Chapitre 38

Depuis le début
                                    

Je rentre dans la grotte et cherche dans le sac où je garde mes affaires personnelles, un pendentif qui ne m'a jamais quitté depuis mon enfance. Je devais être sûr que c'était bien elle, que ce n'était pas encore une nouvelle tentative de mon cœur de me faire croire qu'elle soit encore en vie.

Ne m'intéressant absolument pas au cas de Vicius qui rampait vers ici, je me téléporte en une fois à Anlethas. L'arrivée ne se fait pas exactement comme je le voulais, me matérialisant dans le ciel, chute de plusieurs mètres mais arrive à ne pas percuter le sol grâce à un sort de lévitation.

- C'est vraiment le sort que je déteste le plus, marmonne-je en remettant en place mes affaires.

J'observe autour de moi et remarque une fluctuation importante de magie dans un coin de la forêt, je m'y avance petit à petit en remarquant que plus je m'approche de l'épicentre, plus la végétation se fait et morte. Voyant pour la énième fois un animal mort, je me penche vers le lapin à mes pieds pour constater la même chose qu'il y a 13 ans quand je me suis réveillé. C'était un animal jeune, en parfaite bonne santé, qui n'a clairement pas été blessé et qui est mort subitement comme s'il venait de faire une crise cardiaque.

Est-ce que ça peut vraiment être elle ?

Prenant le premier bout de bois à mes pieds, je tente de trouver une surface vide sur laquelle je pourrais tracer un pentagramme. Je pourrais faire sans, mais ça permettrait de renforcer la puissance et la précision des sorts qu'on allait exercer. Je sors la bague de ma poche et la pose au sol.

- Locate el dominus hunc annulum O magicae aeternum, incante-je en élevant les bras au ciel.

Le pendentif s'élève devant moi et tremble, comme à chaque fois que j'ai utilisé le sort, cependant la fin a toujours été la même, elle est retombée sur le sol, faute de ne pas avoir trouver sa propriétaire dans les horizons. Alors que, je m'apprête à abandonner suite à cet énième échec, la bague vole au-dessus de ma tête et se dirige vers le palais qui n'est pas très loin.

N'en croyant pas mes yeux, je reste stoïque durant un instant avant de la suivre. Mon cœur battait à cent à l'heure, n'arrivant pas à croire ce qui était en train de se produire. Je prononce un sort d'invisibilité alors que je m'élève dans les aires, pour arriver près d'une fenêtre à moitié ouverte. J'hésite à rentrer, perdu entre peur d'être déçu et l'envie de voir si c'est vraiment elle.

Je me glisse à l'intérieur de la chambre qui est extrêmement spacieuse, et regarde aux alentours. Elle appartenait à Giovanni Morgenstern, fils de Maximus Morgenstern, l'homme qui avait détruit toute ma vie. Je bouillis de rage rien qu'en me remémorant mon visage. Voyant rouge, je me retourne et me prépare à partir quand j'entend un bruit plaintif venir de l'autre côté. Quelqu'un murmurait mon prénom...

Les lèvres tremblantes, je m'avance vers cette personne. Elle était déposée sur un lit, encore faible et inconsciente. Je prends du temps à l'observer, même si il y avait une ressemblance, il n'y avait qu'un seul moyen d'être sûre.

Je m'approche de la jeune femme, et alors qu'elle bouge la tête voyant clairement un mauvais rêve, je regarde derrière son oreille. Il y avait un tatouage composé de chiffres. Un matricule. Et juste au-dessus, vers la racine de ses cheveux, une petite cicatrice. Celle que je lui avais faite sans faire exprès.

Lilibeth, murmure-je en prenant conscience que je l'avais enfin retrouvée.

Pour la première fois depuis longtemps, je souris et lâche une larme de joie. Elle était enfin là, devant moi, et en un seul morceau. Je voulais faire tellement de choses. La prendre dans mes bras, lui demander où elle avait disparu, comment elle avait fait pour survivre toute seule ?

Même si tu ne m'aimes pas [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant