j'aimerais sincèrement connaître ta réponse.

Je reste stoïque et hésite à lui balancer mon poings en plein milieu de son visage. Il se moquait de mon peuple et il ne prenait même pas la peine de le cacher.

Non, dit Zephyr, mon secrétaire, d'une voix neutre. Certes, la vérité peut faire mal, mais le mensonge détruit, qu'il soit petit ou grand. Alors nous considérons que ne jamais pouvoir mentir est plus une bénédiction qu'autre chose.

Il lève les yeux au ciel et commence à blablater de quelque chose à propos de la condition de sa jambe boiteuse, mais je ne m'y intéresse pas. A partir de là, je n'avais qu'à laisser mon homme de main et cet enfoiré s'entretenir.

"Ne jamais pouvoir mentir est plus une bénédiction qu'autre chose"...

Mon cœur se serre et une vague d'émotion me traverse à nouveau, avec à son épicentre ce putain de sentiment de honte et de déshonneur qui me ronge depuis des années, qui me hante nuit et jour sans arrêt.

"Ne jamais pouvoir mentir est plus une bénédiction qu'autre chose"...

Une phrase que je ne pourrais jamais dire, que je ne pourrais affirmer et clamer haut et fort, car je ne suis qu'un traître à sa nation.

Car moi, Roi du royaume des elfes, gardien de la justice et détenteur du sceptre sacré de la vérité, je mens à mon peuple depuis dès années.

Je secoue la tête et m'éloigne d'eux. Je ne pouvais pas me permettre de perdre la face, surtout devant eux. Mon attention se porte sur un journal en papier déposé sur une table basse, près du trône orné d'or et de diamant de McDonney.

Même si tu ne m'aimes pas [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant