Princesse Léna

By Steredenn-dared

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Personne n'a jamais eu autant d'imagination pour déplaire à ses parents que Léna. Plus de deux cent fugues, q... More

Avant-Première
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Chapitre 65
Chapitre 66
Chapitre 67
Chapitre 68
Chapitre 69
Chapitre 70
Chapitre 71
Chapitre 72
Chapitre 73
Chapitre 74
Chapitre 75
Chapitre 76
Chapitre 77
PERSONNAGES
Chapitre 78
Chapitre 79
Chapitre 80
Chapitre 81
Chapitre 82
Chapitre 83
Chapitre 84
Chapitre 85
Chapitre 86
Chapitre 87
Chapitre 88
Chapitre 89
Chapitre 90
Chapitre 91
Chapitre 92
Chapitre 93
Chapitre 94
Chapitre 95
Chapitre 96
Chapitre 97
Chapitre 98
Chapitre 99
Chapitre 100
Chapitre 101
Chapitre 102
Chapitre 103
Chapitre 104
Chapitre 105
Chapitre 106
Chapitre 107- ÉPILOGUE
FAQ
Trilogie - TOME 2&3
Bonus 1 [special 110k]
Bonus 2 [special 120k]
Bonus 3 [special 150k]
Remerciement et BONUS
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Chapitre 47

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By Steredenn-dared

Léna se réveilla au beau milieu de la nuit. L'esprit de la jeune fille était en alerte, encore rempli des images effrayantes de clown et fantômes ensanglantés.

À la fin du deuxième film, Dylan l'avait doucement réveillée pour qu'ils aillent se coucher dans leurs chambres respectives. Fatiguée, elle s'était endormie en quelques secondes, ayant de toute façon déjà commencé sa nuit dans les bras chauds du garçon. Elle sourit à cette pensée. C'est que ce n'était pas si mal que ça...

Mais bon il ne fallait surtout pas que ça devienne une habitude.

Ses yeux parcoururent rapidement la chambre. Pourquoi s'était-elle donc réveillée ? Peut-être un cauchemar, vu la magnifique soirée qu'elle avait passée ce ne serait pas étonnant. Elle s'attendait avec horreur à voir surgir un machin effrayant dans chaque recoin sombre. Le problème c'est qu'on était là nuit, donc tout était sombre.

Oui, elle avait peur, extrêment peur même. Peut-être que c'était son esprit qui lui jouait des tours, mais elle avait cru voir un truc bouger dans le coin. L'adolescente se redressa subitement dans son lit, fermant brusquement ses paupières pour essayer de se rendre la raison.

Et lorsqu'elle rouvrir les yeux...

Un visage masculin se posait juste face au sien.

Elle hurla.

Elle cria tous ses poumons mais rien ne se passa. Les dents abîmées, les yeux, fous, les traits ridés, l'individu empéstait la haine. Léna croyait avoir réveillé tout le château, mais celui-ci semblait rester silencieux.

Même Dylan n'arrivait pas. Toute la maisonnée semblait bien dormir, nullement dérangée qu'un intru ait pu s'introduire à l'intérieur de l'enceinte et vienne terroriser leur princesse en pleine nuit. Et c'est là que Léna comprit : elle ne criait pas, un hurlement résonnait vraiment, mais seulement dans sa tête. Sa bouche s'était bien ouverte mais aucun son n'en sortait. Comme paralysée, la jeune princesse se pinça les lèvres. En à peine trois secondes l'homme se trouvait au dessus d'elle. Il avait un corps maigre et fébrile mais ses actes semblaient sûrs et accomplis.

La jeune fille avait eut tellement peur qu'elle aurait pu en mourrir. Des nausées lui montaient alors que l'homme plaqua sa main froide sur le bas de son cou. Elle aurait bien voulu se débattre mais de toute façon il était bien plus fort qu'elle et la surplombait largement.

S'il vous plaît, s'il vous plaît venez m'aider !... Pensait-elle au fond d'elle même, s'étonnant de sa sincérité et son soudain besoin des autres. D'habitude si fière, tout éclat avait maintenant disparu de ses yeux. Il n'y avait que la peur qui la terrassait abondamment. Cette peur soudaine dont elle n'avait pas l'habitude.

Cinq, dix secondes à peine s'étaient passées depuis qu'elle se retrouvait face à cet homme. Mais cela semblait durer une éternité, alimentée par la croissance de son désespoir et de sa crainte.

Brusquement, sans la ménager, l'individu la prit si violemment par les cheveux qu'elle en grimaça. Il retroussa la manche de son bras et lui exposa un tatouage, encré de noir dans sa peau. Une rose des vents, un horloge, des flèches et de jolis motifs... Le même qu'Inacio. Le signe de leur organisation criminelle qui trône un peu partout dans le monde. S'en était donc un membre. Léna avait alors immédiatement pensé à son pendentif, mais l'espoir fut vite réduit en cendre : elle l'avait caché dans son grenier et jamais cette personne ne la laisserait y aller. Fuir ? Impossible, elle discernait bien dans ces yeux méchants une soif de tuer. Même de faire souffrir. Un frisson l'avait parcouru.

Le mafieux lui saisit les deux joues avec sa main pour appuyer dessus et rapprocher le visage de la jeune princesse du sien. Il dit d'une voix sombre et effrayante :

– Notre chef est mort, et ce n'est pas parce que que tu étais sous sa protection, et que son frère souhaite ne pas te tuer, que cela va m'empêcher de le faire. Au nom de mon peuple, et de ce dessin. Avait-il dit en recouvrant son avant bras de sa manche noir, cachant ainsi le tatouage. Et soudainement il sortit un couteau de sa ceinture. La jeune fille y aperçut avec horreur tout un autre attirail d'armes et son visage blanchit encore plus qu'il ne l'était avant. Elle ouvrit la bouche pour parler, de défendre, dire quelque chose au moins. Mais l'individu plaça la lame sur son cou en chuchotant :

– Tu lâches une seule syllabe et je te tue d'une façon dont personne ne souhaiterais mourrir, crois moi.

Elle lui lança un regard noir, tentant de dissimuler au plus sa peur. L'homme sortit un pistolet et lui plaqua contre la tempe. Elle tenta de bouger la tête, mais le poing masculin lui fendit douloureusement la mâchoire.

L'individu leva lentement son bras, armé d'un immense couteau à la lame étincelante et fine. Son regard trahissait la folie, l'amour du sang et de l'horreur. Une image exposant Joâo et Inacio aussi furieux que cet homme apparut à Léna, mais elle se hâta de la chasser au plus vite de son esprit : non, ses amis n'étaient pas comme ça. Ils étaient des gens bons dans le fond. Et même l'esprit tourmenté de Joâo ne révélait pas cette folie meurtrière, mais juste une haine de l'homme.

L'arme s'abattit sur elle, prête à lui transpercer la gorge. Léna voyait flou, et son corps tremblait comme une feuille brisée par la tempête. Jamais cela ne lui était arrivé auparavant. L'immense couteau qu'elle voyait au ralentit foncer vers elle, et cette arme à feu pointée contre son front. Trop angoissée, elle aurait bien voulu crier, mais sans succès. De toute façon, elle n'avait pas le temps : si les dixièmes de secondes lui paraissaient extrêmement longues, en vitesse réel c'était l'espace temps d'un éclair qui se déroulait.

Ainsi c'était ça la mort. Personne n'avait raison alors : on ne voyait pas du tout sa vie défiler devant ses yeux, comme dans tous les beaux films qui passaient sur les écrans. Non il y avait juste la vision traumatisante de deux armes, et de pupilles affreusement dilatées appartement à un homme au dessus d'elle, qui semblait rire, rire sans jamais s'arrêter. Il riait sans un son. Riait et riait encore.

Tais toi, MAIS TAIS-TOI !! Hurlait-elle dans sa tête.

L'hallucination s'était saisie d'elle. Il n'y avait aucun son, aucun rire sortant de cet horrible rictus. Rire qui résonnait pourtant bien en boucle dans sa tête.

Il riait de sa mort.

Finalement personne ne l'aimait en fait : elle était la princesse pourrie gâtée qui n'est là que pour amuser la galerie. Elle était le pion indésirable d'un échiquier. La jeune fille voulait hurler, pleurer. Et ce rire qui lui brisait l'esprit, ce temps qui passaient au ralentit avec cette arme blanche qui se rapprochait de plus en plus.

Alors c'était ça la mort : La folie ?

Il riait.

Personne ne l'aimait vraiment en fait.

Dans un dernier réflexe vital, Léna plaqua son visage vers la droite. Elle-même n'y croyait pas, mais le couteau la frôla simplement pour s'enfoncer dans le matelas. La peur de sa vie. Elle sentait les larmes inonder ses yeux. Non non non, il ne fallait pas pleurer. Un liquide coulait sur son épaule. Du sang.

Alors que l'homme se retournait vers elle, furieux, un bruit retentit dans toute la salle. Une fenêtre venait de se casser. Le mafieux se retourna pour apercevoir l'un de ses collègues. Ils étaient des dizaines et des centaines à avoir programmé cet événement. On pouvait voir à travers la fenêtre explosée la noirceur de la nuit. Et dans cette noirceur, aux limites de l'enceinte du palais, une foule de personnes qui allumaient des centaines de lumières rouges et blanches. C'était les siens, là pour soutenir leur acte de révolution.

Le mafieux se retourna vers Léna et dans un geste brusque porta les mains au cou de la jeune fille. Il fallait et il voulait absolument la tuer. L'air commençait à manquer. Elle se débattait en vain. Et soudain, l'homme fut projeté contre le sol.

Du bruit. Des os qui craquent et un cri. Le vainqueur se releva pour poser ses yeux noisettes sur la jeune fille tremblante de peur.

Dylan.

Elle aurait pu l'embrasser tellement son cœur était heureux de le voir. Le garçon s'avançait déjà vers elle d'un regard crispé et rassurant, mais une silhouette arriva par derrière pour se jeter sur lui.

- À LA GAAAAARDE !! Léna avait hurlé d'un ton si désespéré qu'elle avait elle-même été spectatrice de sa propre voix, ne réalisant pas qu'elle avait appelé l'armée de façon sérieuse, pour la toute première fois de sa vie. Mais le bodyguard avait déjà déclenché une alarme avant la jeune fille, car à peine eut-elle finit de prononcer ces mots que la porte de sa chambre s'ouvrit dans un fracassement. Une dizaine d'hommes armés entrèrent en courant ; pour se jeter sur les six mafieux qui se trouvaient maintenant dans la salle, et en même temps sauver Dylan d'un sérieux passage à tabac.

Trois soldats se ruèrent sur la jeune fille afin de protéger celle pour qui ils avaient juré fidélité. On la sortit sans ménage de son lit pour la placer debout et l'encercler, la sauvegardant ainsi de toute attaque. Ses yeux effrayés offraient une vision trouble. Elle avait l'impression de voir cette lame encore devant elle, se rapprochant toujours et toujours plus de son corps. L'adolescente sentait un peu de son sang couler le long de son épaule, sur son bras et sa poitrine. Il lui avait quand même entaillé la peau.

Ses yeux ahuris observaient la scène devant elle. Les militaires avaient heureusement le dessus face aux hommes masqués, dont la plupart étaient déjà menottés. Un coup de feu, puis deux. Il n'y avait plus que les soldats debout. Les gardes la lâchèrent enfin pour courir aider leurs camarades ou surveiller la fenêtre.

En état de choc, la princesse était restée debout au même endroit, les yeux dans le vide, fixant deux cadavres. L'un dans la tenue militaire qu'elle connaissait si bien, et l'autre entièrement habillé de noir et cagoulé. Ils s'étaient entre-tués. Le sang coulait sur le parquet, emplissant la salle d'une odeur nauséabonde. Un garde s'approcha de son collègue pour le soulever doucement, le regard triste, tandis que d'autres s'occupaient du mafieux. Elle voyait ce sang, ce carnage. Elle voyait ce couteau prêt à la tuer. Ces yeux fous.

Ce rire affreux, que son imagination divaguait.

Et Léna avait l'impression que tout était de sa faute. Ses jambes tremblaient. En fait, c'était son corps tout entier qui frémissant. Son nez lui piquait, avec cette affreuse envie de pleurer. L'adolescente sentait les muscles de ses jambes faiblir, prêt à la lâcher.

Tout à coup, un corps se plaqua au sien pour la serrer dans ses bras. Mais elle ne bougea même pas, se demandant bien qui pouvait être cette personne qui se souciait pour elle, l'élément déclencheur du drame.

Deux bras puissant l'encadraient. L'un faisait des cercles dans son dos et l'autre lui caressait doucement les cheveux. Elle ne bougeait toujours pas : les images de l'arme, du sang et du tueur défilaient encore devant ses yeux. Elle tremblait de plus en plus et sentait cette personne la tenir contre elle, comme pour la protéger.

– Chut voilà tout va bien... C'est fini je suis là. Le souffle de cette voix lui parvint aux oreilles. Elle reconnu le timbre masculin d'un son familier. C'était Dylan.

– Léna est-ce-que vous m'entendez ? C'est très important pour moi de savoir. Tout va bien aller maintenant d'accord ? Dit-il doucement, essayant de la rassurer. Le garçon craignait l'état de choc, ne sachant pas encore ce qui s'était passé pendant son absence. Il s'en voulait énormément : comment l'erreur s'était-elle produite ? Sa protégée avait faillit mourrir ou même être violée sous ses yeux. Il ne voulait même pas y penser. Déçu de sa propre "incapacité", comme sa conscience le lui chuchottait. Sentir ce petit corps tremblant de peur, voir ces yeux vides lui fendait l'esprit. Il la serra de plus belle contre lui.

Le garçon devait savoir si la jeune femme était entièrement consciente de la situation. L'état de choc paraissait assez puissant mais elle devait sortir de sa transe au plus vite. Pour son bien psychique dans les prochaines heures. Il fallait qu'elle bouge, qu'elle parle. Qu'elle soit là et non pas à retracer les secondes de l'agression. Le garde du corps posa le yeux sur l'immense couteau de boucher qui était tombé par terre et frisonna.

– Léna vous êtes avec moi ? Il redit calmement ces mots, caressant au passage la joue de la jeune princesse.

Celle-ci cligna des yeux. Son corps entier luttait pour faire disparaître ces images qui défilaient devant elle. Ce sentiment de culpabilité. Le sourire de cet homme à la savoir morte. Et ce rire maléfique. Personne ne t'aime.

À sentir ces bras la serrer encore plus, ces doigts lui caresser doucement le visage, son esprit réussit enfin à se défaire de l'emprise douloureuse. Mais encore incapable de parler, la jeune fille se contenta d'ocher la tête. Elle souleva ses bras pour les poser dans le dos du bodyguard, et les serrer du plus fort qu'elle pouvait. Elle avait eu tellement peur.

Ils restèrent enlacés quelques instants. Autour d'eux les soldats s'activaient dans tous les sens, et criaient des ordres pour protéger le palais. Les six mafieux gardaient le regard digne et résistaient encore, malgré les menottes qui les entravaient. Un militaire s'approcha pour dire quelques chose à Dylan qui secoua simplement la tête en signe affirmatif et posa le regard sur la jeune fille :

– Léna vous pouvez marcher ?

Celle-ci resserra ses bras en haussant les épaules, signes qu'elle n'en n'avait aucune idée. Elle ne voulait absolument pas quitter cette étreinte rassurante. Elle ne voulait pas avancer dans le temps et continuer à vivre la suite de ce cauchemar. On lui caressa doucement le dos et le garde du corps se défit simplement de son emprise. Elle ne bougeait toujours pas mais les yeux que la jeune fille lui lançaient le touchait en plein cœur. Il n'y avait rien. Juste du désespoir. Et voir l'étincelle de fierté s'évanouir des yeux de Léna pour laisser place à ça, c'était horrible. Le garde du corps la prit par la taille pour la coller contre lui. Sa main se crispait sur les cotes de la jeune princesse. Sans rien dire, celle-ci leva ses mains pour les poser sur le bras du garçon et refermer ses doigts sur sa peau, l'air de dire : "ne m'abandonne pas". C'était si troublant.

Léna avait les yeux vides fixés sur la fenêtre cassée de son balcon. Derrière, au loin, après l'enceinte du château, on pouvait observer des dizaines, et des dizaines de personnes. Sur la route, dans les arbres. Et chacun tenait une lumière rouge et blanche qu'il faisait briller dans l'obscurité. C'était effrayant. Et ils étaient là pour elle, espérant qu'à l'heure où ils étaient l'héritière du trône était morte, annonçant au monde le pouvoir de ces mafieux sur l'univers.

Le rouge dansait devant ses yeux. Vidée de tout sens, Léna avançait sans cesser de fixer ces gens si affreux. Ils voulaient sa mort, ils ne l'aimaient pas. Comme tout le monde, en fait. Même ses propres parents la détestaient. Mais ses pensées furent subitement interrompues lorsque ses yeux ne purent plus rien voir. Ils venaient d'entrer dans la chambre de Dylan et le garçon avait refermé la porte derrière lui.

L'adolescente remarqua alors qu'elle s'était accrochée à son garde de protection rapprochée et elle se retira brusquement. Mais son corps flagada chancela et il la rattrapa d'un geste vif.

– Venez, on va s'asseoir. Dit-il en l'emmenant sur le canapé, où il commença à l'examiner.

– Ça va mieux ?

– Absolument pas.

Dylan lui lança un regard profond et lui caressa doucement l'épaule.

– Ça va aller mieux alors, ne vous inquiétez pas.

Elle ne répondit pas, comme-ci la phrase du jeune homme ne lui était pas montée au cerveau. Ses yeux s'étaient replongés dans le néant, entraînant avec eux son âme toute entière. Léna ne remarqua même pas que le bodyguard continuait à lui parler, probablement pour la rassurer. Elle ne vit pas non plus qu'il était parti quelques secondes sans sa salle d'eau avant de revenir avec une trousse de secours. Léna n'avait pas senti les mains douces pousser le tee-shirt de son épaule droite, où une plaie était apparue à cause du couteau. Elle n'avait pas compri qu'il lui caressait doucement la blessure tout en la nettoyant et désinfectant, d'un air protecteur. La princesse ne voyait rien, n'entendait rien, ne sentait rien. Dylan continuait à lui parler et finit par s'inquiéter du silence de sa protégée lorsqu'il eut finir de bander la plaie.

Lorsque le garde du protection rapprochée avait aperçu les pupilles sans vie de l'adolescente, il fut profondément désemparé. Il la secoua pour la réveiller mais sans succès. C'est que le néant était profond et tout comme le trou noir, c'était difficile d'en sortir indemne. Et là, actuellement, Léna y était. Il s'inquiétait vraiment beaucoup. Le choc traumatique qu'avait subit la jeune princesse semblait être puissant. Il fallait à tout prix qu'il la sorte de là.

– Léna ?! Eh oh Léna ?!

À l'entente de son prénom, l'intéressée leva la tête, abasourdie. Ses yeux profonds croisèrent ceux du garçon et elle planta son regard dans le sien.

– Ça ira mieux ?

Il mit quelques temps à comprendre que l'adolescente répondait à sa question énoncée quelques minutes plus tôt. Il fronça les sourcils et la pris par les épaules.

– Bien sur que oui.

Elle le fixa et un voile noir se replaçait déjà devant ses yeux. Il la secoua. Il ne fallait pas qu'elle parte. Il fallait qu'elle dévoile ce qui la tracassait tant. Mais le lui demander la bloquerait sans l'ombre d'un doute. Inquiet, il plongea ses iris dans le sien. Elle le regardait attentivement. Son esprit était encore là mais semblait vouloir partir à la dérive. Quelques longues secondes passèrent plus elle lança dans un seul souffle :

– C'est vrai hein, que personne ne m'aime ?

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