« Ne perds jamais espoir. Lorsque le soleil se couche, les étoiles apparaissent. »
Au moment où je sens mes yeux se fermer peu à peu pour aller le rejoindre, mes yeux s'ouvrent brusquement, le souffle court et en sueur, je m'assois directement dans le lit et tremble.
Je tourne la tête dans tout les sens et remarque qu'il n'y a aucune coupure, aucune goutte de sang autour de moi, rien sauf le corps de Niall qui s'est redressé aussi brusquement que moi. Je me mets immédiatement à pleurer. Certaines personnes pourraient croire que c'est une hallucination, mais je sais bien que non. Je le sais à sa façon de me regarder, à sa façon de me regarder paniqué, à sa façon de m'aimer dans un regard.
Je le sais, c'est tout. Il n'y a pas d'explications valides à ça.
Il est réel et je le réalise réellement au moment où il m'encercle de ses bras chauds et me dire contre son torse brûlant en me soufflant des mots à l'oreille.
— Calme-toi mon amour, c'est juste un cauchemar.
C'est un cauchemar. Je le serre encore plus fort dans mes bras en tremblant et en nichant ma tête dans son cou pour sentir son odeur, une odeur que j'ai cru ne plus jamais pouvoir sentir à nouveau. J'hume douloureusement l'odeur qui lui appartient, un parfum qui m'a tant manqué tandis qu'il passe doucement sa main dans mes cheveux pour tenter de m'apaiser.
Mon corps est parfois parcouru de quelques sanglots, je réalise peu à peu ce qu'est une vie sans lui, c'est mortel. Je me souviens à quel point mon rêve semblait réel, à quel point le perdre m'avait rendue malade. Je ne peux pas m'empêcher de penser au rêve que j'ai fait. Juste penser à ça me donne le goût de vomir.
— Tu n'étais plus là.
Je sens légèrement son corps se braquer contre le mien lorsque ces mots sortent de ma bouche sous un léger murmure à peine audible, un murmure tremblant et torturé.
— Tu étais mort.
Ma gorge est nouée à un tel point que les mots que je viens de prononcer me déchirent encore plus la gorge. Je le sens resserrer sa prise sur mon corps tremblant et toujours nu, comme le sien. Je ne peux pas m'empêcher de caler ma tête contre sa poitrine pour entendre les battements lents et forts de son cœur, et ils me prouvent qu'il est vraiment réel.
— Je ne veux pas avoir à vivre sans toi, je souffle d'une faible voix nouée.
Il embrasse tendrement le haut de mon crâne en enlaçant chaleureusement nos doigts ensemble alors que son autre main caresse tendrement ma joue au moment où je place mon visage en face du sien.
— Tu n'auras jamais à vivre ça, il souffle en approchant légèrement son visage du mien.
Ses douces lèvres se posent sur ma joue, puis s'alignent à mes lèvres sans pour autant les embrasser.
Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il me l'a promis il y a quelques temps, mais que dans mon rêve, il avait trahi sa promesse. Je ne veux même pas m'imaginer qui trahisse sa promesse en vrai, dans la vie et non dans un vilain cauchemar, qui était complètement affreux.
J'essaye de me convaincre de ne plus penser à ce rêve, mais je ne peux pas ignorer cette douleur qui me parcourait la tête et le cœur lors de ce rêve. J'ai le goût de vomir en imaginant que ce rêve était tellement réel qu'il aurait pu l'être. Je ne veux pas me séparer de lui, il est devenu beaucoup trop important pour moi pour le laisser quitter ma vie ainsi.
— Tu veux me raconter ton rêve?
Je hoche craintivement la tête, car je sais que ça va le blesser même s'il ne va pas l'avouer, et prends une grande respiration. Je lui conte tout : son suicide, l'enterrement, ma chambre que j'avais complètement détruite, sa tombe, l'épisode avec Lucas, son journal intime, sa lettre, mon suicide, tout. Tout au long de mon discours, il continue de me serrer dans ses bras en hochant la tête, en m'embrassant parfois la joue ou le front. Je sais que ça lui fait mal que j'aille rêvé de sa mort, car il se rend bien compte à quel point ses envies suicidaires me font peur, à quel point elles me traumatisent. Je le sais dans sa façon de me serrer encore plus fort contre lui lorsque je lui conte la douleur que j'ai ressenti, lorsque je lui conte sa mort, lorsque je lui conte la façon dont je voulais m'arracher le cœur à un tel point il me brûlait de l'intérieur.
S'il m'avait vraiment quitté, j'aurais probablement fait comme dans mon rêve : je l'aurais rejoint là-haut. Il a pris une place tellement importante dans mon cœur, même s'il ne le réalise parfois pas. Il est mon tout et je ne veux pas le perdre, y penser me rend malade. J'aimerais tout vivre avec lui, oui. Je me vois avec des enfants qui seraient les nôtres, je nous vois emménager ensemble, je nous vois se marier, je nous vois vivre ensemble jusqu'à nos derniers jours. Certaines personnes pourront dire que c'est rapide de penser à ça alors que j'ai bientôt 17 ans, dans deux jours, et que nous sortons ensemble depuis peu. Certaines personnes comprendront lorsque ça leur arriveront.
Trouver le vrai amour, la personne qui vous fera sourire, rire et pleurer au même moment.
Et cette personne je crois l'avoir trouvé.
Enfin non, je l'ai trouvé. Oui, cette personne est le blond qui me serre présentement dans ses bras réconfortants. Je sais que c'est le bon, car il est l'homme qui me rend folle, qui m'aime et que j'aime et aimerai infiniment.
Il est l'homme qui me rend heureuse.
Je sens un poids supplémentaire embarquer sur le lit et je sais immédiatement que c'est Lucky. Notre famille est réunie. Car oui, même si Lucky est officiellement mon chien, pour moi il est le nôtre, notre petite famille.
Il s'allonge à nos côtés tandis que nous nous serrons toujours mutuellement dans nos bras.
Il embrasse tendrement ma nuque et m'attire contre son torse chaud en me murmurant une multitude de « je t'aime » au creux de mon oreille. Je m'agrippe légèrement à son torse, comme si j'avais encore besoin de me prouver qu'il est vraiment vivant.
Je souffle de bonheur en ressentant sa chaleur corporelle caresser tendrement la mienne.
Je ne sais pas pourquoi, mais soudainement je me remets à pleurer. Peut-être à cause du soulagement? Qui sait.
Le blond me fait allonger sur le dos et le corps de Niall surplombe rapidement le mien en collant nos deux corps nus l'un contre l'autre. J'enroule rapidement mes bras autour de sa nuque alors qu'une de ses mains est sous mon dos, me serrant encore plus fort contre lui, tandis que mon autre main caresse tendrement ma hanche du bout des doigts. J'essaie le plus possible de ravaler mes larmes qui me brûlent les yeux, mais mon corps refuse de le faire. Alors je continue de pleurer dans ses bras alors qu'il tente de me rassurer en me disant des petites phrases se voulant réconfortantes et en me chuchotant de nombreux surnoms affectueux qui fait littéralement fondre mon cœur.
C'est peut-être con, mais j'ai l'impression de rêver. Tout est soudainement si parfait, tout le contraire du contenu de mon cauchemar. Je suis contre le corps bouillant de Niall, en pleurs, à le serrer le plus fort possible dans mes bras, tandis que, dans mon rêve, je pleurais, mais seule dans les couvertures gelées de son lit, loin de lui, loin de son amour, loin de l'amour de ma vie. Tout semble si irréel soudainement, je suis heureuse avec l'homme que j'ai intimidé pendant de nombreuses années. Et je m'en veux pour tout ce que j'ai osé lui faire subir. Je me répète, je le sais, mais je m'en veux réellement, plus que tout.
Mes larmes cessent finalement de se tracer un chemin sur mes joues. Je crois qu'il ressent mon désespoir, car il relève doucement la tête et essuie le restant de mes larmes et pose doucement ses lèvres contre les miennes et mon cœur explose de sentiments, de bien-être, d'amour. J'ai l'impression que ça fait des mois que je n'ai pas eu ce genre contact avec lui, alors qu'on ne s'est pas embrassé que depuis cette nuit, pendant qu'il me faisait l'amour. Je rougis légèrement à ce souvenir qui fait légèrement rougir mes joues et je me sens vraiment bête de rougir pour ça, on dirait une gamine bon sang. Une de mes mains se pose directement sur sa joue légèrement râpeuse tandis que l'autre se pose sur sa nuque. Nos lèvres se meuvent doucement ensemble, et je réalise à quel point ça m'a manqué de nous embrasser avec tout notre amour, pour se montrer à quel point on aime l'autre malgré la souffrance qu'on ressent tout les deux en ce moment, malgré ce pieux qui est enfoncé dans nos deux cœurs à quel point imaginer se perdre mutuellement nous détruit, nous rend faible l'un envers l'autre. Je le tire encore plus contre moi et sa langue passe tendrement sur l'ouverture de mes lèvres et je joins ma langue à la sienne, les faisant valser amoureusement l'une contre l'autre.
À bout de souffle, je sépare lentement nos lèvres dans un son de succion sourd tandis que Niall n'éloigne pas plus nos deux visages. Il est tellement proche que nos nez se frôlent et que nos lèvres sont séparées que par deux petits et minuscules centimètres. Je ferme les yeux et reprends mon souffle.
Je sursaute brusquement lorsque je sens une goutte d'eau tomber sur mon visage et que j'entends un reniflement venant d'au-dessus de moi. J'ouvre les yeux et mon cœur se brise en voyant le blond en larmes au-dessus de moi. J'entoure sa nuque de mes bras et l'attire contre moi, il se relâche donc et laisse tout son poids s'échouer sur moi dans un sanglot déchirant.
— Hey, ça va aller, je murmure contre sa chevelure mi-brune, mi-blonde.
Son corps est parcouru d'un spasme, alors je resserre ma prise sur son corps pour tenter de la calmer.
— Je te fais du mal, il sursaute lorsqu'il échappe un autre sanglot.
Non, non il ne me fait pas de mal. Il me change, en bien. Tout ce qu'il fait est bien, il pourra me faire du mal que s'il réalise mon cauchemar. Je serais complètement anéantie s'il viendrait à se suicider, c'est certain. Mais pour l'instant, il me rend plus heureuse que je ne l'ai jamais été.
— C'était un cauchemar, je tente de le rassurer. Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée dans ma vie, alors arrête de dire ces choses-là.
Je sens ses lèvres trembler contre ma clavicule et son visage trempé contre mon cou.
— Soit fort, je chuchote en passant les doigts dans ses cheveux dorés.
Je sens sa main prendre ma main de libre et il enlace nos doigts. Il dépose un baiser sur ma mâchoire et dépose de nouveau sa tête dans mon cou.
— Alors soyons forts ensemble.
Je souris légèrement et resserre ma prise sur sa main. Oui, soyons forts ensemble, il a raison. Nous souffrons tout les deux de mon cauchemar et nous devons nous aider à surmonter ça, nous aider à être fort et surmonter cette épreuve, car il y en aura des milliers dans notre couple, c'est certain, nous avons trop de regrets pour que tout soit rose par la suite. Nous devons apprendre à nous supporter encore plus qu'avant. On doit apprendre à rester fort ensemble, car si l'un baisse les bras, l'autre le suivra, c'est certain. Nous vivons dans notre nulle, si l'un fait baisser la bulle, l'autre le suit, c'est évident. Alors nous devons rester forts et la faire monter. Haut, vraiment haut.
Ainsi, on va pouvoir briller comme les rayons du soleil.
Nous allons pouvoir briller ensemble.
Notre amour va pouvoir briller aussi haut qu'une étoile.
(Quelques personnes avaient déjà deviné ce qu'il allait se passer. Vous ne m'en voulez plus :') ? Bref, il ne reste plus que deux chapitres, un épilogue et des remerciements... J'en reviens pas que la fin de Switch arrive si rapidement.
Merci pour tout x )