Il ne fallut pas longtemps pour que les elfes restés en retrait les rejoignent. Les plus jeunes laissèrent exploser leur joie lorsqu'ils passèrent sous les arcs de l'entrée sud alors que certaines mères avaient bien du mal à contenir leur émotion et Elenna fut profondément émue par le bonheur de son peuple.
Les jours qui suivirent, une nouvelle organisation fut mise en place. Il était nécessaire de nettoyer le royaume maintenant que la cité était libre. La moindre trace ennemie devait être traquée et éliminée avant de commencer à rebâtir. Ainsi la garnison de Rumil devraient parcourir la forêt à l'ouest, celle d'Orophin devrait s'aventurer dans les montagnes au nord et celle d'Haldir au sud, entre forêt et plaines. Près de quatre semaines furent nécessaires afin de sécuriser les frontières de l'Ered Luin.
Elenna envoya des missives à destination de Fondcombe, d'Eryn Lasgalen, de Lorien et du Gondor afin de les informer de la reconquête du royaume. Les étendards de l'Ered Luin furent issés au sommet des arches composant les trois entrées du royaume, symbole de la renaissance du royaume.
Les elfes qui ne partaient pas en patrouille avaient pris soin de brûler les corps des orques qui souillaient le sol. Ils s'attelèrent ensuite à nettoyer la cité, en commençant par regrouper les gravas de roches provenant des ruines.
Lorsqu'Elenna fut certaine que l'enceinte du royaume était sécurisée, de simples tours de garde furent mis en place afin de surveiller entrées et territoire de l'Ered Luin : au sud, à l'est, à l'ouest et au nord.
Ainsi, nombre d'elfes revinrent dans la cité et la reconstruction put réellement commencer. Ils s'attelèrent dans un premier temps à rénover les quelques bâtisses qui étaient encore habitables mais qui méritaient consolidation ou rénovation. Les bâtiments qui ne pouvaient être rénovés furent détruits et de nouveaux furent construits. Chaque famille eut alors sa propre demeure.
Enfin, la reconstruction des différents lieux de vie collective commença. Ainsi les jardins de la cité retrouvèrent leur beauté d'antan. Le temple des valar qui avait été totalement saccagé retrouva sa grandeur d'antan, émouvant hommage aux dieux qui veillaient sur Arda et qui aidèrent Elenna lorsque l'incertitude l'avait éprise.
La forge et l'armurerie, qui avaient subi le même sort que le lieu sacré, purent renaître de leurs cendres, à l'identique, grâce aux recommandations d'Haldir qui se souvenait parfaitement de l'architecture de ces deux bâtiments. Les écuries, les prisons, la place principale, l'école, les terrains d'entraînement et l'ensemble des bâtiments et lieux nécessaires détruits totalement ou partiellement furent reconstruits ou rénovés avec succès.
Le palais fut le dernier chantier à être achevé. Il avait été le plus long, ce qui était principalement dû à la grandeur de l'édifice et aux nombreux dégâts provoqués par la haine des orcs. Mais, à présent, il rayonnait à l'image de la cité.
Et ce soir, Elenna prendrait place dans ses quartiers pour la première fois. Jusqu'à présent, elle avait logé dans une petite bâtisse de la cité. Mais le palais à présent sur pieds lui ouvrait ses portes, accueillant la nouvelle reine de l'Ered Luin.
Le soleil commençait à disparaître derrière le sommet des arbres, à l'ouest, lorsque la fille d'Enetari pénétra pour la première fois dans ses appartements personnels, accompagnée du prince d'Eryn Lasgalen. Les travaux de cette aile du palais avaient été menés dans le plus grand des secrets. Elenna n'avait rien obtenu d'Haldir et Legolas qui s'étaient chargés de leur supervision et de leur réalisation, mettant ainsi sa patience à rude épreuve.
Mais elle devait se rendre à l'évidence, l'attente en avait valu la peine. La porte d'entrée donnait sur un immense salon ouvert lui-même sur une vaste terrasse surplombant la cité de l'Ered Luin, la forêt s'étendant à l'horizon. Le sol était pavé de dalles de marbre gris provenant des montagnes de son royaume, aussi clair que le calcaire. La vaste pièce était décorée sobrement, les meubles en bois de sapin avaient été finement construit dans la pure tradition elfique.
À droite de l'entrée se trouvait une table ronde, entourée de deux chaises, et contre le mur un buffet. À gauche, un salon était aménagé, composé d'une causeuse et de deux fauteuils au tissu émeraude qui rappelaient la couleur des conifères qui peuplaient la forêt.
Elenna, qui s'était arrêtée sur le pas de la porte, sentit alors la main de l'elfe sinda se poser dans le bas de son dos, l'incitant par ce geste à pénétrer dans la pièce. Elle s'exécuta et avança jusqu'à la table finement travaillée. De nombreuses plantes et arbustes étaient présent dans le salon, ce qui donnait à la pièce une atmosphère apaisante.
La descendante d'Isildur se dirigea ensuite sur la terrasse et observa un instant la cité dont elle avait à présent la charge. Elle appuya ses bras contre la rembarde en pierre et inspira profondément, profitant des derniers rayons de soleil qui disparaissaient à l'horizon. Legolas, appuyé contre l'arche qui délimitait le salon de l'extérieur, observa l'elleth aux cheveux bruns durant de longues minutes. Jusqu'à ce qu'elle tourne son visage vers lui. Un visage rayonnant de bonheur.
- Hannon le (merci), Legolas, le remercia-t-elle sinvèrement. Tout est si...magnifique !
- Vous n'avez pas tout vu, meleth nin (mon amour), lui sourit alors l'archer.
Le fils de Thranduil lui adressa un clin d'œil avant d'attraper sa main, la tirant à sa suite. Ils traversèrent le salon jusqu'à une porte qu'Elenna n'avait pas remarqué jusqu'alors. Le prince d'Eryn Lasgalen l'ouvrit, puis laissa l'elleth pénétrer dans la pièce qui se trouvait être une chambre : leur chambre. Une porte à leur droite devait sans doute mener à la salle d'eau. Un lit à baldaquin trônait contre le mur qui se trouvait face à la porte, ainsi que deux petites tables d'appoint faisant office de table de nuit et sur lequelles étaient posés deux chandeliers en argent. Une immense armoire en bois se tenait contre le mur, à leur gauche. Elle était immense et devait bien mesurer trois mètres de long. Elle était composée de deux parties dont l'une devait servir de dressing et l'autre d'étagère.
La brune s'avança vers le lit et glissa ses doigts contre le voile vaporeux qui descendait autour du lit. Le tissu était doux au toucher, semblable à de la soie, fine et fragile. Elle repensa alors aux longues journées de labeur qui venaient de s'écouler et se dit que tout ceci en avait valut la peine. Elle espérait que son peuple était satisfait également.
Perdue dans ses pensées, elle ne put que sursauter lorsqu'elle sentit la présence de Legolas dans son dos. Le souffle chaud du prince vint caresser sa nuque et l'elleth ne put retenir le frisson qui lui parcourut l'échine. La voix grave et envoûtante de l'elfe parvint alors à ses oreilles en un simple murmure.
- Cela vous plaît-il, rin nin, souffla-t-il.
- Bien sûr, vous ne pouviez me rendre plus heureuse, répondit la fille d'Enetari. .
L'elfe n'ajouta rien mais, bientôt, Elenna sentit ses doigts glisser dans ses cheveux. Délicatement, il dégage sa nuque avant de déposer ses lèvres contre la peau de pêche de la reine de l'Ered Luin. Un soupir de bien-être lui échappa malgré elle, ce qui ravit plus encore l'elfe sinda. Alors, délicatement, il la tourna face à lui avant de fondre sur ses lèvres, l'embrassant avec ardeur. Ils n'avaient eu que peu de moments d'intimité depuis qu'ils avaient pénétré dans la cité, si bien qu'il lui était à présent bien trop difficile de contenir son désir pour le joyau de l'Ered Luin. Car c'est bien ce qu'elle était, un joyau brut et scintillant. Une pierre précieuse qu'il avait eu à portée de main durant des mois sans pouvoir la posséder alors qu'il en brûlait d'envie. Il mourait intérieurement d'un désir impétueux, si puissant qu'il ne pouvait plus le contenir.
Leur échange devint plus profond, plus fougueux et Elenna agrippa la chemise verte du prince pour ne pas perdre pied. L'archer créait en elle un tumulte d'émotions qu'elle ne ressentait qu'à ses côtés et qu'elle ne parvenait pas à maîtriser : amour, passion, tendresse, désir...
Sans réellement être consciente de ses gestes, l'elleth glissa ses mains entre les lassages de la chemise de Legolas et, bientôt, ses doigts caressèrent sa clavicule musclée. Cette fois-ci, ce fut le prince d'Eryn Lasgalen qui ne put retenir un frisson de plaisir. Elenna lui faisait perdre la tête. Avec difficulté, il réussit à rompre leur échange et l'observa un instant, le souffle court, les lèvres rougies.
- Arrêtez-moi, meleth nin, souffla-t-il.
Mais la brune ne voulait pas qu'il s'arrête, alors elle se hissa sur la pointe des pieds et embrassa avec sensualité la mâchoire fine et virile de l'elfe, lui arrachant un grognement presque animal. Elle laissa ensuite glisser ses lèvres jusqu'à son oreille et finit par laisser sa langue en caresser la pointe. Elenna savait qu'il s'agissait là de son point faible, celui qui lui faisait perdre tout ses moyens. Et elle ne s'y trompa pas.
- Oh, par les valar, grogna soudainement le prince.
En l'espace de deux secondes, le fils de Thranduil la fit reculer avec fermeté jusqu'au lit. Ses jambes heurtèrent le rebord du meuble avant qu'elle ne se laisse tomber contre le matelas, vite rejointe par Legolas dont les mains vinrent encadrer son visage en une prison que l'elleth ne voulait quitter pour rien au monde. Alors l'archer lui laissa une dernière chance.
- Etes-vous certaine que..., hésita-t-il un instant.
Mais la brune le fit taire, capturant ses lèvres entre les siennes.
- Je suis sûre de moi, répondit-elle avec certitude. Je veux vous appartenir, Legolas !
Alors le prince d'Eryn Lasgalen plongea son regard dans les yeux azurs de l'elleth mais n'y vit aucune trace d'hésitation. Et les doutes qui l'habitaient disparurent. Il plongea à nouveau sur ses lèvres, l'embrassant avec fougue, puis noua les doigts de sa main droite dans les longs cheveux bruns de la reine de l'Ered Luin. Il sentit alors les doigts de cette dernière se battre avec les lassages de son vêtement qui semblaient plutôt tenaces.
Il décida alors de lui venir en aide et se redressa avant d'ôter sa chemise, dévoilant sa peau imberbe et son torse musclé aux yeux d'une Elenna qui n'en menait pas large, les lèvres et les joues rougies. Avide de toucher sa peau, elle laissa glisser ses doigts le long de ses bras, remontant jusqu'à ses épaules. Ses caresses descendirent ensuite de ses pectoraux jusqu'aux abdominaux parfaitement dessinés. Les muscles du sinda roulaient sous sa peau, toniques et contractés.
Legolas, dont l'impatience était lisible sur les traits tendus de son visage, bascula sur le dos, emportant avec lui l'elleth qui se retrouva assise sur son abdomen, sentant contre ses fesses le désir que ressentait le sinda à son égard. Elle rougit inconsciemment mais Legolas ne s'en formalisa pas, bien au contraire. Il l'observa à nouveau, se délectant de l'image sulfureuse qu'elle lui renvoyait, les lèvres et les joues rouges, les cheveux libres de tout mouvement. À son tour il laissa ses doigts courir sur le vêtement de l'elleth, remontant de ses bras jusqu'au creu de son cou. Il la tira ensuite contre lui, l'embrassant profondément alors que ses doigts denouaient déjà le corset de sa robe dans son dos. Elenna sentit le tissu autour de son buste se déserrer puis les doigts habiles du prince enlever le haut du vêtement. Il la força ensuite à se redresser, laissant courir ses yeux sur le buste dénudé et appétissant de l'elleth qui tentait de cacher la nudité de sa poitrine.
- Ne vous cachez pas, vous êtes sublime, meleth nin, souffla le prince.
Il attrapa ses mains dans les siennes et empêcha Elenna de recouvrir son corps. Il l'embrassa à nouveau, dissipant ses doutes et ses peurs. Bientôt, les derniers vêtements valsèrent au sol. Et les deux elfes s'abandonnèrent au plaisir, s'offrant l'un à l'autre et s'aimèrent alors dans la douceur de leur nouveau cocon.
Leur nouvelle vie commençaient réellement et ils en profiteraient pleinement ensemble.