Episode 79 : huit mois

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PDV Omniscient

C'était une après-midi comme les autres, Arya était assise en train de se goinfrer comme une enfant tandis que Livaï relisait des documents qu'Hansi lui avait envoyer.

- Par tout les murs ! S'exclama Arya en levant les bras pour les reposer violemment sur la table.

A l'entente du cris d'Arya, Livaï s'empressa de descendre pour voir ce qu'avait sa femme. Lorsqu'il arriva, il la regarda de haut en bas sans voir aucun problème. Il l'interrogea du regard pour essayer de discerner le problème, mais elle était dans une sorte de trans, et fixai étrangement son ventre.

- Oi, tout va bien ? Dit-il en s'abaissant au niveau de sa future femme chez qui les larmes commencèrent à monter. Quelque chose va pas avec le mioche ?

- Tout va très bien avec ton mioche. S'étrangla Arya en insistant sur le ton, Ce qui ne va pas c'est moi Livaï ! Dit-elle en passant une main sur son front transpirant.

- Tu as mal quelque part ? Tu veux un thé ou à manger ? S'inquiéta-t-il

Le comportement d'Arya était de plus en plus étrange ce mois-ci, elle avait d'incroyable saut d'humeur. Et paraissait plus faible et fatigué. Il avait déjà du faire un tours à l'hôpital la semaine dernière parce qu'elle se plaignait d'affreux spasme et de contraction plus violente. Pourtant ce n'était pas encore pour aujourd'hui, il restait encore un bon mois et tout allait pour le mieux chez le bébé. Même s'il était de plus en plus agiter.

- La seule chose que je veux ! S'exclama-t-elle les dents serrer. C'est que ton mioche arrête de s'agiter comme s'il allait à une fête ! Grogna-t-elle.

Livaï pouvait faire de nombreuse chose, mais empêcher un enfant qui n'était pas encore née de bouger. C'était de l'ordre de l'impossible, et même l'homme le plus fort de l'humanité ne pourrait se résoudre à accomplir une telle chose.

- Lève-toi. Dit-il en aidant sa femme à prendre appuie sur lui.

En voyant la difficulté qu'elle avait à marcher, Livaï la porta. Elle avait du prendre au moins dix à vingt kilos depuis cette fameuse grossesse. Même si elle en restait pour autant magnifique, elle était beaucoup plus lourde qu'avant.

Après avoir monter les escaliers, il posa Arya sur le lit qui gémissait de douleur.

Pendant que Livaï était partit faire du thé pour sa femme. Arya commença à se poser d'affreuse questions existentielle, comme par exemple si l'avortement n'aurait pas été une meilleure solution.

Comment pouvait-on dire au femme que la grossesse faisait partit des meilleurs moments d'une vie si l'on passait plus de temps à souffrir qu'être heureux ? Bien sur que parfois elle aimait sentir son bébé bouger, évidemment qu'elle avait hâte de le sentir dans ses bras.

Mais Carla ne lui avait jamais dit tout ça ! Et elle aurait aimé être prévenue, elle aurait aimé que sa grande soeur soit là, qu'elle soit là pour lui dire ce qu'il fallait faire dans ces cas là. Qu'elle vienne se plaindre d'Eren et de ses bêtises. Qu'elle lui dise que penser à avorter dans un moment pareil était complètement ridicule. Qu'elle vienne juste lui crier dessus pour avoir donner de mauvaise idée à ses enfants. Qu'elle approuve Livaï...

Sans même qu'elle s'en rende compte ses larmes se remirent à couler, mais pas pour les mêmes raison, ce n'était plus de la douleur physique. C'était de la douleur mentale, cette foutue impression que son coeur se lacérait à chaque battement, ce souffle qui devenait court. Elle n'aimait pas ça, personne n'aimait ça, mais le deuil de sa soeur. C'était une des choses qu'elle n'avait jamais fait, quelque chose qu'elle avait préféré enterrer au fond de sa tête.

- Oi, qu'est-ce qu'il y a ? Demanda Livaï en posant le plateau de thé sur la table de nuit.

Il s'asseya sur le lit et sa femme posa sa tête sur ses genoux.

- Ma soeur me manque. Dit-elle la voix rauque

Tandis que Livaï impuissant lui caressa la tête. C'était la seule chose qu'il pouvait faire, quand on perdait quelqu'un, c'était comme si l'on perdait une part de soi-même, et aucune personne, aucune colle, ni aucune magie ne pourrait rien faire. Parce que lorsque que notre coeur était brisé, il ne se réparait jamais vraiment.

Il le savait, il connaissait cette affreuse douleur qui lui lacérait la poitrine. Il connaissait le fait de perdre des personnes qu'il ne verrait plus jamais, c'était avant tout son quotidien. Sa mère, Isabel, Farlan, Petra, Erd, Auruo, Gunther, Kenny, Erwin... La liste était grande, très grande. Et à chaque fois, même lorsque son visage paraissait impassible, son coeur se brisait encore et encore.

Lui aussi aurait aimé que sa mère reste éternellement dans sa vie, que Furlan et Isabel deviennent le parrain et la marraine respective de cet enfant. Qu'Erwin les guides enfin jusqu'à la victoire, que Kenny reste avec lui et sa mère. Que sa maman, rencontre sa femme et son bébé...

Et il savait au fond de lui qu'il pouvait tout arrêter, arrêter de souffrir, arrêter de se battre. Mais il continuait, pour se punir. Parce que depuis sa naissance, la vie avait choisi son destin, une vie perpétuelle de souffrance.

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Prochain épisode : ????

Saluttt !!! Comment ça va ?

Alors j'ai essayé quelque chose de totalement différent et honnêtement j'apprécie. Arya et Livaï, souffre beaucoup tout les deux, et je les aient souvent montré sous un "bon" jour et pas avec des pensés sombres comme celle-ci. Et j'aime bien écrire d'un pdv omniscient, j'ai l'impression que c'est plus déprimant et c'est totalement l'effet recherché.

Mon caporalWhere stories live. Discover now