Tirant sans s'arrêter, la sonorité assourdissante des balles éclatait dans la salle, autant que la douleur affligeante qu'il éprouvait. La rechargeant de nouveau, il la rehaussa et pressa la détente, ne laissant qu'une demi-seconde s'écouler avant de recommencer. Encore et encore. Vidant l'entièreté de son chargeur sur la cible déchiqueté par les projectiles.
Peu importe combien il en déchargeait, il ne parvenait à se calmer. Revoyant inlassablement Taehyung se faire entraîner loin de lui, grièvement blessé et au seuil des portes de la mort. Son esprit l'obligeant à faire face à sa propre faiblesse, incapable de se dégager de la poigne ferme du Hinvys pour lui venir en aide.
Il s'en voulait, autant qu'il haïssait Yoongi pour son acte. Son geste avait engendré une colère monstrueuse qui à chaque seconde passée loin de lui, nécrosait ses entrailles jusqu'au plus profond de son être et de son âme. Blessé par cette trahison qui lui avait arraché ce qu'il avait de plus cher à ses yeux. Ce qu'il s'était promis de toujours protéger plus que sa propre vie. La respiration irrégulière, sa fatigue se faisait ressentir, engourdissant ses membres sans pour autant qu'il n'y accorde de l'attention, concentré à l'annihilation de sa cible.
Où son imagination substituait un Fear à sa place.
Ses phalanges étaient encore rouges, marquées par la puissance des coups qu'il avait déchaînée contre le Hinvys. Se battant comme jamais il ne l'avait fait tant la colère l'avait submergé. D'une telle violence que tous deux en étaient ressortis jonchés d'importantes blessures. Amenant ainsi de nouveaux hématomes sur son corps à peine remis des précédents. La frustration s'était emparée de lui à l'instant même où Yoongi avait tiré devant ses pieds, le coupant dans son élan avant de le pointer.
— Ça suffit. Tu es furieux et je peux le comprendre. Mais quand tu seras calmé au lieu de me taper sur le système, réfléchis cinq minutes et tu comprendras que je t'ai sauvé la vie.
Il n'y arrivait pas. Taehyung était l'ancre qui lui permettait de contrôler sa fureur. Sans lui, il la sentait le consumer, similaire à une lave volcanique prête à exploser hors de son corps. Comme elle l'avait fait une fois dans leur chambre, dévastant tout sur son passage. Brisant chaque objet sur son chemin, les envoyant valser contre les murs, anéantissant tout ce qui était susceptible de l'être.
Autant que son cœur l'était.
Le matelas était retourné, des lattes arrachées et pulvérisées contre murs et meubles jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien. Transpirant et furieux, tout cela n'avait en rien apaisé son emportement. Suffoquant dans cet espace clos, il avait quitté la maison pour se rendre à la salle d'entraînement. S'armant du Glock et d'un stock considérable de munitions.
Passant ainsi la journée à tirer, alternant entre cibles stables et mouvantes. Jusqu'à l'épuisement, tentant d'extraire l'intensité asphyxiante de sa rage. S'acharnant en augmentant la difficulté des hologrammes malgré le tiraillement de ses blessures. En un rythme soutenu qui le fit suer autant qu'il peinait à respirer.
Peut-être que s'il s'éreintait suffisamment, la douleur en serait moins oppressante, moins accablante. Cessant enfin de broyer son cœur à un point où il voulait se l'arracher tant ça en était insoutenable. Les bruits de pas résonnèrent alors qu'il rechargeait son arme. Ne le laissant s'avancer davantage, il pointa Yoongi, la main tremblante de rage prête à appuyer sur la détente.
— Donnez-moi une seule bonne raison de ne pas tirer.
— Si tu me tues, mon District entier se retournera contre toi. Et votre révolution sera terminée avant même d'avoir commencée.
— Croyez-vous vraiment que c'est ce qui m'importe en cet instant ?
— Je t'ai sauvé.
— Vous m'avez trahi ! cria-t-il, sa voix se répercutant tel un écho à travers la salle.
Avec une telle détresse qu'il se prit une déferlante de sa souffrance. Aussi violent qu'un coup de poing qui lui coupa le souffle, alors que son animosité l'incendiait.
— Il n'y avait plus rien à faire, c'était trop tard Jungkook. expliqua-t-il calmement.
— Vous n'aviez pas le droit de me retenir ! Soyez un lâche si vous le souhaitez mais ne m'entraînez pas là-dedans ! Je les aurais tués pour l'avoir blessé ! Je ne suis pas Taehyung, je les aurais abattus pour le protéger parce qu'il est bien plus important que n'importe quelle vie !
Et c'était peut-être égoïste mais il était sincère.
— Ça n'a rien de lâche, mais de sensé. Tu en aurais tué quoi...deux ? Trois ? Un exploit je te l'accorde. Mais ils étaient quinze, ils t'auraient neutralisé bien avant parce que ce sont des soldats. Ton intervention n'aurait mené qu'à ta propre perte. Tu es bien plus intelligent que ça pour savoir que foncer dans le tas sans précaution aurait été inconscient, autant que stupide.
Serrant la poignée de l'arme à en faire blanchir ses phalanges, il sentit sa colère s'accroître à nouveau.
— Vous auriez pu l'aider. Vous êtes arrivé bien avant moi. cracha-t-il, les yeux brillants de haine.
— Pas suffisamment. Si je l'avais fait, les répercussions auraient été désastreuses. Je ne pouvais mettre prématurément en danger mon District. De plus, ils l'auraient tué avant que je ne puisse tous les achever. Parce que les Fears sont ainsi, le gouvernement les a formatés de sorte à ce que quoi qu'il arrive, leur mission soit menée à bien.
— Personne ne vous aurait vu.
— Tu oublies leurs technologies. Les fonctions des pupilles bioniques sont bien plus performantes que tu ne l'imagines. Ils m'auraient vu. Lorsqu'ils meurent, l'entièreté de leurs souvenirs – qui se sont déroulés lorsqu'ils les portaient – et donc les dernières vingt-quatre heures sont automatiquement envoyées au serveur central. Étudiées de sorte à ce que le responsable soit punis fermement.
Il soupira en le sentant toujours aussi furieux, chaque fibre de son être tendu tandis que son doigt pressait presque la détente.
— Écoute, ce qui est arrivé ne peut être changé quoi que l'on dise. On ne peut modifier le passé et je regrette sincèrement de ne pas être arrivé plus tôt pour les sauver, lui et Ashiya. Et je peux comprendre ta douleur mais...
La balle qui frôla sa tête l'empêcha de continuer.
— Ne prétendez surtout pas savoir ce que je ressens ! Vous ne pouvez pas le comprendre tant que vous ne l'avez pas vécu !
Il tira à nouveau sur le côté, ses yeux brillants tant de colère que d'affliction. Ça faisait si mal...ce vide abyssal qui semblait l'engloutir vers le néant.
— Je vous hais.
Une troisième balle s'enfonça dans le mur derrière lui.
— Plus que je n'ai jamais haïs quelqu'un.
La quatrième rejoignit les précédentes.
— Et je ne rêve que de vous le faire payer. Pour m'avoir forcé à décider de mes actes peu importe que cela m'ait sauvé ou non.
La cinquième érafla son bras, manquant de le toucher.
— Vous n'aviez pas le droit !
La sixième suivit d'une main tremblante d'agressivité.
— Mais je peux vous jurer une chose...
Ses yeux le foudroyaient sur place alors qu'il tira la septième proche de son visage.
— S'il meurt, vous serez le premier que je tuerais. J'en fais la promesse.
Tournant sa tête vers la cible sur sa droite. Il la pointa et enfonça la huitième en pleine tête.
— Et je vous pourchasserai jusqu'au bout du monde s'il le faut. Vous, et tous ceux qui lui ont fait du mal.
Il déchargea l'arme, laissant les balles s'effondrer à ses pieds dans un bruit métallique. Se sentant capable de céder à son envie de le lui faire payer s'il ne le faisait pas. La respiration saccadée, il baissa le flingue, le serrant de toutes ses forces pour se contenir. Yoongi lui, resta calme, toujours aussi immobile malgré la menace qui l'avait tant frôlée.
— Je vois que tu t'es grandement amélioré en si peu de temps. Je garderai tes menaces à l'esprit, sourit-il en le prenant au sérieux. Mais garde ta colère en toi et suis-moi si tu veux le retrouver. termina-t-il en se détournant, quittant la salle.
Posant l'arme, il ouvrit et ferma plusieurs fois ses doigts douloureux, tentant de les décrisper avec difficulté. Avant de le suivre.
***
L'environnement du bureau ravivait de mauvais souvenirs encore à vifs. Se contentant de rester silencieux malgré le déchirement intérieur qu'il ressentait, il fit face aux deux Hinvys, droit et fier. Cette fois-ci, Yoongi se tenait assis à l'avant de son bureau tandis que Hoseok était adossé au mur, le visage grave.
— Honnêtement, je ne sais pas s'il est en vie ou non. Mais le Leader a transmis un message public pour t'attirer dans son piège.
Hoseok soupira fortement en voyant Jungkook se tendre.
— Ça te casserait un bras d'être plus subtile ? râla-t-il.
— Je suis juste réaliste. Je ne suis pas là pour embellir la situation où lui dire que tout va bien alors que je n'en sais rien.
— Non je n'en doute pas venant de toi, mais il y a des façons de dire qui ne semblent pas traverser ton cerveau. Ça s'appelle du tact, ce dont visiblement tu es entièrement dépourvu. Ne penses-tu pas qu'il est suffisamment énervé ? N'enfonce pas le couteau avec ta foutue brutalité.
— Tu m'en apprends des choses dit donc. ironisa-t-il. Moi qui pensais que vous étiez de véritables sauvages. S'il n'est pas capable d'entendre les choses comme elles le sont, ce n'est pas mon problème.
— Ça l'est puisque c'est à cause de...
Le bruit assourdissant de son poing contre le mur les empêcha de poursuivre, détournant leur attention.
— Ne parlez pas de moi comme si je n'étais pas là. cracha-t-il froidement, irrité par leur comportement.
Ignorant la douleur de sa main, infime contrairement à ce qu'il ressentait, il poursuivit.
— Qu'a dit le Leader ?
— Qu'il détenait Taehyung et que si tu voulais le voir vivant tu devrais te rendre et abandonner. reprit Yoongi.
— N'a-t-il rien dit sur son état ?
— Non. Ils lui ont tiré dans le flanc, c'est une zone assez mortelle si ce n'est pas traité rapidement.
— Ils l'ont sûrement soigné. tenta de le rassurer Hoseok. Ils ont besoin de lui pour te capturer.
— Où est-il ?
Le silence lui répondit alors qu'ils se lancèrent un regard.
— Dites-le-moi.
— Nous ne sommes pas sûr...répondit Hoseok avec hésitation.
— Où. Est. Il !?
— Nous avons envoyé un message pour nous en assurer mais nous supposons qu'il se trouve dans le District 5. répondit Yoongi.
— Kuluzar ? demanda-t-il choqué. Vous savez ce qui se trouve là-bas ?
— Oui. Seul le Leader et ses bras droits – les Hinvys – sont dans la confidence.
— Pourquoi Taehyung y serait ?
— Parce que toutes les prisons hautement surveillées s'y trouvent. Celles où seuls les condamnés à perpétuité s'y rendent.
— Donc vous pensez qu'il y a été emmené.
— Nous l'espérons du moins.
— Vous vous foutez de moi !? Il devrait être dans un hôpital pas une putain de prison !
— Ça reste mieux qu'un laboratoire. marmonna Yoongi.
— Un...
Il se recula contre la porte, le souffle coupé par la violence de sa déclaration, s'éloignant de tout objet susceptible d'être projeté. Tentant de juguler la lourdeur de sa respiration sans y parvenir. L'épuisement aurait dû la supprimer, cette colère sourde qui l'écrasait. Il avait passé sa journée à s'exténuer, dans le but de la juguler jusqu'à l'annihiler. Mais malgré tous ses efforts, elle refusait de le quitter, le dévorant de l'intérieur, l'anéantissant autant que le vide qu'il ressentait s'amplifiait. Être incapable de se calmer était plus éreintant que n'importe quel exercice physique.
— Tu sais quoi Yoongi ? Sincèrement ferme-la. s'énerva Hoseok.
Le concerné soupira fortement en croisant les bras.
— Écoute Jungkook, nous avons envoyé un message afin de déterminer sa position. La réponse arrivera probablement dans la nuit. Je me doute que ce doit être vraiment dur pour toi mais demain nous agirons en fonction de ce que nous saurons.
Il ne répondit pas, se contentant de contenir sa démence en serrant la poignée de la porte de toutes ses forces. Avant de se souvenir d'une chose.
— Qu'en est-il des enfants ? articula-t-il difficilement, se sentant au bord de l'implosion.
— Ils sont en sécurités, nous les avons cachés. J'ai envoyé un message à Reshea afin qu'on vienne les chercher. S'ils restent ici, ils seront en danger. Les Fears reviendront les chercher rapidement. Mieux vaut qu'ils restent dans mon District le temps que tout se calme, les prochains jours seront agités, ils ne les laisseront pas leur échapper.
— Et Ashiya ?
Le silence reprit sa place avant que Yoongi ne réponde.
— Sa mère s'occupe de son corps.
Il ne pouvait qu'imaginer la douleur incommensurable qui devait la terrasser. Commençant à suffoquer dans cette pièce il lâcha la poignée qui chuta au sol. Ne s'étant rendu compte que sa force l'avait brisée.
— Il va finir par détruire ma maison. murmura Yoongi avec dépit.
— Si vous n'avez plus rien à me dire je sors.
— Ça ira pour le moment. Tu peux partir.
Il ne se fit pas prier, rejoignant sa chambre dévastée. Lui faisant face quelques minutes, il observa le carnage avant de se perdre dans la noirceur de ses pensées. Se reprenant, il quitta la pièce et rejoignit le toit. Rester enfermer trop longtemps lui donnait l'atroce sensation d'étouffer, les murs semblant se resserrer vers lui, prêts à le broyer, jusqu'à le plonger dans un océan d'obscurité cauchemardesque.
S'asseyant au bord du toit, il entoura ses jambes entre ses bras, levant les yeux vers le ciel. Se perdant dans l'infinité céleste masquée par les nuages sombres. Les étoiles avaient cessé de briller, s'éteignant tout autant que son cœur dévasté. Jamais, il ne s'était senti aussi seul et démuni. Perdu entre son affliction et sa colère oppressante qu'il ne parvenait plus à contenir. Ne ressentant qu'un profond vide en lui, comme si la moitié de son âme et de son cœur lui avait été arraché sans la moindre pitié. Laissant ainsi un froid glacial parcourir l'entièreté de son être, retirant cruellement toute trace de chaleur. Ça faisait si mal... Comment pouvait-il le supporter ? Comment pouvait-il vivre sans lui alors qu'il avait passé les vingt dernières et uniques années de sa vie à ses côtés ? Être dans l'ignorance quant à son état le tuait. Le savoir blessé sans pouvoir affirmer qu'il n'en avait pas succombé l'anéantissait.
Taehyung était son équilibre autant que son univers. Sans lui, plus rien n'avait de goût. Tout était fade, terne et douloureux. Jamais, il n'avait envisagé être séparé de lui. Et désormais, il se retrouvait seul, sans qu'il n'ait pu se préparer à la brutalité de son absence.
Et c'était pire que de se faire poignarder.
Tellement plus lancinant...
La pluie se joignit à sa détresse, alors qu'il se recroquevillait davantage. Ignorant la présence à ses côtés, il garda ses poings serrés, les yeux rivés vers le ciel alors que la pluie inondait son visage. Cachant ainsi l'unique larme qui trahit son chagrin. Hoseok resta silencieux, observant également les cieux, assis à ses côtés, les pieds dans le vide.
— Tu devrais rentrer te reposer, le soleil va bientôt se lever.
Combien d'heures avait-il passé ici ? Sans même s'en rendre compte. Perdu dans les affres de ses pensées.
— Nous partirons sûrement demain.
Étant donné l'heure, la journée précédente s'était déjà terminée.
— Nous avons eu la confirmation que Taehyung se trouvait bien à Kuluzar.
Cette phrase eut le mérite d'attirer son attention.
— Est-ce qu'il va bien ?
L'expression inquiète d'Hoseok n'aida en rien l'anxiété qui le rongeait.
— C'est trop tôt pour en être persuadé. Mais il a reçu les soins nécessaires à sa blessure.
— Qui a-t-il exactement là-bas ?
— Les pires atrocités de l'humanité...soupira-t-il.
— C'est à dire ? s'inquiéta-t-il.
— Comment penses-tu que la science a avancée Jungkook ?
— Avec...des recherches.
— Sur quoi les avez-vous faites ?
— Des animaux, des...cadavres et des personnes volontaires.
— C'est pour cela que nous détestons Riura. Parce que l'homme est capable des pires atrocités pour sa simple curiosité, jusqu'à profaner des corps défunts.
— ...C'est. Ce n'est pas seulement ça. Sans ces expériences nous n'en serions jamais arrivés là. Et puis ça ne s'est pas fait sans leur accord.
— C'est vrai, je le reconnais. Mais te rends-tu comptes du véritable prix à payer ? Pour acquérir le savoir.
— Je...
En cet instant, il avait réellement l'air d'être redevenu un enfant à qui l'on retirait une nouvelle part de son innocence.
— Les hommes sont reconnaissants de notre évolution, sans réellement se poser la question de la façon dont nous y sommes parvenus. Les souris sont pour vous d'excellents sujets, les animaux qui ont des similitudes génétiques avec nous également. Les cadavres humains ont permis quelques avancées, mais ça n'était jamais suffisant. Et ceux qui ont offert volontairement leur corps à la science se comptent sur le doigt d'une main. Les scientifiques n'auraient jamais pu avancer avec ça, ils avaient besoin de concret. Pour étudier la véritable réaction avec un organisme humain vivant.
Il écarquilla les yeux, le regardant avec horreur en commençant à comprendre ses sous-entendus.
— Nous avions fait le serment de jamais en parler à quiconque. Car ce qu'il y a derrière ces murs...terrifierait le pays entier.
Il soupira en regardant le ciel.
— Il y a tant de sujets...derrière les barreaux.
Le choc le tétanisa alors qu'il le fixait toujours avec autant d'effroi.
— Vous voulez dire que...toutes ces personnes qui se font emprisonner...
— Oui. Ce sont des sujets, de simples numéros sur lesquels les scientifiques ont testé plusieurs expérimentations. Ils ont carte blanche sur chacun d'eux, car ils savent qu'ils ne sortiront jamais d'ici. Ce sont les condamnés à perpétuité. Peu importe leur crime, tu sais combien l'état alimente les prisons. Ne serait-ce qu'en arrêtant les parents qui se battent contre les Fears. Elles sont remplies. Le choix est large.
— Que font-ils exactement...sur eux ?
— Ce qu'ils exercent actuellement je ne sais pas, ils sont tordus et j'ai toujours refusé de m'y approcher ou d'en entendre plus que nécessaire. J'ai seulement appris qu'il y a plusieurs siècles ils expérimentaient sur des cobayes humains des vivisections sans anesthésie, des recherches sur diverses maladies comme la peste, le typhus et le choléra et tant d'autres. Une grande partie furent bouillis vifs, brûlés au lance-flammes, congelés, d'autres subirent des transfusions de sang d'animaux ou même d'eau de mer pour voir la réaction. Quelques-uns ont été électrocutés, tués dans des centrifugeuses géantes, ou soumis à une exposition prolongée aux rayons X. Des détenus furent complètement déshydratés, momifiés vivants jusqu'à ce qu'ils meurent et ne pèsent plus qu'un cinquième de leur poids normal, voire même affamé et privé de sommeil jusqu'à ce qu'ils rendent l'âme. Ils étudiaient également sur eux les effets du cyanure d'hydrogène, d'acétone et de potassium. Tellement de choses atroces qui nous ont permis toutes ces connaissances sur nous-même... Et je ne parle pas des expérimentations sur les homosexuels qui ont toujours lieu pour ceux qui se font attraper.
Une angoisse sourde broya son estomac, l'empêchant de respirer calmement alors que la colère brûlait ses veines. Il posa le dos de sa main contre sa bouche, empêchant sa nausée de s'extraire hors de son corps.
— Je croyais que...Ils avaient dit qu'il n'y en avait plus. Qu'ils n'en faisaient plus ! s'exclama-t-il affolé.
— Ce District est pourri jusqu'à la moelle Jungkook. Dans tous les sens du terme. Tu n'as aucune idée de tout ce qui peut s'y trouver.
— Taehyung...
— Nous t'aiderons à le retrouver. Je te le promets. Tout à l'heure, nous organiserons ensemble un plan puis nous partirons avant que les Fears ne reviennent.
Il lui tendit de la nourriture et une boisson.
— Mais avant ça tu dois prendre des forces. Je doute que tu aies mangé quoi que ce soit de la journée.
— Je n'ai pas faim...murmura-t-il encore scandalisé par ses révélations.
— Essaie de te forcer. Avec toute l'énergie que tu dépenses à extérioriser ta fureur tu finiras par t'écrouler avant de l'atteindre. Et sans toi, Taehyung ne pourra jamais sortir de cet enfer.
La pluie s'était arrêtée bien qu'ils soient toujours trempés. Il attrapa le bol et retira le couvercle.
— La décoction que je t'ai préparée devrait t'aider à apaiser ta colère.
Il remua sans conviction son plat avant de prendre une première bouchée. Le plat aurait pu être hautement gastronomique, il n'en avait pas moins aucun goût pour ses papilles. Tout semblait fade et sec, mais il se força, grignotant en silence tout en observant les premières lueurs de l'aube éclairer la ville.
***
Voila maintenant vous savez ce qui ce trouve derrière Kuluzar ! Oui ces expérimentations ont vraiment existé. Si vous êtes curieux regardez l'unité 731, c'est à la fois horrifiant et intéressant. J'avais prévu d'en faire une fic bien dark mais elle risque de ne jamais venir celle-là. Il y en a trop devant elle. Passez une bonne soirée~