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NamJoon débarqua dans la cuisine, essoufflé et fatigué de la course qu'il venait de faire.
En attendant, il venait de parcourir plus de la moitié de la demeure en courant alors bon, il y avait de quoi être à bout de souffle.
Sans faire de pause, il déposa rapidement et sans douceur le plat de macaron à moitié entamé sur le plan de cuisine et passa une main rapide dans ses cheveux –d'un rose aussi clair que les pâtisseries de luxe.
« Il m'en faut d'autres, ceux-là ne sont pas au goût de monsieur, cracha-t-il, contenant sa colère malgré tout. »
Jimin, un autre domestique du manoir qui essuyait actuellement des couverts, le scrutait avec des yeux ronds. Son regard allait du plat au rose et inversement.
« Mais ça va faire la sixième fois qu'il en réclame un autre, balbutia le jeune cuisinier attitré constatant que les macarons n'étaient absolument pas défectueux, bien au contraire.
– Je sais, mais il n'est jamais content, grinça NamJoon entre ses dents. »
Jimin soupira et se débarrassa à contre cœur des pâtisseries. Puis il alla en chercher d'autres pendant que NamJoon, appuyé contre le plan de travail, tentait de calmer son énervement.
« Il va me rendre fou, marmonna-t-il en passant une main fatiguée dans sa tignasse colorée. »
Jimin, de son côté, aurait bien voulu lui dire que ça irait, mais il ne pouvait pas. Tout simplement parce que ce serait mentir. Rien ne s'arrangerait et il le savait pour en avoir déjà fait l'expérience. Ou du moins, pour l'avoir déjà constaté par le passé.
Le jeune maître avait fait exactement pareil avec tous les autres majordomes qui devaient s'occuper de lui. Ces derniers ne tenaient pas plus de cinq jours, au bas mot. Et NamJoon en était à son deuxième jour de travail.
Jimin espérait sincèrement qu'il ne lui arrive pas la même chose qu'aux précédents employés et que cette fois serait –enfin– la bonne. Mais au fond, il restait assez dubitatif.
« Tiens, et fais attention à ne pas t'énerver devant le jeune maître, hein, avertit le plus petit des deux en lui tendant le plat de nouveaux macarons.
– Merci Jimin, et t'inquiète, ce morveux n'aura pas raison de moi, plaisanta NamJoon qui, à présent, avait repris son humeur habituelle. »
Puis, sans perdre un instant, le plus âgé s'en alla apporter le plat, laissant un cuisinier inquiet et seul dans la petite pièce.
« J'espère pour toi NamJoon, murmura-t-il pour lui même. »
Jimin écouta un instant le silence, troublé quelque fois par le son que faisait les gouttes qui tombaient dans l'évier en inox. Perdu dans ses réflexions, il n'eut pas le temps de réfléchir davantage que des bras s'enroulèrent autour de sa taille et qu'une tête se posa sur son épaule.
« T'es tout crispé Jimin, ça va pas ? questionna le nouveau venu.
– Mh... ça va, YoonGi. »
Ledit YoonGi soupira discrètement. Ses cheveux couleur menthe tombaient sur son front et cachait ses petits yeux de félin. Il sentait bien que Jimin n'était pas du tout détendu. Quand il était comme ça, c'était qu'il y avait bien quelque chose qui le tracassait, et le jeune homme n'aimait pas quand il était ainsi.
Fermement, il saisit son épaule pour l'inciter à se tourner et à lui faire face. Jimin se laissa faire et fixa YoonGi d'un air inquiet, préoccupé.
« Je vois bien que non. Tu ne veux pas me dire ce qui ne va pas ? Demanda à nouveau le mentholé. »
Jimin se mordilla la lèvre et détourna les yeux, incertain. Devait-il vraiment lui faire part de ses préoccupations si insignifiantes ? YoonGi le tenait toujours et il avait l'étrange impression que ses grandes mains devenaient plus lourdes sur ses épaules.
Le cuisiner recula un peu par automatisme et le bas de son dos rencontra doucement le plan de travail, qui l'empêcha d'aller plus loin. YoonGi le regardait toujours, innocent, avant de s'approcher pour se réfugier dans ses bras. Mal à l'aise, Jimin était un peu confus, même s'il avait l'habitude de ce genre de contact avec lui. Il fallait dire que seul à seul, le mentholé était assez câlin.
Jimin ne put s'empêcher de frissonner légèrement lorsqu'il sentit les fines lèvres de YoonGi se poser dans son cou, y laissant un petit bisou innocent.
« YoonGi, appela-t-il. Ce n'est peut-être pas–
– Juste un peu, lâcha le mentholé. S'il te plaît. »
Muet, Jimin patienta un peu. Sa main frotta affectueusement le dos de son aîné alors que ce dernier resta un long moment contre lui, dans le silence de la cuisine. Le ploc ploc de l'eau dans l'évier sonnait presque comme un compte à rebours.
« Je sais que t'es inquiet pour NamJoon, murmura soudain YoonGi. »
Ce dernier grimaça. Alors comme ça, il avait deviné. Décidément, il ne pouvait rien lui cacher, pas même le plus petit de ses soucis.
« J'ai pas envie qu'il subisse la même chose que les autres. Tu comprends, il–
– Oui, oui je sais. Mais on ne peut rien y faire. C'est à lui seul de tenir le coup, interrompit le vert en haussant les épaules, s'éloignant un peu de son dongsaeng. »
Jimin fit une nouvelle grimace. Il aurait voulu aider son ami, mais si YoonGi disait qu'il n'y avait aucune solution concrète, il voulait bien le croire.
« Arrête de t'en faire pour lui, il va très bien s'en sortir, insista YoonGi, de plus en plus agacé que l'autre fasse encore une tête d'enterrement. »
Jimin fit la moue et leva les yeux au ciel, ce qui eut pour effet d'agacer un peu plus l'aîné. Ce dernier lui affligea alors une pichenette en plein front.
« Hey, ça fait mal, hyung ! se plaignit le plus jeune en massant sa pauvre blessure du bout des doigts.
– Oh crois-moi, c'est rien du tout, répondit soudainement YoonGi en haussant les sourcils. »
Jimin plissa les yeux et se demanda bien ce qu'il voulait dire par là. YoonGi, en voyant sa confusion, lui tira la langue.
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