Chapitre 12

Depuis le début
                                    

J'aperçu son regard qui viré doucement mais dangereusement vers le noir. J'y connaissais quasiment rien aux loups, mais fallait pas être un génie pour savoir que c'était mauvais signe, cependant moi aussi, j'étais à deux doigts de craquer. Je bouillonnais tellement que mes mains tremblaient.

- Non ! Car que tu le veuilles ou non, c'est la réalité et va falloir que tu t'y fasses !

- QUE JE M'Y FASSE ? Mais je n'en ai rien à faire, tu n'arrives pas à comprendre ça ?! hurle-je excédé, le faisant reculer de plusieurs pas sous ma fougue, avant de continuer. Je ne sais même pas qui vous êtes ! Qui tu es ! Et tu veux savoir le plus surprenant, c'est que j'ai même pas envie de le savoir ! A mes yeux tu n'es qu'un loup comme les autres. Un enfoiré inhumain, pervers et imbus de sa personne, un monstre barbare parmi tant d'autres...

Alors que je le regardais dégoûté, de son côté, toute ses veines qui palpitaient au niveau de mon front et sa colère qui déformait ses traits disparut, comme s'il était surpris, avant devenir aussi froid que de la pierre, totalement impassible. Alors qu'il allait répliquer, Shirel se positionne entre nous deux, d'un air grave.

- C'est ni le lieu, ni le moment ! dit-elle strictement, nous regardant tous les deux à tour de rôle. Gianni, notre priorité c'est de la sortir d'ici, sans qu'elle se fasse repérer et nous aussi par la même occasion. Et toi, je te conseille d'éviter de dire des choses que tu regretteras par la suite.

Ses yeux saphirs continuaient à me fixer aussi durement que de l'acier. Voyant que ça allait dégénérer et que la présence de sa sœur n'allait pas suffire, Marcellus se met aussi entre nous. Le silence présent dans la pièce se remplit, soudain, par le vacarme des motos et les hurlements des chasseurs de prime qui s'éloignent d'ici en criant mon nom, pensant me poursuivre. Apparemment, leurs acolytes avaient réussi.

- Je pense qu'il serait mieux qu'on parte avec les gars, dit-il à sa sœur avant de se tourner vers son ami. On part avec Gabriel et Casimir et on attend les filles de l'autre côté de la forêt. En plus, moins on est nombreux, plus on est discret.

Toujours impassible, il ne bouge pas, jusqu'à ce que je dévie mon regard. Me percutant l'épaule pour passer, il sort de la pièce en claquant la porte, d'un pas furieux, suivi de son ami, nous laissant la rouquine et moi seules.

Soudain, je ressens des picotements non voulus au niveau de mes yeux. J'avais mal. Mais pas à la tête ou une quelconque blessure. Non. J'avais mal à l'intérieur. Une douleur sourde me broyait les tripes et brûlait ma poitrine. Une douleur si intense, que ça m'en coupe le souffle durant quelques secondes. Essayant de me concentrer sur autre chose, je remarque que l'agitation provenant de l'extérieur s'était quasiment calmée, et l'instant suivant, son téléphone se mit à vibrer. C'était le signal.

Le plan était le suivant, après avoir réussi à éloigner les chasseurs de prime et les créatures surnaturelles lambda me traquant juste pour la récompense, les deux autres loups devaient nous réceptionner de l'autre côté de la forêt qu'on aurait dû traverser tous les quatre, en prenant la porte de sortir derrière le bar en bas, pour fuir, depuis l'arrière de cet établissement. Nous permettant d'être aperçu le moins possible.

Sans crier gare, je sors de la pièce et marche le long du couloir vers le niveau en dessous, tout en replaçant bien la capuche sur ma tête, pour n'être vu de personne.

Alors que j'entame ma descente, j'entends une voix, devenue familière, celle de Giovanni accompagnée de Marcel et de quelques soldats du FMP qui les questionnent.

- Avez-vous vu cette fille, votre altesse ? A part lors de l'incident, demande l'un des soldats en toussant au niveau du dernier mot, comme s'il tentait de le dissimuler. Elle est considérée comme extrêmement dangereuse. On arrive toujours pas à comprendre comment elle a réussi à s'échapper.

Même si tu ne m'aimes pas [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant